Le petit Manil Blidi sera finalement greffé en France

Le petit Manil
Le petit Manil

Devant l’incurie de la sécurité sociale nationale, il a fallu une forte mobilisation pour voir cet enfant pris en charge.

Manil Blidi souffrant d'une maladie immunitaire sévère obligeant à une greffe rapide de la moelle osseuse, sera finalement opéré en France après une campagne de mobilisation en sa faveur, a annoncé vendredi le ministère de la Santé français. Le ministère français a indiqué dans un communiqué que pour des raisons médicales et humanitaires évidentes, le petit Manil Blidi sera prochainement accueilli au sein d'un hôpital français alors que l'opération était jusqu'à présent bloquée en raison d'un contentieux financier avec la sécurité sociale algérienne.

Son père Mouloud Blidi qui se battait depuis des semaines depuis Alger pour que cette opération, impossible à réaliser en Algérie, se fasse en France, s'est déclaré soulagé mais sonné par la nouvelle. "Je ne sais plus quoi faire, il faut que je reprenne mes esprits", a-t-il confié à l'AFP. Son fils, Manil Blidi, âgé de huit mois, sera vraisemblablement opéré à Lyon dans les services du Pr Yves Bertrand de l'Institut d'hématologie et d'oncologie pédiatrique, ajoute-t-il.

Une dette de 34 millions d'euros

Le ministère de la Santé français a souligné que les frais médicaux et d'hospitalisation de l'enfant en France resteront à la charge de la sécurité sociale algérienne, la Caisse nationale d'assurance sociale (Cnas).

La Cnas, qui a une dette globale de 34 millions d'euros auprès des hôpitaux français, aurait versé récemment un dépôt de garantie auprès de la Banque de France pour débloquer le dossier du petit Manil, selon son père. Jusqu'à présent tous les hôpitaux français démarchés depuis novembre par M. Blidi refusaient en raison des impayés précédents de la Cnas. Mais on se demande comment se fait-il que des personnalités algériennes de premier plan, tels les deux anciens présidents, soient prises en charge dans des hôpitaux français, et pas cet enfant ?

"Le petit était condamné à mort à cause d'un contentieux financier" explique le père. Un contentieux financier dû sans nul doute à des prises en charge en vois-tu en voilà au profit des clients du régime. "Les médecins donnaient leur accord très rapidement mais dès que je parlais d'une prise en charge par la Cnas, les administratifs rejetaient. Les hôpitaux me recommandaient alors de payer par avance, ajoute-t-il, alors que le prix d'une telle opération varie de 200.000 à 350.000 euros".

Le petit Manil est atteint d'un déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome X (SCID-X), causé par une anomalie sur un gène transmis par la mère aux enfants masculins, qui les prive de leurs capacités immunitaires. Manil est condamné s'il ne bénéficie pas d'une greffe de la moelle osseuse pour laquelle sa grande soeur sera la donneuse.

Cette maladie ne pardonne pas, le petit est à la merci de n'importe quel germe et les spécialistes disent que ce genre de bébé ne dépasse pas la première année de vie, explique le père qui a déjà perdu un fils en bas âge porteur de la même anomalie, en 2010. Le ministère de la Santé a tenu à souligner vendredi que la gestion de cette situation humanitaire ne doit pas pour autant occulter la nécessité de remédier au recouvrement des créances de la Cnas auprès des établissements français de soin.

Avec AFP

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Commentaires (6) | Réagir ?

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akli ath laarat

Voila enfin une bonne nouvelle ! Cela ne s'invente pas. Des bonnes nouvelles comme celle-là ne risquent pas de venir de la part de l'état algérien qui, lui, ne lésine pas sur les moyens pour faire relooker ses reliques présidentielles.

Des bonnes nouvelles comme celle-là ne peuvent venir que de la mutualisation de nos efforts comme le faisaient nos ancêtres depuis 25 siècles, d'un minimum d'organisation de nos rangs.

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