Afghanistan : 17 personnes décapitées pour avoir écouté la musique

Ces décapitations seraient l'oeuvre des talibans, selon des militaires afghans.
Ces décapitations seraient l'oeuvre des talibans, selon des militaires afghans.

Les autorités afghanes ont accusé lundi les talibans d'avoir décapité 17 civils qui participaient à une fête avec musique et danse dans le sud du pays, alors que deux soldats de l'Otan et dix soldats afghans ont péri dans deux attaques.

Les quinze hommes et deux femmes décapités ont été attaqués, dimanche soir, lors d'une soirée dans un village de Musa Qala, un district de la province du Helmand connu pour être un bastion traditionnel de la rébellion talibane.

"C'est l'oeuvre des talibans", a déclaré à l'AFP le porte-parole des autorités provinciales Daud Ahmadi, ajoutant que les victimes "étaient en train de faire la fête avec de la musique et en dansant dans une zone contrôlée par les rebelles", des propos confirmé par l'administration du district. L'attaque n'a toutefois pas été revendiquée.

Pendant qu'ils étaient au pouvoir (1996-2001) les talibans avaient interdit la musique et les fêtes et recouraient régulièrement aux exécutions publiques. Un responsable local a indiqué sous couvert de l'anonymat que les deux femmes tuées étaient peut-être des danseuses issues d'une tribu locale, régulièrement sollicitées pour se produire lors de fêtes privées dans la région.

Les talibans, chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition militaire internationale menée par les Etats-Unis, combattent depuis sans relâche le gouvernement de Kaboul et son alliée de la force de l'Otan (Isaf). Les rebelles ont été accusés plusieurs fois par le passé d'avoir décapité des civils qu'ils auraient soupçonnés d'être des espions du camp d'en face.

Infltrations talibane en série dans l'armée

Selon Haji Musa Khan, un chef tribal de Musa Qala, au moins quatre autres personnes ont été ainsi tuées ces derniers mois dans la région, souvent après des opérations menées sur place par les forces afghanes et de l'Otan.

Quelques heures plus tard, tôt lundi matin dans un autre district du Helmand, les talibans ont attaqué un poste militaire et tué dix soldats afghans, selon les autorités locales, qui ont évoqué un complot fomenté par des soldats infiltrés. Daud Ahmadi a estimé que l'attaque était le résultat d'un "complot venu de l'intérieur" impliquant des soldats afghans qui ont aidé les insurgés. "Quatre soldats ont été blessés et cinq autres se sont enfuis avec les talibans en emportant leurs armes", a-t-il ajouté.

Il a également été question d'infiltration dans le Laghman, province de l'est proche de la capitale Kaboul, où l'Isaf a été victime d'une nouvelle attaque lancée par un des soldats afghans qu'elle forme en vue de son retrait de ce pays prévue fin 2014.

"Un membre de l'armée nationale afghane a retourné son arme contre des soldats de l'Isaf, tuant deux d'entre eux", a annoncé lundi un porte-parole de la force. "L'assaillant a été tué en retour par des soldats de l'Isaf", a-t-il ajouté.

Cet incident porte à 42 le nombre des soldats de l'Otan tués par des soldats ou des policiers afghans ou rebelles infiltrés dans leurs rangs cette année -dont 12 pour le seul mois d'août- soit 13% des pertes totales de l'Isaf.

La flambée de ces "attaques de l'intérieur" inquiète particulièrement les Etats-Unis, qui dirigent l'Isaf, et le gouvernement afghan, dont les troupes sont censées prendre le relais de la force internationale et assurer elles-mêmes la sécurité de l'Afghanistan d'ici à la fin 2014.

Avec AFP

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