L'ombre de l'ex-FIS plane sur les législatives du 10 mai

L'ex-Fis pèse sur législatives du 10 mai.
L'ex-Fis pèse sur législatives du 10 mai.

Pendant que les ex-militants du FIS dissous font l'objet d'opérations de séduction par les partis de l'alliance présidentielle et par les formations nouvellement agréées, les chefs historiques du parti dissous tentent de se remettre sur rails à deux mois de la tenue des législatives.

Le pouvoir joue au chat et à la souris avec l’ex-n°2 du Fis dissous, Ali Benhadj qui a été à nouveau arrêté dans la matinée de ce mardi 28 février par la police pour être relâché quelques heures après. Cette nouvelle interpellation est liée à la marche organisée vendredi dernier par ses partisans, mais aussi aux débats qu'il continue d'animer, chaque semaine, dans les mosquées de Kouba malgré l'interdiction qui lui a été signifiée par les autorités. Bénéficiant de toutes les largesses de Bouteflika, Ali Benhadj défie les forces de sécurité et s’interdit toute restriction dans ses prêches politiques dans les mosquées qui reprennent leur service de propagande en prévision des législatives du 10 mai.

Dans ses déclarations rapportées par le journal en ligne "TSA" (Tout Sur l’Algérie), c’est un véritable défi que lance Ali Benhadj au pouvoir, aux forces de sécurité : "Pour eux, les manifestations et les débats dans les mosquées sont interdits. Pour moi, le droit à l'expression est garanti par la religion et par loi. C'est aussi simple que ça (…) ils n'ont qu'à faire leur travail. S'ils m'arrêtent le matin, je manifesterai le soir et s'ils m'arrêtent le soir, je manifesterai le matin." Cette assurance dans le propos est sans doute confortée par les nombreuses initiatives que son parti multiplie de l’étranger pour peser sur les prochaines législatives.

En effet, Abassi Madani, dont le fils Oussama est à la tête d'une nouvelle chaîne de télévision, Al- Magharibia - sur laquelle s'est refusée de se prononcer le ministre de la communication Nacer Mehal dans un entretien paru ce mardi 28 dans les colonnes de "TSA" -, tente depuis plusieurs mois de remettre son parti sur rails. La résurgence de l'affaire des moines de Tibhirine, l'interpellation de Khaled Nezzar en Suisse et les réticences des ONG européennes à venir en Algérie lors des législatives sont autant de signes avérés qui ne laissent aucun doute sur le travail de sape opéré par le FIS à l'étranger dont des leaders reviennent à l’actualité : Mourad D'hina, sur demande express d’Alger a été arrêté le 16 janvier dernier, dans la salle d’attente à l’aéroport d’Orly par la police française qui surveillait de près ses activités sur la toile. Chef de file des "Djazaristes", aile du FIS s’opposant de manière irréductible aux partis islamistes ayant rejoint le gouvernement et l’alliance de Bouteflika, il est actuellement placé en détention provisoire à la prison de la santé, à Paris, dans l'attente de "preuves" d'Alger motivant son extradition.

Il y a quelques semaines, l’ex-FIS lançait un nouveau site internet et reprenait ses anciens slogans et ses textes propagandistes de 91. Il y a publié le fameux communiqué, signé conjointement par son ancien président Abassi Madani, installé à Doha au Qatar, et par son ancien n°2, Ali Benhadj, à la suite de l’adoption de l’article 4 des réformes de Bouteflika qui interdit le retour à la légalité de leur parti ainsi qu’à ses ex-militants d’en fonder de nouveaux.

Rappelons que dans ce communiqué, Abassi Madani annonçait qu'il avait mandaté des avocats pour porter plainte auprès des institutions internationales, judiciaires et des droits de l'Homme, contre son exclusion de la vie politique en Algérie, rappelant, également, la position du parti dissous en 91, selon laquelle "il ne saurait y avoir de réformes, ni de réconciliation sans un dialogue global, sans condition ni exclusion d'aucune partie ni de tendance politique."

Dans ce contexte, et à deux mois à peine des législatives, ce n’est sans doute pas fortuit que Ali Benhadj fasse parler de lui de l’intérieur des mosquées de son ex-fief mais aussi par des sorties de rue largement médiatisées.

La tentative de la marche des militants de l’ex-FIS, à leur tête Ali Benhadj, vendredi dernier à Kouba, sur les hauteurs d’Alger a-t-elle une relation avec les législatives du 10 mai prochain ? Certes, la manifestation avait pour objectif de dénoncer les massacres de populations par le régime syrien dans la ville de Homs, il n’en demeure pas moins que cette sortie n’est pas étrangère avec le climat islamiste dans lequel baignent d’ores et déjà à deux mois à peine de son échéance, les élections législatives.

L’ombre de l’ex-FIS plane sur le scrutin électoral depuis les réformes de Bouteflika. Malgré l’article 4 de la loi organique sur les partis n’ayant fait que reconduire l’interdiction de l’ex-Fis mis au pilori avec l’arrêt du deuxième tour des législatives de 1991, ses militants, politiques et chefs terroristes des ex-GSPC et GIA confondus, constituent un enjeu palpable du scrutin du 10 mai. Courtisés depuis fort longtemps durant les treize années de la gouvernance de Bouteflika qui leur a accordés l’impunité par la politique de la réconciliation nationale, ils reviennent, plus que jamais à l’actualité, comme des acteurs pressentis incontournables au prochain scrutin.

