Le wali d'Oran : "Les mandataires en costume, on n'en a pas besoin !"

Des travailleurs de l'ex-Cofel veut avoir des box dans le nouveau marché d'El Kerma.
Des travailleurs de l'ex-Cofel veut avoir des box dans le nouveau marché d'El Kerma.

Le bras-de-fer est lancé entre les travailleurs de l’ex-Cofel et les services concernés.

Un groupe de travailleurs de l'ex-Cofel (Coopérative de fruits et légumes), qui activaient auparavant au niveau des anciens halles de la cité Boulanger se sont regroupés dimanche devant l’entrée du nouveau marché de gros d’El Kerma pour revendiquer l’octroi de box au niveau du nouveau marché de gros de fruits et légumes d'El-Kerma, a essuyé une fin de non-recevoir. Le wali ayant opposé un "niet" à sa demande.

La décision défavorable a été rendue publique par le chef de l'exécutif, Abdelmalek Boudiaf, lors du dernier briefing tenu la semaine écoulée, en présence, notamment, de membres de la commission de wilaya chargée du transfert de l'activité vers le nouveau marché d'El-Kerma, du directeur de l'Administration locale (DAL), du directeur (par intérim) du Commerce et du directeur de l'Epic de gestion de cette structure. "Aucun carreau ne sera attribué au groupe (d'anciens travailleurs) de la Cofel. La décision est prise. Nous croyions qu'il s'agissait de vrais professionnels et voulions leur donner un coup de main dans ce sens, mais il s'est avéré qu'ils en sont indignes. Les mandataires en costume, on n'en a pas besoin", dira le wali, regard braqué sur le directeur de l'Entreprise de gestion des marchés de gros (EPGMG) de la wilaya d'Oran, Belarbi Tahar.

A en croire des indiscrétions de certaines sources bien au fait de ce sujet, le "dossier Cofel" était en cours d'étude par la wilaya et avait même de fortes chances d'aboutir. Mais une démarche, pour le moins inattendue, entreprise par les concernés, une douzaine d'ex-travailleurs de la défunte Cofel, a changé la donne. Il s'agissait d'une requête, au ton d'une mise en demeure, notifiée par le collectif de ces travailleurs par le biais d'un avocat à la direction du Commerce de la wilaya d'Oran. Les intéressés menaçaient de porter l'affaire devant le tribunal administratif si les instances compétentes de la wilaya ne leur attribuent pas dans un bref délai des stands dans le marché de gros d'El-Kerma, au même titre que les 194 mandataires qui activaient dans les anciennes halles centrales. Une tentative de mettre la wilaya sous pression, dit-on, mais qui finalement sera sans effet, puisque la sentence de la wilaya ne s'est pas fait attendre : "Demande rejetée". 

Cependant, une source de la wilaya nous a affirmé - sous couvert de l'anonymat - que la décision défavorable concernant le cas Cofel "est fondée sur des éléments de fond et est sans rapport aucun avec la démarche entreprise par les intéressés, lesquels sont libres d'user de tous les moyens légaux qui leur semblent utiles pour faire valoir leurs prétendus droits". Les concernés, pour leur part, estiment qu'ils ont le droit de recouvrer des espaces (une dizaine de box) qu'ils ont perdus dans la foulée de l'opération de délocalisation des halles centrales.

De fait, il est établi qu'un certain nombre de carreaux, pour s'en tenir au jargon des mandataires, étaient exploités depuis plusieurs années par des anciens travailleurs de la Coopérative de fruits et légumes, lequel organisme a été dissous par l'Etat au même titre que l'Ofla (Office de commercialisation des fruits et des légumes) et bien d'autres dispositifs étatiques intervenant dans la commercialisation des produits agricoles et la régulation du marché. Or, il ne s'agit pas de biens immeubles propriété de la Cofel à proprement parler mais seulement de location auprès du gestionnaire étatique des Halles centrales, dont les travailleurs de l'Ofla ont hérité les effets après la dissolution de cet organisme.

Il y a lieu de rappeler que sur les 216 box dont dispose le marché d'El-Kerma, 194 ont été déjà attribués par tirage au sort. Le reste, 22 box, devra être attribué par une commission de wilaya à des demandeurs autres que ceux qui avaient été recensés en état d'activité au niveau des halles centrales.

H. Medjadji

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