Nacer Boudiaf : Lettre ouverte à M. Sid Ahmed Ghozali

Nacer Boudiaf : Lettre ouverte à M. Sid Ahmed Ghozali

Je voudrais faire appel à votre mémoire pour vous rappeler la première lettre ouverte que je vous ai adressée il y a déjà dix ans. Je vous demandais tout simplement de m’aider à rechercher la vérité en tant que Chef du gouvernement au moment où "l’acte isolé" contre mon père a été monté par qui vous savez.

Vous aviez alors choisi de me répondre dans un quotidien étranger, en m’accusant de faire du sang de mon père un fonds de commerce. Pire, vous vous disiez savoir qui était derrière moi.

Sur cette dernière accusation, je vous avais poliment indiqué que cela ne m’étonne pas de vous, de vous voir formuler une telle réponse, car dans votre système, il y a toujours quelqu’un derrière quelqu’un d’autre…

Pour vous rassurer sur cet aspect dans votre optique, je voudrais vous préciser qu’il y avait derrière moi ma mère, aujourd’hui disparue, et ma sœur. Maintenant, il y a mes enfants qui me demandent tout le temps le nom des assassins de leur grand-père, qu’ils n’ont jamais connu de leur vie.

Cependant, vous avez récemment reconnu que vous êtes "un harki du système". Comme dans la vie du "harki" le retournement de la veste est un trait naturel, je voudrais tout d’abord, non pas vous féliciter pour cette "bravoure", mais déplorer que les affaires du pays aient été confiées à des natures comme la vôtre, une nature qui accepte d’être le "harki" de quelqu’un ou de quelque chose. Une nature que Mohamed Boudiaf a combattue durant toute sa vie.

Ces jours-ci, la scène politique commence à s’enflammer pour les prochaines élections législatives voire présidentielles dans les mois à venir, voulez-vous à cette occasion, encore une fois exhiber, avec tant de fierté, l’esprit du papillon qui bat de l’aile. Mais les papillons, les vrais, ont la vie courte.

Aussi, vous avez annoncé récemment que vous êtes prêts à répondre de l’arrêt du processus électoral et de l’assassinat du Président Boudiaf. Pour le premier grief, tout le peuple algérien attend encore la vérité. Mais pour "l’acte isolé", je suis le premier concerné et à ce titre, je me demande sincèrement ce que je pourrais attendre d’un système sclérosé, et pire encore, de l’un de ses harkis.

En fait, que vous empêche-t-il de dire publiquement ce que vous savez pour apaiser ce qui vous reste comme conscience ? Pensez-vous réellement que ceux qui ne se sont pas contentés d’une seule balle pour en finir avec l’Homme de Novembre, et ont choisi sciemment toute une rafale dans son dos, sont aujourd’hui à un stade final ? Un stade qui attend de vous l’épée qui viendrait les achever comme on achève un taureau dans une arène.

Ou alors, ceux qui sont derrière vous maintenant sont en train de vous poussez contre ceux qui vous savez ? Ou alors c’est vous qui cherchez maintenant à faire du sang de Mohamed Boudiaf un fonds de commerce. Si c’est cela que vous n’arrivez pas encore à discerner, vous m’offrez une occasion idéale pour vous rappeler que le sang de Boudiaf n’a pas pu être acheté par le colonialisme qui a préféré nommer l’avion d’octobre 1956 "l’avion de Ben Bella" et non pas l’avion de Boudiaf, ou l’avion d’Aït Ahmed…

Le sang de Boudiaf n’a pas pu être acheté par ce même Ben Bella car, devant la droiture de Boudiaf, Ben Bella, premier pseudo-Président de l’Algérie après l’indépendance confisquée, n’a rien trouvé de mieux que d’expédier Boudiaf dans un fourgon à Adrar, en plein mois de juin 1963 et Ferhat Abbas à Bechar.

Le sang de Boudiaf n’a pas pu être acheté par Boumediene qui lui avait envoyé un émissaire à la prison d’Aulnoy pour l’acheter en lui proposant la direction du pays à l’indépendance.

Le sang de Mohamed Boudiaf n’a pas pu être acheté par ceux qui avaient donné l’ordre de vider un chargeur dans son dos à 72 ans ; même à cet âge-là, ils n’ont pas pu lui enlever son sang de face car c’est dans leur nature de frapper dans le dos. N’ont-ils pas frappé tout le pays dans le dos depuis l’assassinat de Abane Ramdane ?

