Afghanistan : un attentat suicide contre l'Isaf fait six morts

L'Isaf a été la cible d'un attentat.
L'Isaf a été la cible d'un attentat.

Un kamikaze âgé de 14 ans a tué samedi six personnes, dont plusieurs enfants, aux abords du quartier général de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) à Kaboul, ont annoncé des responsables afghans et de l'Alliance atlantique.

Muni d'un gilet bourré d'explosifs, le jeune garçon s'est approché à bicyclette de l'entrée de Camp Eggers, la vaste base abritant quelque 2.500 formateurs de la coalition et a déclenché sa charge juste avant midi. Selon le récit de témoins, la rue adjacente à l'entrée, très surveillée, de la base était parsemée de morceaux de chair humaine et de sang.

Des corps d'enfants - nombreux sont les petits Afghans qui vendent à la sauvette des babioles et des chewing-gums devant l'entrée des bases étrangères - ont été emmenés à bord d'ambulances. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sediq Sediqqi, a indiqué que des enfants figuraient parmi les six victimes. L'explosion a également fait cinq blessés.

Les taliban ont immédiatement revendiqué cet acte en affirmant qu'il était l'oeuvre d'un homme de 28 ans et visait l'antenne de Kaboul de la CIA américaine. "Un de nos moudjahidine (combattants) a pris pour cible un important bureau des services de renseignement utilisé pour recruter des espions américains et afghans", a déclaré à l'agence Reuters le porte-parole des rebelles islamistes, Zabihullah Mujahid.

L'Isaf a condamné le recours à des enfants pour commettre des attentats. "Obliger de jeunes enfants à faire le sale boulot illustre une fois de plus la tactique ignoble des insurgés", a déclaré le général allemand Gunter Katz, porte-parole de la force de l'Otan. L'ambassade des Etats-Unis à Kaboul a également estimé que l'emploi "des plus vulnérables et des plus impressionnables", comme des adolescents, pour mener de telles attaques révélait la véritable nature des insurgés.

Sur son compte Twitter, le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur a estimé pour sa part que l'attentat pouvait être l'oeuvre du réseau Haqqani, que l'administration américaine veut faire inscrire sur la liste noire des organisations "terroristes". L'attentat, commis en milieu de journée, illustre la capacité des taliban de frapper au coeur même de la capitale.

Il survient alors que Kaboul commémore la mort, le 9 septembre 2001, du commandant Ahmad Shah Massoud, héros de la guerre contre l'occupant soviétique dans les années 1980, puis chef de file de l'opposition aux taliban. Le "lion du Panshir" avait été assassiné par des activistes d'Al Qaïda se faisant passer pour des journalistes.

AFP

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