Le Premier ministère, les partis de l’alliance présidentielle, les partis islamistes à leur tête le MSP de Bouguerra Soltani ainsi que ceux qui viennent d’être agréés, n’ont de cesse d’appeler les ex-militants du FIS à plus de liberté politique à la seule condition qu’ils rejoignent un parti politique et qu’ils n’en soient pas les dirigeants. Daho Ould Kablia a réitéré ses opérations de séductions dans ce sens en allant même jusqu’à ironiser : "Le parti n’a qu’à se reconstituer à l’étranger !"

Le FLN version Belkhadem qui a œuvré en tant que Premier ministre au retour à la légalité du parti d’Abassi Madani et le RND d’Ahmed Ouyahia ne cachent pas leur souhait de voir les ex-militants du Fis rallier leur formation et lui assurer un électorat islamiste sans les anciennes revendications du Fis de 91. Les assurances d’Ahmed Ouyahia qui dit ne pas craindre une victoire islamiste aux législatives du 10 mai ne peut signifier autre chose que cet appel de ralliement avec armes et bagages.

A la tête du MSP qui compte en son sein des pseudo-repentis, Bouguerra Soltani qui a quitté l’alliance présidentielle, sentant le vent des Révolutions arabes en sa faveur, du moins le croit-il, compte bien évidemment sur l’adhésion de ses "frères" de l’ex-Fis de l’intérieur et de l’étranger.

Partis initialement isolés, les formations islamistes, pour peser sur le prochain scrutin, et constituer un bloc qui a toutes les chances d’être renforcées par les anciens militants du Fis qui leur conféreraient une "filiation et une crédibilité historiques" aux prochaines législatives, initient des alliances sans pour autant céder à leur individualité.

L’ancien premier ministre, Sid Ahmed Ghozali, acteur principal des législatives de 91, dans un entretien publié le mois dernier dans les colonnes de la presse nationale, sait de quoi il parle, en estimant que la mise à l’écart de la vie politique des militants de l’ex-FIS est une grave injustice, voire un acte dangereux.

Dans les congrès constitutifs des partis de Menasra et de Djaballah qui ont dû se mettre en conformité avec la loi, la présence de chefs politiques de l’ex-FIS a été remarquée aux premiers rangs des congressistes.

Ainsi, il ne serait pas du tout surprenant que, à mesure que se confirme une déroute électorale historique, l’on voie le retour du climat insurrectionnel ayant prévalu en 1991, d’autant que l’arrêt du processus électoral de 1991 est encore une donnée politique encore active au sein des partis islamistes virtuellement domestiqués par Bouteflika et dans les rangs des partis dits de l’opposition démocratiques, comme le FFS qui donne tous les signes de son adhésion au prochain scrutin et dans les rangs du MPR d’Amara Benyounès dont les clameurs populistes pour un front démocratique conforte en réalité les militants de l’ex-Fis.

L’enjeu des législatives, quoiqu’on dise, se situe dans ces tractations islamistes au moment où, sur le terrain sécuritaire, l’organisation terroriste de l’Aqmi multiplie les attentats.

R.M.

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Commentaires (12) | Réagir ?

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Nora

Le système et son FIS car c'est bien ce système pourri qui l'a engendré) : Allez au diable !

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Rachid DZ DZ

Tous ces milliers de minables en gandouras chaussées de claquettes et leurs barbes à poux avec le tapis sur l'épaule et ces milliers de corbeaux habillées de noir, couleur de la mort. Ces énergumènes enragées, qu'apportent ils à la planète???

Vivre en algerie c'est vivre en enfer et que ce soit le maroc le pakistan ou l'iran et tous les autres pays ou l'islam règne!! Tous ces pays sont liberticide!! Et vous êtes en train de supplier les consulats américains canadiens et de tous les pays de l'union européenne pour un visa dans l'espoir de vous installer définitivement en europe. Une fois arrivé vous chassez le naturel, il revient au galop, et rebelotte avec votre prosélytisme islamique.

A l'époque de l'algerie française les français nous appelaient les beni oui oui!

Vous hurliez:

-De 1962 à 1965 tahia Ben Bella

- de 1965 à 1978 tahia Boumedienne, tahia la revolution agraire, tahia charika

- de 1979 à 1991 tahia Chadli, à bat Boumedienne

- 1991 à 1999 à bas Chadli le taghout tahia le fis tahia l'islamisme

Et apres tahia daoula islamiya.

Et maintenant tahia boutef. Et le prochain a qui reservez vous le tahia?

Je paris ma vieille casquette que demain vous allez être recolonisé par la france vous hurlerez

Tahia França !!!

Ya chaab beni oui oui.

Vous les wahabo-salafiste en train de rendre l'islam malade par votre haine et votre intolérance et si vous ne le soignez pas l'islam finira par mourir.

Une religion c'est une affaire personnelle. Ce n'est pas en l'étalant comme une vulgaire marchandise que vous allez la glorifier!!

http://www. youtube. com/watch?v=L0aK6jdx57I

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