"Où va l’Algérie ?" cette historique question de Boudiaf restera pertinente tant que des hommes comme M. Ghozali qui a été chef de Sonatrach, puis chef de l’argent algérien, puis chef de la diplomatie algérienne, puis Chef de gouvernement algérien, est incapable d’être le chef de sa propre personnalité pour l’exorciser et lui faire sortir les vérités que le peuple attend.

Le ciel est immense mais une seule main sur les yeux peut couvrir le ciel. Otez donc cette main qui vous couvre les yeux et vous pourrez ainsi voir le ciel. Un ciel avec son soleil, ses nuages, son tonnerre, sa pluie. Malheureusement, rarement dans votre vie vous avez vu le même ciel que celui que voit la grande majorité du peuple algérien qui n’a jamais été consulté sur les postes de décision qui vous ont été confiés. Ils vous ont été confiés justement parce que vous ne voyez pas le même ciel que le peuple. En revanche, Mohamed Boudiaf, qui depuis 1947 n’a jamais cessé de dissiper les nuages venus de l’étranger pour étouffer le ciel algérien, n’a pas tardé sur le fauteuil pour lequel il n’a jamais été le "harki" de qui ce soit.

Vous savez maintenant que "l’affaire Khalifa" va être rejugée. Prenez la locomotive du train qui va demander de faire rejuger le faux procès du faux "acte isolé" du lâche assassinat du Président du Haut comité d’Etat. Un harki du système peut-il le faire ? A vous de voir. Dont acte.

Nacer Boudiaf

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Afif HAOULI

@ Rabah Benali :

UN : « Il est temps à présent d’informer les générations montantes que c’est les parties du peuple amazigh échappées à l’envahisseur destructeur hillalien qui ont fait le boulot. (Aurès – Kabylie – Nord constantinois – contrées du sud). Pendant ce temps, les autres parties de ce même peuple amazigh intensément et profondément pollués et gangréné à la sauce arabo-tchektchouka s’interessait plutôt au pekho et à la hamamologie. » En réponse : ci-après un commentaire en réponse à un ignorant posté dans un autre forum http://kabylie. unblog. fr/2009/11/07/algerie-rcd-histoire-graves-propos-de-noureddine-ait-hamouda-a-lencontre-de-lemir-abdelkader -7-nov-2009/ : « Vous savez que le « civilisateur » français a utilisé plusieurs moyens dans son œuvre de massacres de populations désarmées. A votre avis, entre le bombardement aveugle perpétré à plusieurs mètres du sol de votre village de Kabylie, et l’enfumade dans une grotte, froidement organisée et exécutée avec le cri et les râles des suppliciés, quel est le plus atroce ? Avez-vous entendu parler de l’enfumade du Dahra intervenue en 1845 ? Cette enfumade qui a causé un millier de victimes et qui a eu lieu à 20 klms de mon village, à une époque où il n’y avait ni Egypte, ni armes à attendre de sa part, ni la réconfortante « Voix des Arabes », ni le soutien des autres pays arabes, ni la chaude alliance du camp communiste (URSS, Chine, etc…), ni ONU, ni presse internationale, etc…Les troupes françaises avaient carte blanche et tuaient sans compter, sans rendre compte à personne. L’enfumade du Dahra n’était pas un cas isolé, loin s’en faut. Cette politique de la terre brûlée et du massacre des civils découlait de la stratégie des envahisseurs pour décourager les combattants algériens et les pousser à déposer les armes, stratégie bien illustrée par la déclaration suivante du Commandant en chef des troupes françaises, le Maréchal Bugeaud : « Peut-on courir partout à la fois ? Peut-on parer tous les coups d’aiguillon ? Evidemment non ! Mais, on peut poursuivre et atteindre les populations qui lui fournissent des cavaliers et des ressources…Et l’Emir ne trouvera partout que misère et désolation. » Malgré cette politique de massacres systématiques, l’Emir a tenu la dragée haute à la France durant 15 longues années (1832/1847), la moitié de la population de la région ouest a péri, chiffre supérieur à l’ensemble des pertes subies par toutes les régions lors de la guerre de libération nationale 54/62. » Pendant que les amazighos-hillaliens de l’Ouest se battaient tragiquement seuls pendant 17 longues années, que faisaient nos frères (Aurès – Kabylie – Nord constantinois – contrées du sud) ?

DEUX : « Les plats à la sauce pseudo-révolutionnaire de combattants de l’ombre planqués dans des hammams – boxants d’Oujda et d’ailleurs. » où toutes les régions étaient dignement représentées, cher ami.

