"Le château brûle, mais tout va bien Mme la marquise !"

Qui va arrêter les propagandistes ?
Qui va arrêter les propagandistes ?

"Eh bien voilà, Madame la Marquise/Apprenant qu'il était ruiné/À peine fut- il revenu de sa surprise/Que Monsieur le Marquis s'est suicidé/Et c'est en ramassant la pelle/Qu'il renversa toutes les chandelles/Mettant le feu à tout le château/Qui s'consuma de bas en haut/Le vent soufflant sur l'incendie/Le propagea sur l'écurie/Et c'est ainsi qu'en un moment/On vit périr votre jument..." Bach et Laverne

De mémoire d’Algériens, jamais des élections présidentielles n’ont suscité autant d’abattage médiatique, de compromission gouvernementale, de protesta et de rejet d’une large couche de la population à un énième mandat d’un président sortant que celles que nous vivons actuellement.

"Le château brûle, mais tout va bien Madame la marquise" est le refrain chanté, haut et fort, par bon nombre de ministres, de courtisans du sérail et d’hommes politiques honnis hier et aujourd’hui, par le petit peuple qui se sont découvert des âmes de chanteurs, que dis-je ? De maîtres-chanteurs, allant nous suggérer l’apocalypse si demain leur souverain de président n’est pas réélu.

En bons et loyaux tribuns troubadours, ils défendent un bilan de 15 années d’investiture, oh combien, émaillé par une cascade de forfaitures, de la Tlemcanisation du pouvoir, de viol de la constitution, de ploutocratie des marchés informels, de rapines, de corruption, de hogra et de déni de droits, allant jusqu’à travestir les faits historiques de restauration de la paix sociale au pays, la loi de la Rahma, initiée par le général Liamine Zeroual, alors président de la république, appuyée par les coups de boutoir à l’hydre terroriste par nos forces de sécurité, et les sacrifices de nos soldats, nos patriotes et de la population, on n’en souffle pas mot, histoire de ne pas ternir la réputation de notre aîné président, décrit comme étant l’homme providentiel, ici grand timonier et bâtisseur de la stabilité politique devant Dieu.

En vérité, ces atermoiements cachent mal le désarroi d’êtres, au lendemain du départ de Abdelaziz Bouteflika, rattrapés par le cours de la justice, des criminels en col blanc, ils sont ministres, députés, sénateurs, chefs d’entreprises, walis, syndicalistes, élus du peuple même, de nouveaux riches qui ont bien profité de ces 800 milliards de dollars, afin d’arrondir leurs fins de mois pour certains et de protéger leurs arrières pour d’autres. Et ce n’est pas sans raison qu’on défend becs et ongles les maître-mot stabilité et grandes réalisations. Leurs réalisations, leurs relatifs succès ! N’est-ce pas Mrs Ghoul, Benyounes, Khalida Toumi and Co ?

La stabilité fait partie du temps qui n’arrête point son cours, et que ces âmes mal intentionnées persistent à pérenniser pour monter, encore plus, en puissance… d’argent mal acquis, pour profiter et jouir jusqu’à l’ivresse de leurs rangs, leurs statuts et leurs privilèges. S’offrant de cossues villas, de vastes terrains agricoles, de grosses cylindrées à eux et leurs rejetons, se réalisant de juteuses affaires, des signes de richesse inexpliquée qui n’offusquent ni l’IGF, ni la cour des comptes et encore moins l’observatoire national contre la corruption, poussant l’impudence même pour certains, de s’assurer d'être sur la liste du couffin du ramadan du CRA, s’épargnant ainsi quelques sous pour le voyage de la Omra ou du Hadj, histoire de laver plus blanc que neige et nous revenir couvert d’un pudique voile blanc et d’une auréole de sainteté. Si El hadj est de retour !!! Absous de tous ses péchés. Sic. L’hypocrisie dans toute sa splendeur !

