Est-ce enfin la législature de la dignité ?

Exacte copie des précédentes, les contours de l'assemblée sont dessinés sous les couleurs du FLN.
Exacte copie des précédentes, les contours de l'assemblée sont dessinés sous les couleurs du FLN.

"La grande ruse, c’est que les choses soient comme elles sont." Hegel

Des Algériens adultes des deux sexes, riches ou pauvres, travailleurs ou chômeurs, en bonne santé ou malades, résidents ou expatriés, quoi, des millions ont voté pour de futurs députés de la nation. Alea jacta est pour reprendre encore une fois le mot de Jules César franchissant le Rubicon avant de pénétrer en territoire gaule. Ne connaissant pas ce peuple, ses habitudes, ses réactions de résistance, ses capacités de riposte destructrices, bref, les faits sont là, le peuple encore une fois roulé dans la farine, ne va pas se suicider.

Le représentant administratif en chef, Daho Ould Kablia, dit – les populations peuvent prendre sur elles-mêmes que ce soit en son âme et conscience – que les choses se sont déroulées dans les normes de l’honnêteté requises, qu’il n’y a pas eu entourloupe massive compromettant la crédibilité annoncé depuis la décision de passer aux urnes pour cette consultation législative, relayé par le représentant des délégations étrangères venues observer. Soit.

Nous aurons à compter à tête reposée les personnes allant occuper les 462 sièges du palais Zighout Youcef pour une durée de cinq années. Nous sommes dans le monde de la communication qui avons refusé de participer et qui avons appelé à refuser de participer, hélas, nous n’avons pas réussi. Mais nous continuerons de faire patriotiquement notre travail pour coller aux basques de ces hommes et ces femmes qui sont sortis des urnes. Nous allons leur mener un combat sans merci. Parce qu’il faut se dire la vérité maintenant, c’est sur ces gens-là que va reposer le devenir de la nation, de ceux qui ont été au vote et de ceux qui se sont abstenus. Ils viennent de prendre sur leurs épaules la plus grande responsabilité comptable devant les trente-cinq millions d’habitants que dénombre l’Algérie.

Peut importe qui sera sous peu le chef du gouvernement, les ministres, les grands commis de l’Etat. Bouteflika annonce solennellement qu’il ne brigue pas un quatrième mandat, nous le croyons sur parole ; qu’il fourbisse un plan de remplacement selon ses désirs, on pourrait s’en battre les flancs, l’Histoire fait apprendre que ce ne sont pas les chefs d’Etat qui font les grandes nations mais leurs élites. Cependant les 462 élus seront sur les feux de la rampe quitte, s’il faut en venir à leur doubler, tripler, leurs rétributions dès lors que la majorité des citoyens les observent en train de jouer convenablement leur rôle dans l’intérêt fondamental de la nation et de l’Etat.

Les syndicats existent, les organisations civiles aussi, les regroupements juvéniles, les étudiants et l’ensemble des travailleurs dans le public ou dans le particulier, qui ne resteront pas les bras croisés au moindre faux pas de ces députés. Il sera difficile, voire rude, de comprendre demain des levers de bras impopulaires à l’hémicycle. Ce serait un appel à la révolte. A la désobéissance et à la violence conflictuelle. Pour ma part d’enfant de la guerre, de jeune homme de la Charte national, de mature du 5 Octobre et de cinquantenaire dépité du troisième millénaire, je crois – je n’analyse pas – que sincèrement la dignité de l’Algérie est en train de tenir juste sur le fil qui pourrait lier ou ne pas lier cette nouvelle législature au peuple algérien.

Nadir Bacha

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Yacine Farichi

Je pourrais être d'accord pour au moins une question que vous mettez à jour. Va-t-il y avoir vraiment une lutte pour la dignité entre la minorité qui a gagné (9 millions) et la majorité qui a perdu (11 millions) ?

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R A M E S S E S II

Moi ce qui me frappe le plus comment certains partis politiques qui se la joue comme le plus ancien n'arrive pas à placer ses observateurs au niveau de chaque bureau de vote et je pense un perti qui va avoir une majorité et demain voté des lois de la nouvelle république et ne peut pas assurer un stricte minimum, de mon coté je eur dit qu'est ce que vous foutez depuis 1989.

le ffs qui voulait sauver l'Algérie et au final il a sauver son ennemi juré le fln de la décadence, quand on est pas à la hauteur de ses responsabiltés, on laisse la place aux autres,

"En voulant sauver l'Algérie du danger, il a sauver le systéme"

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