Algérie, un régime dépassé. 3 : Le constat d'El-Watan

Algérie, un régime dépassé. 3 : Le constat d'El-Watan

Ne tirant aucune leçon de l’onde de choc du 17 avril, le pouvoir a continué à gérer le pays avec les mêmes réflexes, désastreux pour la politique et l’économie. Les organismes internationaux ont classé l’Algérie dans le lot des bons derniers en matière de sécurité, de climat des affaires et de corruption, et les constats internes sont eux aussi accablants : taux extrêmement élevé de chômage, effondrement de la classe moyenne, extension de la paupérisation, importance du taux de mortalité infantile, chute de l’appareil productif national... En matière sécuritaire, la lutte antiterroriste n’arrive pas à faire un saut qualitatif, tant qu’elle est freinée par les concessions à l’islamisme politique et aux impasses créées par la réconciliation nationale.

Le sort réservé à Hassan Hattab, fondateur du GSPC et commanditaire de centaines d’assassinats, en est l’illustration parfaite. Sept années n’ont pas été mises à profit par le pouvoir pour engager des réformes structurelles intensives alors même qu’une conjoncture mondiale exceptionnelle a mis à sa disposition de considérables disponibilités financières tirées des exportations d’hydrocarbures. Cette incapacité, deux raisons l’expliquent. La première est liée à la nature du système politique. Imposée début 90 dans le sillage de la révolte d’Octobre 88, l’entrée dans le multipartisme et l’ouverture économique ne se sont pas faits sur le cadavre du parti unique , doctrine de glaciation des décennies 60 à 80. Les réformes engagées au départ n’ont pu être conduites à terme ou ont fini par être dévoyées.

Les responsables politiques ont reconduit les réflexes et les modes de pensée anciens : régionalisme, cooptation, clanisme, répression de la contestation sur fond d’incessantes luttes d’appareils. La seconde cause est liée à la personnalité du président de la République. Imposé puis plébiscité, il ne dispose pas de projet réformateur de grande ambition pour le pays. Il est allergique aux grands bouleversements structurels susceptibles de réhabiliter la politique, moderniser le corps social et repenser les rapports entre l’Etat et la société. Il se limite à injecter une part de l’argent du pétrole dans divers projets de réhabilitation des équipements et des infrastructures sans pour autant permettre l’émergence d’une économie productive, créatrice d’emplois et de richesses. Hostile à l’émergence de vrais contre-pouvoirs, il a développé un hyper présidentialisme qui a fini par fonctionner pour lui-même, déconnecté d’une société en pleine ébullition poussée à puiser dans ses ressources propres les moyens de sa survie. Les acteurs sociaux sont contraints, la plupart du temps, à des épreuves de force. Longtemps ce furent les partis de l’opposition démocratique et les médias indépendants.

Ces derniers temps, ce sont les syndicats autonomes à monter au créneau pour dénoncer la grille des salaires concoctée en haut lieu avec le syndicat maison l’UGTA. Révoltés par l’exclusion dont ils ont fait l’objet et inquiets du contenu du nouveau système salarial, les syndicats autonomes se sont regroupés en confédération afin de peser lourd et faire entendre leur voix. Le premier réflexe du gouvernement a été de leur fermer la porte du dialogue alors qu’ils étaient porteurs de légitimité, de raison et de justice. Le second a été la création au pied levé d’un syndicat affilié à l’UGTA au sein de l’université afin de casser un des syndicats autonomes les plus combatifs, le CNES. Il démontre ainsi une nouvelle fois son incapacité à s’ouvrir au monde réel et écouter ses acteurs et ses relais : il s’enfonce dans sa propre logique faite de soliloque et de mépris.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Med Tahar HAMROUCHI

Du régime présidentiel algérien à la monarchie du XVIIe siècle.

Fonctionnement de la monarchie absolue.

La monarchie absolue s'appuie sur un principe :

UN ROI : Au centre de toutes les décisions, rien ne peut se faire sans son accord.

UNE FOI : Le roi impose sa religion à ses sujets, il est le roi trés chrétien.

UNE LOI : Seul le roi peut décider des lois du royaume.

3 ordres de la socièté souis Louis XIV :

Le clergé, la noblesse, le tiers-état.

Le clergé et la noblesse représente 5% de la population. Ils ont des priviléges car, la plupart, ne paient pas les impôts.

Une société trés inégalitaire.

La vie au XVIIe siècle : naitre, vivre et mourir.

Pour voir l'Algérie d'aujourd'hui, remplacer les mots suivants dans le texte :

Le roi / Le président Bouteflika.

Le clergé / Les généraux.

La noblesse / La nomenklatura.

Le tiers-états / El maghbounine (Le peuple).

La vie au XVIIe siècle / La vie aujourd'hui en Algérie.

Sous le règne de fakhamatouhou on n'est pas encore sorti de l'auberge.

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hocine azar

je crois que le vrai problème de l'Algérie d'aujourdhui est que la verité pathologique de la personnalité de Bouteflika n'est toujours pas mise en avant dans les

differentes analyses politique concernant son echec de la gouvarnance.