En quinze de règne sans partage le clan de Tlemcen et ses relais ont compris que la sauvegarde du système repose en fait, encore plus sur la corruption que la conviction et d’un puissant conditionnement collectif de la population encouragée et savamment mis en œuvre par les ruptures de stocks de matières de premières nécessités tels que : Le lait, l’huile, l’eau, la pomme de terre etc…En somme des préoccupations médiocres pour inculquer au citoyen un esprit limité et borné et moins enclin à penser politique… Il faut penser à la panse et la panse de mes enfants d’abord pardi !L’école de Benbouzid n’a pas été du reste en formatant nos écoliers et nos lycéens, en analphabètes bilingues, alors que les rejetons de la nomenklatura, eux, étaient inscrits dans les meilleurs lycées et écoles de France et d’ailleurs. Tour à tour l’ENTV et Canal Algérie, à force de diffusion massive de divertissements, occuperont les esprits avec ce qui est futile et ludique, flattant l’émotionnel ou l’instinctif, mettant la musique, le football, l’équipe Nationale et le Mondial 2014 aux premiers rangs, comme anesthésiant et tranquillisant social des téléspectateurs et par ricochet de la société.

Et la classe intellectuelle des salons dans tout ça ? Depuis qu’elle a été soudoyée par l’argent et les avantages de leurs respectives fonctions : Le logement et la voiture de fonction, le chauffeur de Madame et des enfants, un salaire conséquent et de fréquents voyages à l’étranger, a fini par être engloutie dans une ornière d’attitudes, de susceptibilité et de snobisme, la peur au ventre, d’être un jour exclu du système et de ne plus pouvoir accéder au bonheur, un bonheur à portée de main, une objection dirimante de s’assumer d’une quelconque Alma mater, d’une quelconque philosophie, d’une quelconque pensée rebelle. Et tous les autres intellectuels qui ne rentrent pas dans les rangs et qui ne cautionnent pas les forfaitures et la médiocratie sont désignés subversifs, interdits d’antenne et de sunlights, trop souvent harcelés pour les pousser à l’exil, et Dieu seul sait, combien sont-ils à avoir quitté le pays pour des cieux plus cléments.

En vérité, cette doctrine d’endormir la lucidité du peuple, de tourner en dérision le sérieux et la valeur élevée, de plus en plus, perceptible du mouvement Barakat et de toute autre voix discordante, laisse apparaître la panique que se font les apparatchiks du régime quant à une chasse aux sorcières les concernant au lendemain de leur prévisible démotion. Et quelle lecture pourrait-on donner à la déformation des propos du secrétaire d’Etat américain John Kerry quant aux élections présidentielles dans une dépêche de l’A.P.S "de voir le processus de l'élection présidentielle se dérouler dans la transparence" en lieu et place de : "Nous attendons des élections transparentes et conformes aux standards internationaux". ("we look forward to élections that are transparent and in line with international standards"), sinon d’une tentative de vouloir avaliser vaille que vaille, une mascarade électorale, une simple formalité de reconduction du puissant du moment, quoique impotent et gravement malade, en une course présidentielle transparente et équitable pour tous les candidats. Et quelle autre lecture pourrait-on donner à cette séquence Tv montrant le président de la république discutant avec le Kerry (lire : qui ris) du jour, d’affaire sécuritaire, du jamais vu, sinon cette volonté de faire vendre une image d’un homme très au courant de l’actualité nationale et internationale. Le timing de la visite du secrétaire d’état Américain dans notre pays suscite moult interrogations et zones d’ombres. Quant à «la neutralité de l’administration», promise en hauts-lieux, elle s’affiche au quotidien, par le parti-pris des ministres en fonction, les zigomars Ghoul et Benyounès s’étant lancés corps et âmes, non sans risques d’être chahutés voire même insultés, dans la campagne, pendant que le narquois chef de Cabinet présidentiel Ahmed Ouyahia, par télévision interposée, fait la nique aux opposants du 4ième mandat.

