Dahou Ould Kablia et Farouk Ksentini volent au secours de Bouteflika

Ould Kablia prend des notes sous la dictée de Noureddine Yazid Zerhouni.
Ould Kablia prend des notes sous la dictée de Noureddine Yazid Zerhouni.

Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, et le président de Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme ( (CNCPPDH), Farouk Ksentini, se sont évertués, ce samedi, à nier la réalité d'un terrorisme qui passe à une phase supérieure et celle des droits de l'homme qui ne cessent de régresser...

C'est lors du Forum hebdomadaire du du quotidien Liberté que le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales s'est fait le comptable incertain du nombre de terroristes qui infestent le pays, comme si le terrorisme islamiste était quantifiable. Il n'y pas si longtemps, il avait pourtant affirmé qu'il n'était pas de ceux qui parlent de "terrorisme résiduel" ajoutant que "tant qu'il en reste un, il faut le combattre".

Lors de ce forum, il a déclaré que son département n'était pas en mesure d'évaluer le nombre de terroristes: "On ne peut pas avancer de chiffres concernant le nombre de terroristes en activité". Le nombre de terroristes dormant ou en état de "repentis" est, par contre, l'objet d'une comptabilité minutieuse. Alors que le récent rapport du département américain sur le terrorisme souligne la dangerosité d'Al Gaïda au Maghreb islamique qui, selon ce rapport "demeure une menace importante en Algérie", Dahou Ould Kablia, tout en avouant ignorer le nombre de terroristes d'Al Qaïda au Maghreb islamique, est formel : "En matière de terrorisme, la situation à l’intérieur du pays est stable pour ne pas dire en régression." sans préciser la référence temporelle, ni illustrer ce bilan positif par le nombre d'attentats commis en Algérie par Al Qaïda. Dire qu'il est en régression sur le plan quantitatif n'amoindrit en rien sa dangerosité. Les attentats kamikazes qui ont ciblé le coeur et le symbole de l'armée algérienne près d'Alger, au sud du pays, les attaques terroristes d'Azeffoun ce mois de juillet, celle récente de Tlemcen menée contre les garde-frontières, illustrent-elles cette "régression" ?

Mais le ministre de l'Intérieur nuance son propos: "C’est vrai que parfois, il y a des pics, comme ceux d’avant?hier" (l'attaque terroriste contre les garde-frontières à Tlemcen, NDLR). La courbe du terrorisme d'Al Qaïda selon Dahou Ould Kablia observe ainsi une stabilité relative et monte en flèche par moments, pour redescendre à d'autres moments. Ce qui souligne fort à propos l'indétermination, l'indécision de la politique de la lutte antiterroriste du pouvoir algérien. Selon donc cette affirmation du ministre de l'Intérieur, l'Algérie ne sait plus à quoi s'en tenir en matière de sécurité. Les terroristes d'Al Qaïda au Maghreb islamique peuvent ainsi frapper, observer une trêve, lancer des opérations kamikazes sans que le pouvoir algérien ne s'en inquiète. Dahou Ould Kablia tient là des propos erratiques ressassés par son prédécesseur, Zerhouni qui s'est fait le champion du "terrorisme résiduel".

Faute d'arguments persuasifs, Dahou Ould Kablia s'est égaré dans des explications pour le moins saugrenues en faisant la différence entre le terrorisme des villes et le terrorisme des campagnes, soutenant que: "Ce qu’il y a lieu de dire en matière de sécurité des villes, c’est que la question est totalement maîtrisée et ça, c’est important, car l’objectif des actions dans les villes, pour les terroristes, est d’ordre politique", sous-entendu, les actions terroristes dans les campagnes algériennes ne relèvent pas du politique !

Dans le même temps, cette fois en matière des Droits de l'homme en Algérie, le président de de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a affirmé, lors d'une conférence-débat ce samedi, à Alger que les Droits de l'Homme "vont de mieux en mieux" et "les choses s'améliorent chaque année, bien qu'il existe encore des lacunes et des insuffisances en la matière". Des propos balayant tous les rapports émis cette année par les ONG internationales soulignant la régression des droits de l'Homme en Algérie. Etrangement, il a lié ces lacunes et ces retards enregistrés en matière des droits de l'homme aux conséquences de 132 ans de colonialisme et de la décennie noire qui a "freiné" la construction de l'Etat de droit : "Maintenant, avec l'avènement de la démocratie, l'approche a changé. Il y a de nouvelles dispositions qui garantissent (...) le droit individuel et la liberté d'expression", a-t-il souligné.

Interrogé sur l'instruction ouverte par un tribunal suisse à l'égard du général à la retraite Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense et ancien membre du Haut Comité d'Etat, soupçonné de "crimes de guerre" dans les années 90 par un tribunal suisse, suite au dépôt d'une plainte, Me Ksentini s'est dit "outré" par cette réaction suisse: "Le juge qui s'est emparé de cette affaire va dans la mauvaise direction. Il (le général à la retraite Khaled Nezzar) est interpellé comme un assassin, alors qu'il avait défendu les valeurs algériennes. L'Algérie était en légitime défense (...) Le général Nezzar a défendu la République dans un combat contre le terrorisme (…) Je ne suis pas le seul, des millions d'Algériens partagent cet avis. Nous devons collecter des signatures pour barrer la route à la décision du tribunal suisse", a préconisé le président de la CNCPPDH.

Ainsi, en niant les évidences du terrain sécuritaire et le lamentable recul des Droits de l'homme, Ould Kablia et Farouk Ksentini volent au secours de Bouteflika en ces temps de détresse politique au sein du sérail...

R.N

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Commentaires (11) | Réagir ?

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ranaferhanine bezafbezaf

Les complots dee bouteflika contre les éradicateurs ne tardent pas d aujourd hui. redha malek a ete le premier a lui remettre sa demission. khaled nezzar qui l avait traite de vieux canasson paies par l intermediaire des orientaux qui ont les pouvoirs de soudoyer n importe qui par leur dollars et a le prochain sera certainement le general toufiq.

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Alex Alex alex

Parler de terrorisme dormant, signifie en s'adressant aux Algériens: - vous êtes tous des terroristes potentiels, vous êtes tous suspects et je vous ai à l'oeil!

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