Louiza Hanoune, de la femme de fer à la femme de paille

Louiza Hanoune, SG du PT.
Louiza Hanoune, SG du PT.

A force de compromissions, Louiza Hanoune ne sait plus sur quel pied danser. Tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt au centre et tantôt à l’extrême, elle tourne autour du pot. Bientôt la soixantaine, l’âge de l’expérience, Louiza semble faire cependant, un retour d’âge.

Qualifiant les dernières déclarations d’Ahmed Ouyahia de positives, La femme qui avait rompu avec son père pour faire des études de droit à l’université de Annaba après l’obtention de son bac, sombre dans le délire politique et renonce au principe même de l’opposition. Voulant sceller une alliance avec le RND, celle qui avait rejoint l’opposition contre le parti-Etat du FLN, dés les années quatre-vingt en militant dans la clandestine Organisation socialiste des travailleurs, opte pour le compromis et insulte la base militante de son parti.

Celle qui a été emprisonnée plusieurs fois pour ses opinions veut s’offrir, aujourd’hui, ligotée à son bourreau. Celle qualifié par un dur islamiste de "seul homme politique en Algérie", adresse des clins d’œil à un parti dont la crédibilité politique est  largement entamée.

Simplicité d’esprit ou démarche murement réfléchie ? Le secrétaire général du PT n’en dit pas plus. Il aura suffit que le premier ministre fasse quelques déclarations mystérieusement populistes, pour que Madame Hanoune soit charmée. Alors précipitamment, elle tend la main à un homme du sérail, réputé proche des militaires au pouvoir. Ahmed Ouyahia, l’actuel secrétaire général du RND, a lui aussi la soixantaine. Maniant les chiffes et parfait exécutant des sales besognes, il est bien introduit dans les rouages politico-administratifs de l’Etat depuis 1975. Il a cumulé par la suite plusieurs postes de responsabilité faisant de lui une pièce maitresse de l’échiquier politique fondé par un système honni, y compris par madame Hanoune.

Qu’y a-t-il changé dans l’homme et dans sa conception de la pratique politique, pour que la femme de fer connue auparavant par ses paroles incendiaires, sympathise avec ce personnage ? Rien. N’est-il pas premier ministre durant tout le processus électoral précédant où l’argent sale a impunément circulé sans que le monsieur ne lève le petit doigt ? Venir après et dénoncer la "chkara" électorale n’est pas du tout crédible et croire ces paroles relève plus de la myopie politique. Car le bon sens exige devant pareille situation, pour gagner en confiance et en crédibilité, tout simplement la démission, synonyme de remise en cause de soi-même. Mais dommage, cela n’existe pas encore y compris chez Madame Hanoune !

Au fait, Hanoune a-t-elle consulté sa base pour avancer une telle aliénation avec une partie du système. C’est vérifié, le Parti des travailleurs n’a jamais été géré d’une manière démocratique où les décisions importantes impliquant et le parti et la nation sont l’émanation de la base militante. Le PT est un parti qui a failli comme les autres partis algériens où des opportunistes et des affairistes atterrissent sans aucune difficulté.

Hanoune qui avait insulté N. Aït Hamouda et condamné F. Mehenni, deux Kabyles de l’opposition démocratique dont les parcours ne sont pas enviés à celui de la dame, veut, ironie du sort, s’allier avec un autre Kabyle, mais de service celui là. Comme l’avait déjà fait avant avec un autre Kabyle de service, patron de l’UGTA. La dame n’aime des Kabyles que ceux inféodés au système rentier dont apparemment, elle fait partie. Même son traditionnel allié et partenaire de la plateforme de Sant'Egidio, Hocine Ait Ahmed, Kabyle de surcroît, la secrétaire générale du PT l’avait délaissé depuis qu’elle commence à gouter aux bienfaits de la rente. Hanoune est-elle antidémocrate en insultant et en se séparant des démocrates leur préférant des agents du système ?

La rente conditionne et rend aveugle. Accepter de percevoir un salaire faramineux de 300 000 DA tandis que des concitoyens casés dans une mesure d’emploi bricolée qu’on appelle filet social et qui perçoivent une minable somme de 3 000 DA, impose un aveuglement sur les réalités nationales. Un député hautement rémunéré ne constitue plus une représentation des couches défavorisées qu’un trotskiste digne de ce nom ne cesserait de défendre même si on lui versait tout l’or du monde. Ce salaire inimaginable pour un défenseur de la couche ouvrière est directement conçu comme une corruption officielle déguisée en rémunération mensuelle. Un trotskiste digne de ce nom la rejette en démissionnant illico presto de l’indue assemblée, bien qu’il fasse de cette tribune offerte un moyen haut et fort pour les revendications ouvrières.

Louiza Hanoune alors sombre dans le luxe et le confort matériel. Sa voix se sèche et perd de sa dureté. Sans énergie et contaminé par l’argent sale de la politique, la femme connue hier de fer devient un épouvantail entièrement de paille qui se consume par le feu du remords dû au troc du principe en contrepartie de quelques strapontins en plus. L’alliance est, de fait, scellée et elle n’est pas du tout de contrenature pace qu’il s’agit dans l’actuelle logique, de la primauté de défendre le système et ses symboles.

Zoubir Zerrarga

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Nassima Chaouech

Une Louisa rongée par la rouille, elle est la girouette qui bouge dans tous les sens des courants politiques, elle est la négation de ses propres convictions. Opportuniste sans scrupules elle mange au grand jour à tous les râteliers.

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mustapha ouahadda

Écoutez, elles sont toutes pareilles et elles se ressemblent! Nous sommes très loin pour être gouverné par des femmes à la trempe de Aubry, de ségolène ou de merkele, chancelière allemande! Vous, journalistes, vous écrivez n'importe quoi et sur n'importe qui pouvu que vos pages soient remplies. Essayez de corriger vos écrits!! Mustapha.

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