Les menteurs, comme les héros, ne meurent jamais

Les menteurs, comme les héros, ne meurent jamais

Bouteflika, en manitou de la verve lyrique vient de nous sortir encore un grand canular. Jugez en : "L'Algérie s'est libérée de sa dette, grâce au peuple algérien! » Vous en connaissez des meilleures, vous ?

Les hommes politiques mentent comme ils respirent. Sans vergogne. En nous regardant droit dans les yeux. Chez nous, on dirait qu'ils se lavent le visage à l'urine ! Vous aurez beau leur renvoyer leurs turpitudes à la face, leur rappeler les promesses avec lesquelles ils se torchent, vous égosiller en criant au scandale lorsqu'ils se rendent coupables de quelques forfaitures, ils avanceront toujours droits dans leurs bottes, en faisant fi de vos vaines gesticulations. Si, par trop téméraires, il vous venait à l'esprit de les défier en leur contestant leur hégémonie, ils se fâchent pour de vrai, et là, ils sortent armées, gendarmes, polices et supplétifs pour, aussitôt, vous réduire au silence sinon à l'état de fromage de tête. Malheureusement, à l'heure même où nous écrivons, des tueries collectives sont en train de se dérouler en plusieurs points de la planète, sous l'oeil des mêmes imperturbables pinocchios qui nous appellent, sous des cieux en apparence apaisés, à aller voter en masse...

En France, Nicolas Sarkozy en bon cabot, a longtemps fait mine d'hésiter à y aller avant de se déclarer candidat et d'enchaîner tambour battant sur une campagne aux relents de réchauffé. Il fait du neuf avec du vieux sans gêne aucune. Il court les usines en faillite pour faire les mêmes promesses qu'il y a cinq ans aux mêmes ouvriers en détresse. Il jure qu'il va mettre fin aux parachutes dorés et aux retraites chapeau comme il y a un lustre en utilisant exactement le même ton et les mêmes mots qu'en 2007. Prodigieux! Artiste jusqu'au bout des tics,ou... des TOC (troubles obsessionnels compulsifs). Il va jusqu'à jouer au contrit bégayant lorsqu'on lui rappelle les épisodes du Fouquet's et du yacht de Bolloré.

Sarkozy, malgré sa bonne bouille reste un satané emberlificoteur mais il ferait, cependant, figure de petit chanteur à la croix de bois devant les grands chenapans qui sucent l'Algérie et qui s'apprêtent, sûrs de leur coup à jouer les prolongations en sollicitant la bénédiction d'un peuple rendu exangue par la triade baâthistes-islamistes-généraux qui le pille, toute honte bue depuis un demi-siècle. Bouteflika, en manitou de la verve lyrique vient de nous sortir encore un grand canular. Jugez en : "L'Algérie s'est libérée de sa dette, grâce au peuple algérien!" Vous en connaissez des meilleures vous ? Après avoir pompé tout le sous- sol du pays et avoir bradé ses richesses sur les étals de toutes les brocantes du monde, les héritiers du FLN et du système totalitaire qui déniait tout droit de regard sur les affaires du pays au peuple, cherche maintenant à le culpabiliser. Ainsi, Boutef, soucieux de glorifier son bilan et croyant pouvoir encore embobiner son monde n'hésite pas à rappeler qu'il avait trouvé l'Algérie embourbée dans ses dettes à son avènement, suggérant, du coup, qu'il en a été le messie. Ce qu'il oublie de nous dire, c'est que c'est à l'ère tertiaire qu'il a pris le pouvoir en Algérie et qu'en ce temps là, le prix du baril de pétrole n'atteignait pas les 20 dollars. Aujourd'hui, le coût de ce même baril flirte avec les 130 dollars. C'est cette manne qui a permis à l'Algérie de sortir de la dette, pas Bouteflika, pas le peuple, lui qui dans presque toute son entité compte sur les dettes pour boucler chacune de ses fins de mois.

Dans son dernier discours prononcé, lors d'une sortie électoraliste à Arzew, le président aux trois mandats a compilé les inepties du style tous les regards seront tournés vers l'Algérie, lors des prochaines législatives ! A qui veut-il faire croire que quelqu'un s'intéresse encore aux pauvres bougres que nous sommes ? Il a, blague ô combien éculée, déterré le spectre de l'ingérence étrangère. Des petits hommes verts seraient, insidieusement, en train de souffler aux Algériens de ne pas honorer son grand raout législatif de mai... Après avoir encore convoqué les martyrs et fait leur éloge, il plonge sans filet dans l'insulte en qualifiant la date des prochaines législatives prévues le 10 mai d'aussi importantes que le premier novembre 54. Ben M'hidi, Soltani, même combat, quoi!

Enfin, et pour mieux nous faire comprendre que nous sommes des poires, il nous somme d'agir, à deux ans de la fin de son troisième mandat, si nous voulons des réformes et du changement. Une façon comme une autre de nous dire que s'il a glandé pendant treize ans, c'est un peu de notre faute !

Le cas échéant, puisqu'il prépare une énième révision de la Constitution, peut-être fait-il, Dieu nous en préserve, un appel du pied pour qu'on le reconduise. Les menteurs, comme les héros ne meurent jamais!

M. O.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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oziris dzeus

Des vieux, séniles dirigent l’Algérie vers l'abime à toute vitesse car ils n'ont plus le temps poursuivi par la mort. Le Fax suisse va participer le 10 mai 2012 à la mise à mort de l’Algérie. Le fax suisse aura sa constituante (une mode) qui modifiera la constitution et élira un président provisoire (comme en tunisie) Boutef S pour finir le mandat de boutef A. Boutef S deviendra après président permanent j'usqu'a mort (naturelle évidemment) s'en suit, et ça sera inchallah dans 40 ou 50 ans. et d'ici il y aura surement un autre boutef g f ou t..... Tant mieux pour les uns et les autres, et tant pis pour l'Algérie.

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Nacer Abane

Je trouve qu'ils sont trop optimistes ceux qui croient que les Algériens ne sont plus dupes du jeu machiavélique de Bouteflika et du régime qu'il représente. Les algériens, abrutis à dessein par une idéologie totalitaire et rétrograde, sont malheureusement encore incapables de s’émanciper politiquement. Comme d'habitude, ils choisiront la peste ou le choléra ! Reste la Kabylie. Elle se singularisera encore du reste du pays en boycottant massivement la prochaine mascarade électorale. Ce qui rendra sa revendication autonomiste plus évidente.

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