On est devant un malade mental qui gere avec des delires le pays et qui contrôle tout avac une main de fer

A ce propos, en qualité de psychologue specialiste de la psychologie politique et de la paranoia au pouvoir, je me permet de vous transmettre cet article qui represente un resumé d'un document sur ce malade qui nous gouverne

Bouteflika, ce malade qui nous gouverne

A la veille des présidentielles de 2009, Bouteflika s?apprête à violer la nation, par la perspective de réviser la constitution. Après l'avoir déshonoré durant presque une décennie de gouvernance archaïque, le voila qu?il se projette en royaume autoritaire dans cette Algérie devenue, depuis 1999, une clinique psychiatrique où se traitent les grands projets délirants d?un déséquilibré déconnecté de la réalité des Algériens. Mais jusqu'à quand tiendra-il ? Il ya que le sursaut démocratique du peuple qui décidera de limoger le paranoïaque déguisé en petit père de la nation

L?Etat collectionne des rendez-vous électoraux et de sorties officielles qui n?ont apporté ni la paix tant désirée, ni le renouveau longtemps programmé. Sous les yeux d?une population qui dans une anomie sociale, des dépenses pharamineuses alimente la propagande de l'un des concepteurs de la politique immature et populiste de l'Algérie indépendante : le président Bouteflika. Propulsé par la « muette » sur le devant de la scène, l'Algérie a redécouvert le nationaliste rancunier et haineux, fidele à l'école politique introduite par la contre-révolution du clan d?Oujda ; orfèvre dans la démagogie et la domination du peuple égaré et déchiré par des crises multiples. D?un mandat à l'autre la lâcheté et la mauvaise foi s?intensifient, avec la démagogie et les rapports de force comme outils de gouvernance.

Un peuple misérable dans un pays riche

Avec des réserves de change qui avoisinent les 100 milliards de dollars, l'Algérie est dans un marasme où le peuple cohabite avec un président qui ne cesse de le culpabiliser et de l'infantiliser. Ce peuple qui a encore faim, sans travail et sans logement, doit se soumettre et attendre la providence de Napoléon algérien. Il est le « petit père de la nation », qui venant extirper le mal se met à le propager par le biais de ces délires et blessures d?un déséquilibré mental qu?il est. Oui, le constat est triste ; l'Algérie a comme président un malade mental.

Les facteurs du malaise social sont soit négligés soit cachés; le retard exorbitant relatif au week-end universel, la séparation de la mosquée et de l'Etat, l'hypocrisie quant au statut de la femme, la protection de l'enfance, de la vieillesse et des personnes handicapées, les reformes économiques et la corruption, la question de l'environnement où plane le désastre, la justice aux ordres des politique, le chômage dont les chiffres sont dopés pour satisfaire l'autisme du président, le système éducatif où sévit l'intégrisme et le dogmatisme, la peine de mort non abolie, les victimes du terrorisme harcelés et mal écoutés, la liberté d?expression menacée et humiliée, la culture asphyxiée par des productions contrôlées et des importations démagogiques. La liste est bien longue chez le Boutefland où toute forme de responsabilité est bannie.

L échec et le recours au bouc émissaire

Au fil des années, le président c?est avéré être un homme immature animé par une constante couardise. La preuve est sur le terrain de la misère quotidienne. Si ce président illégitime, arrivé par l'escalier du service, se dote d?une énergie extraordinaire dans les interminables déplacements et discours creux et populistes, ce n?est que pour essayer de cacher la misère du peuple et de faire croire que tous va bien, que la délivrance est proche et qu?il y ait aucune raison de se révolter. Sa hantise de la « rue algérienne » se manifeste par les boucs émissaires qu?il désigne. Sans cesse, il prétend que le mal vient d?ailleurs et que l'Algérie est une convoitise des ennemis qui veulent la reconquérir. Faute de bonheur et de pain qu?il ne peut offrir au quotidien, il se met à critiquer les riches, dont il fait parti, et à attiser la fibre nationaliste aujourd?hui révolue et dont le peuple ne se soucie plus. Les ancêtres avaient des ennemi ils les ont combattu. L?Algérie « indépendante », depuis 1962 vit qu?avec des ennemis pas encore neutralisé.

Bouteflika est un manipulateur des frustrations et ne se prive pas d?offrir à son peuple le plat des hostilités contre le monde démocratique qui est un danger pour le réveil et la maturité des consciences. Bouteflika est un malade du pouvoir; un déséquilibré ne peut être source de paix et de prospérité pour la collectivité

le sursaut de la société civile

Que dit-on d?un président qui traite son peuple d?immature ? L?Algérien est-t-il atteint d?une amnésie ou seulement d?une ignorance volontaire ? Sait-il d?où vient cet homme qui le gouverne? Sait-il que cet homme a une haine viscérale de ce peuple qu?il prétend n?est pas encore prêt pour la démocratie ?

C?est du devoir des citoyens d?être plus exigeants en cessant de garder l'espoir à chaque remaniement gouvernemental qui étale des projets à perte de vue mais dont la récolte n?est que hogra, violence et précarité. Et ça dure depuis 1999! L?enfer du quotidien des algériens n?a qu?un unique remède: couper l'herbe sous les pieds du populisme et reconnaitre que Bouteflika n?a réussi en aucun projet d?intérêt public hormis la capitalisation sauvage, la répression de toute volonté populaire et le déni de la réalité complexe du terrorisme en s?alliant avec les fous du Dieu, qu?il courtise par faiblesse et manque de projets défiants le statu quo alarmant. La fièvre du pouvoir est terrible ! Et c?est pour se protéger de cette épidémie politique que les démocraties ont vu le jour.

Si les choses stagnent encore c?est que le peuple n?est pas encore prêt pour la rupture. Le fruit n?est pas mûr et risque de prendre du temps si l'union nationale ne s?intensifiera pas. L?acquis démocratique est un parcours long et douloureux ; au peuple d?accélérer les événements pour atteindre un Etat où le président ne sera pas le Dieu de la nation mais le représentant et le responsable de tous, avec des fonctions précises, qui va gouverner avec des lois et non un caractère versatile et des délires dont on connait l'impact tragique sur la destinée des peuples.