Jacques Simon : l’Assemblée constituante dans le mouvement nationaliste

L'ouvrage
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L’historien spécialiste du Mouvement national algérien (MNA) Jacques Simon a publié chez L’harmattan "L’assemblée nationale dans le mouvement nationaliste algérien".

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la revendication d’une assemblée constituante a été le mot d’ordre central des nationalistes algériens, observe l’auteur. Une constante qui a été portée par de nombreuses formations nationalistes. "Dès 1927, l’Etoile nord-africaine, portée par le prolétariat algérien émigré en France, adoptait un programme qui préconisait l’élection au suffrage universel par tous les habitants de l’Algérie (musulmans, Européens et les juifs) une assemblée constituante pour fonder une nation algérienne démocratique", lit-on dans L’Assemblée constituante dans le mouvement nationaliste algérien. Le PPA reprend le mot d’ordre, en le faisant plébisciter au congrès des AML en mars 1945. La guerre pour l’indépendance algérienne mettra une sourdine à cette question. Mais deux ans après l’indépendance, c’est le Front des forces socialistes qui le reprend, dès le 29 septembre 1963, dans ses revendications. Ce parti, il est vrai, était composé de bon nombre d’anciens cadres du PPA, comme Hocine Aït Ahmed et Belaïd Aït Medri.

Un demi-siècle après, on en est encore à refaire le passé. Et la constituante demeure d’une saisissante actualité, analyse Jacques Simon. Dans cet ouvrage, l’historien détaille l’histoire de la constituante tout en rappelant les grandes dates et les événements marquant du mouvement nationaliste. "En six mois après Evian, le FLN, ses institutions (le CCE, le CNRA, le GPRA) et tous les programmes : celui de la Soummam et la charte de Tripoli, se sont évaporés, et c’est dans les fourgons de « l’armée des frontières" que Ben Bella arrive à Alger". Jacques Simon n’a pas épargné le premier président algérien dans cet ouvrage : "chef d’Etat brouillon, versatile, incompétent et démagogue, l’ex-adjudant de l’armée française et ex-arrière central de l’Olympique de Marseille, Ben Bella deviendra un despote grisé par le pouvoir (…) durant son cours mandat, il s’approprie tous les pouvoirs sans devenir le maître de la situation".

Son tombeur de putschiste, le colonel Houari Boumediene, n’a pas fait mieux. Puisqu’il mettra d’abord au trou Ben Bella. Après le coup d’Etat, écrit Jacques Simon, le groupe d’Oujda élimine du conseil de la révolution les anciens chefs de wilayas. "L’appareil de l’Etat est restructuré à partir du noyau dur de l’ANP : la sécurité militaire". Dans cet ouvrage, on peut retrouver à chaque chapitre l’éphéméride en appoint des commentaires avec les principaux événements.

Kassia G.-A.

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