Trois: « Comme il est aussi malhonnête d’essayer de persuader ces générations de l'idée que des centaines d’écrits d’origines multiples retraçant des vérités historiques sur le passé récent de leur pays ne sont que «sornettes d’analystes» égarés. » Oui, je maintiens que l’histoire de la presse française qui a fabriqué Ben Bella est une sornette, quel que soit mon désaccord sur le parcours de Ben Bella après l’indépendance, explication au point cinq.

Quatre : « La nomination (symbolique) du caporal de Monté Cassino au poste de deuxième vice-président du GPRA » Erreur, elle n’était pas symbolique : elle signifiait que si Ben Bella était libre, c’est lui qui aurait eu la présidence du GPRA, c’est cela ce que cela veut dire. Cela veut dire aussi que le vrai Coordonnateur du 1er Novembre, c’était Ben Bella et non Boudiaf, sinon, pourquoi, les instances de la Révolution lui ont-ils donné la prééminence.

Cinq: « Une action politique et psychologique intense. A l’action psychologique appartient aussi la diversion et la désinformation. » Mais alors, comment expliquer qu'Abane Ramdane et Messali Hadj, soient eux aussi tombés dans le panneau : le premier, dans la préparation du Congrès de la Soummam, demandait à la Délégation extérieure d’envoyer deux délégués en disant « Envoyez de préférence Ben Bella et Aït Ahmed, ou Ben Bella et Khider (source : « Le courrier Alger-Le Caire page 169) et le deuxième Messali dans ses négociations avec le FLN instruisait ses collaborateurs comme suit « Cette réponse ne peut être remise qu’à Ben Bella, car le parti ne peut, en aucun cas, discuter avec le FLN par personne interposée. » (Source : « Les archives de la Révolution algérienne » de Mohamed Harbi, page 125). Messali et Abbane menés en bateau par les services français, quel roman ? Avec une pareille supposition, on peut dire n'importe quoi.

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rabah Benali

Nous y voilà !!

Les esprits formatés à l’arabo-islamo-bahthisme, nous font passer en douceur d’un débat relatif à des événements récents ayant influencé et accéléré le drame Algérien ces trois (03) dernières décénies, à une polémique creuse sans valeur sur des faits secondaires supposés ou réels datants du siècle dernier.

On passe du débat 1962-2012, - causes ayant mené le pays au fond de l’abime et de l’horreur absolues, à un débat stérile 1830-1954, relatif aux révoltes multiples à répétition des premières années de la colonisation. Pour faire monter de façon crédible la sauce de la tchekchouka on nous ajoute un peu de contemporain genre RCD – Fils à Amirouche – «Zaim» au tarbouche sans oublier l’épice passe partout; Fafa.

Du Boudiaf-Ghozali-Ben Bella (évènements des 30-40 dernières années) on nous réchauffe un plat vieux de 160 ans. Emir Abdelka héros sauveur de la nation, références absolues au Ben berlisme, Boumboumisme, Abdelazizme des années 60-2012.

Pour ces esprits étroits, profondément pollués à cette sauce périmée fabriquée par la Sarl Tribu d’Oujda corporation, associés et ayant droits, l’équation simpliste traditionnelle caractérisant l’amazighité du peuple Algérien se décline en Amazigh = Kabyle = Athée = Chrétien = Alcool = Moeurs légères = Fafa = Traites à la nation.

Lorsqu’on essaye d’approuver des historiens de tous bords qui révèlent que la célébrité (pardon la renommée) de Ben Bella était un accident de l’histoire et en grande partie l’œuvre des services intox de l’armée coloniale de l’époque, ces esprits crient au loup et nous expliquent que l’Emir Abdelka est la référence première et unique de la résistance algérienne à la colonisation.

Lorsqu’on essaye de rappeler l’amazighité initale totale, entière et complète de l’ensemble du peuple algérien avant l’arabisation partielle et/ou superficielle de quelques régions de ses territoires, ces mêmes esprits hurlent de nouveau au loup et évoquent le séparatisme, le relativisme et le négacionisme, des populations qui ont plus ou moins réussi à résister totalement à la «culture» hillalienne et conserver jalouseument celle de leurs ancêtres.

Pour ce faire, ces illuminés insistent sur le caractère religieux et hautement sacré des pétarades émiriennes qui ont duré env. 17 années pour aboutir à une capitulation. Capitulation qui a permis au «guerrier intrépide» de sauver sa peau et finir paisiblement ses jours à Damas.

