Les banques craignent des surprises après la fin du secret bancaire

 La fin du secret bancaire, sera-t-elle la fin des problèmes ?
La fin du secret bancaire, sera-t-elle la fin des problèmes ?

Michel Dérobert, directeur de l'association de banques privées suisses, craint que la fin du secret bancaire ne soit pas la fin des problèmes. D'autres mauvaises surprises sont probables, a-t-il déclaré dans une interview au Matin Dimanche.

"Les législations nationales et les régulations internationales en matière bancaire, fiscale et financière vont si vite et sont surtout si complexes qu'il devient presque impossible pour l'administration fédérale, et a fortiori pour les banques, de comprendre et de maîtriser tout ce qui se passe", explique Michel Dérobert. "C'est un vrai danger".

Toutes les banques doivent désormais se doter de services juridiques et de conformité qui leur coûtent cher. "Plus une banque est petite, plus les moyens qu'elle doit investir sont, pour elle, proportionnellement élevés", ajoute le Genevois.

Le directeur pense donc que "la consolidation du secteur bancaire est inéluctable". De plus, la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d'introduire des taux d'intérêt négatifs sur le franc favorise clairement les grandes banques.

"Système vertueux"

En effet, la BNS perçoit ces intérêts-là sur les dépôts des banques, mais seulement à partir d'un seuil fixé à 20% leurs réserves légales. Or ces réserves sont beaucoup plus élevées pour les banques universelles qui pratiquent le crédit que pour les banques privées.

Selon Michel Dérobert, lorsque la mesure de la BNS a été adoptée, les grandes banques, par exemple, détenaient des avoirs d'environ treize fois leurs réserves légales. Encore maintenant, elles n'ont pas à payer d'intérêt négatif, même si elles les prélèvent sur certains clients. Les banques privées, qui n'ont pas la possibilité de placer leurs liquidités dans des crédits, sont, elles, directement impactées.

Michel Dérobert a incarné pendant de nombreuses années le défunt Groupement des banquiers privés de Genève et part à la retraite en fin d'année. Il regrette que le statut de banquier privé "s'étiole". Ce système fondé sur la responsabilité du patron propriétaire, comme c'est le cas des banquiers privés, "est un des plus vertueux, puisque l'associé d'une banque est, à titre personnel, indéfiniment responsable".

"Que je sache, les banquiers privés genevois n'ont été impliqués dans aucun des grands scandales qui ont agité le monde financier depuis 25 ans", conclut Michel Dérobert.

Afp

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Je peu vous garantir que les banques ne craignent personne, s'il y a des craintes à avoir c'est surtout aux petits peuples, en général c'est toujours eux qui paient les factures, qu'il y est une crise où pas.

lorsque on déclare une crise quelconque c'est parce que les banques sont derrière la crise pour encaisser encaisser les pactoles.