En attendant l’issu fatal du 17 avril, la plèbe de l’Algérie profonde avec ses pauvres hères, ses sans-voix, ses malades mentaux, ses jeunes chômeurs, ne se faisant guère d’illusion, continueront de braver les aléas qui leur font la vie et à trainer leurs godasses pour un avenir qui s’annonce chaud et très incertain.

Moralité : La Marquise chercha asile chez un voisin qui l'exhorta à affronter chrétiennement l'adversité. Telle la marquise, la plèbe s’en remet à Dieu tout puissant pour contrer cette adversité qui perdure de 1962 à ce jour ! Amen !

Brahim Ferhat

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Commentaires (5) | Réagir ?

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yacine AITLBACHIR

apres la vengeanceQUOI QUI LUI RESTE?SA MAFIA EST TRES BIEN STRUCTURE ET LA DILAPIDATION DES BIENS DE LA NATION EST ACHEVE. IL A ACCOMPLIT SON PROGRAMME ET CELUI DE LA MAFIAPOLITICOMILITARINDUSTRIELLE. MAINTENANT ILS SONT AU CENTRE DE LA PEURE. ILS VEULENT UN QUATRIEM MANDAT POUR MOURIRE OU DECEDE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE AVEC UNE GRANDE CLEBRATION FENERAILLE TRES GRANDIOSE. LUI IL A PEURE DE MOURRIRE DANS L ANONYMA. VOILA LE 4 EM MANDAT CAR IL IRA PAS LOINS PAR SA MALADIE . SON ENTOURAGE EST AFFOLE AGITER ENRAGER ILS ONT PEURES DE QUOI SERA FAIT LE LENDEMAIN DE L APRES BOUTEFLIKA. CE N EST PAS LALGERIE ET L AME DE LALGERIE QU ILS DEFFENDENT. MAIS APRES L ECHAPATOIRE A LA JUSTICE DU PEUPLE. EST C ELLE DEVINE QUI LES SAUVERAS?NI AVOCAT NI HUISSIER. VOILA COMMENT PENSENT LES AUTEURS DU 4EME MANDAT. IL A PEURE DE MOURRIR DANS L ANNONYMA.

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abel mounir

Je pense que les elections présidentielle et le cirque qui se passe tout autour n'est qu'un scenario afin de manipuler l'opinion international. D'abord les candidats: 1) une femme: Louisa hanoun pour donner l'image que en Algérie, le seul pays arabe ou la femme peut se voir comme president. Une mascarade dans le sense ou cette femme communiste a été deja candidate dans le passe et n'a jamais réussi a prouve aucun soutient populaire. 2) Benflis: l'homme piège parceque c'est lui qui va gagner les elections et comme cela, le pouvoir en Algerie va faire taire tout les medias et l'opposition qui a toujours dit que si bouteflika se présente au elections qu'elles seront automatiquement fraudées. Le message au monde sera que finalement bouteflika a perdu les elections et que le peuple a choisi Benflis. l'Algérie est vraiment un pays démocratique!

La verite est que boteflika et benflis ne sont que les deux faces de la meme monnaie. L'election de benflis sera la signature de la continuation du pouvoir sioniste franc-massons algérien. Benflis president ne va jamais parler de Chakib Khalil ni de l'assassina de boudiaf, ni du massacre de bentalha. Benflis president sera simplement le démarrage pour une nouvelle episode de corruption et de scandals. La bonne nouvelle, c'est que sellal et amar khoul et autres seront jugées pour corruptions et cela fera certainement taire le peuple algériens pour un bon moment jusqu'a ou

le peuple finira par oublier qui sont meme tous ces "amamras".

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Aksil ilunisen

A ma connaissance Benflis est diametralement oppose' aux clowns des annees passee's. S'il passé l'Algerien aura au moins a gouter a un air de democratie, qui sera un grand pas de maturite politique depuis 1962. '

Le petrole ne garanti rien, mais la course au pouvoir dans les pays du tiers monde n'est pas chose facile a asseoir en toute Democratie.

Ne soyons pas naïfs tot de meme! Les crocodiles sont partout dans ces marecages qui nous entourent.... Faut faire tres attention,

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