Otages du Sahel : le Mujao réclame 30 millions d'euros

Chafi, avec un otage, ancien négociateur avec Al Qaida, serait devenu membre du Mujao.
Chafi, avec un otage, ancien négociateur avec Al Qaida, serait devenu membre du Mujao.

Ce nouveau venu dans la scène terroriste du Sahel, auteur du rapt de deux Espagnols et d'une Italiennes dans les camps sahraouis vient de signer son retour avec un attentat à Tamanrasset.

Le Mouvement unicité et jihad en Afrique de l'ouest (Mujao) réclame trente millions d'euros pour libérer trois otages européens, deux Espagnols et une Italienne, enlevés en octobre 2011 en Algérie, a-t-on appris samedi de source proche des médiateurs impliqués dans le dossier.

"Le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l'ouest réclame 30 millions d'euros pour libérer les deux Espagnols et l'Italienne", a affirmé à l'AFP cette source au Mali, déjà impliquée dans des médiations pour d'autres prises d'otage dans le passé. "Les pays d'où sont originaires les otages sont au courant", a-t-elle ajouté.

Le Mujao, qui a revendiqué un attentat organisé samedi contre un camp militaire dans le sud de l'Algérie, qui a fait 23 blessés selon un bilan officiel, avait revendiqué en décembre l'enlèvement de trois humanitaires espagnols et italien dans la région de Tindouf (ouest de l'Algérie), fief des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

Cette action avait auparavant été attribuée par le Polisario à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), très actif dans les pays de la bande sahélo-saharienne depuis 2007. Le Mujao serait une dissidence d'Aqmi dirigée par des Maliens et des Mauritaniens, selon des experts. Dans la nébuleuse terroriste, le Mujao est le dernier groupuscule islamiste apparu en 2011.

Ambitieux, il prône le djihad dans toute l’Afrique de l'Ouest. Certaines sources le disent en contact avec la secte nigérian Boko Haram. Le chef présumé du Mujao serait le Mauritanien Hamada Ould Mohamed Kheirou alias Abu Qumqum. La Mauritanie avait lancé un mandat d'arrêt international contre lui. Par ailleurs, Nouakchott a émis trois autres mandats d'arrêt internationaux contre, notamment, Mustapha Ould Limam Chafi, connu pour avoir négocié, pour l'Aqmi, la libération d'Occidentaux, enlevés par l'organisation terroriste, en contrepartie de rançons, ajoute-t-on.

Le 12 décembre 2011, une vidéo montrant des hommes armés encadrant deux femmes, une Italienne et une Espagnole, ainsi qu'un Espagnol, enlevés le 23 octobre dans la région de Tindouf, avait été rendue publique par le Mujao, un nouveau groupe islamiste qui prône le jihad (guerre sainte) en Afrique de l'Ouest.

Dans une autre vidéo visionnée en décembre 2011 par un journaliste de l'AFP à Bamako, six membres du Mujao, enturbannés, dont la plupart ont la peau noire, ont exposé leur idéologie, se référant à Oussama Ben Laden, chef d'Al-Qaïda tué par l'armée américaine au Pakistan, au mollah Omar, chef des talibans afghans, et à des figures historiques de l'islam en Afrique de l'Ouest subsaharienne.

Lire aussi sur le sujet : Les dissidents d’Aqmi au Sahel menacent la France

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Commentaires (1) | Réagir ?

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mohamed bouchou

Le Mujao ? A qui profite le crime du kidnapping des observateurs européens dans la région de Tindouf ?