Par contre, ces mêmes illuminés évitent de préciser que les 4 à 5000 guerriers que comptait

l’armée de l’emir en fin de parcours étaient issus de tribus diverses amazigho–arabo–islamisées souvent par la ruse et l’épée. Ils ne disent pas aussi que nombreux étaient les kouloughlis qui formaient son élite. Que l’organistion jusqu’à sa tenue vestimentaire en passant par la monnaie de paiement qui servait à la rémunérer étaient inspirées des armées de l’occupant antécédent à savoir le turc.

Est-ce que ceux qui vont certainement voir une forme de blasphème dans ces présent propos peuvent nous dire si les gésticulations guerrières de l’emir ont pu éviter au peuple Algérien les affres, malheurs et souffrances de la nuit coloniale? La réponse est non. ! Donc de grace cessez la supércherie.

Comme à ceux aussi qui nous bassinent les oreilles avec les bienfaits du Benberlisme – Bouboumisme et Abdelazizisme. Est-ce qu’ils auront eux aussi le culot de nous expliquer qu’en Algérie de 2012, Soit 50 longues années après Ben Bella et 160 très longues années après l’emir Abdeka la situation dans ce pays de millions de chouhada, de millions de moudjahidine de plus en plus jeunes, de millions de famille révolutionnaires de plus en plus nombreuse, de généraux de plus en plus gros et jouflux et de tangos résiduels toujours insaisissables depuis des décennies répondrait au suivant:

a/ La sécurité alimentaire du pays est assurée ? Non - 80 % de ses besoins viennent d’ailleurs.

b/ Le peuple est bien soigné ? Non - Les hopitaux publiques sont des mouroires. Les cliniques privées des coupes gorges accessibles uniquement à une mince pillicule de la société. Les bonzes aparatchiks et associés se font soigner chez Fafa. les pénuries de médicaments sont gérées par des hommes de l’ombre.

c/ Le peuple vit en sécurité ? Non – Le terrosrisme « risiduel» est toujours risiduel depuis plus de 30 ans. Des terroristes sont tués quotidiennement. Il n’y jamais de tangos prisonniers. Ils sont «invisibles, insaisissables, inodores et incolores» mais ils existent toujours en cas ou le peuple cherche à s’émanciper de sa stricte situation de tube digestif.

d/ Le peuple est éduqué ? Non - 20 % d’analphabetes au vrai sens du mot (Selon des organismes spécialisés internationaux) et 90 % au sens figuré de l’expression.

e/ Le peuple est cultivé ? Oui - Il va à la mosquée à toute heure. Il lit et relit sans cesse un seul et unique livre dans lequel se trouve toute la science universelle. Il y a des gens qui le lisent et le relisent depuis leur maturité. Ces gens multiplient o3mrate et hadjate. Ils haissent ce qui est beau et sublime. Ils n’ont de pensés qu’au paradis qui semble n’attendre qu’eux. Ils ne fréquentent pas les cinochs ou les theatres. (Y Latiff !!). Les artistes de tout bord et de tout art s’épanouissent à merveille. Les librairies croulent sous le poids de livres de oulamas qui n’ont jamais trouvé ou inventé quoi que ce soit. L’architecture est sublime et artistique à la fois. Les constructions resemblent à des œuvres d’art dignes des plus belles favelas brésiliennes bombradées à la bombe à billes. Les rues des villes sont nickel etc…Donc du coté «culure» tout marche bien.

f/ Le peuple parle t’il arabe ou une quelconque autre langue vivante ? Non – La langue parlée dans la rue est un mélange cacophonique indescriptible auquel s’ajoute quelques spécifités d’accents régionaux. La majorité des officiels se masturbent la cervelle à chaque fois qu’ils sont devant une caméra obligés de répondre à la norme arabique en vigueur. Une partie minimale d’entre eux, y compris les présentateurs télé, font semblant de maitriser la langue Hillalienne en ressassant en boucle des formules usées jusqu’à la corde. Langues vivantes étrangères – pas besoins - On survit et prie entre nous chacun dans son dialecte!!

. g/ Le peuple vit de son labeur ? Non - 98 % des recettes qui lui permettent de survivre proviennent des exportations d’hydrocarbures.

h/ Le pays est indépendant ? Non – Les hydrocarbures qui lui permettent de survivre sont produits par des multinationales sans lesquelles les pompes s’arrêteraient. L’industrie industrialisante Boumboumienne n’est que tas de ferraille convoités à l’export notamment par des frères arabes «El habaibs» venus de Syrie, de Jordanie, d’Egypte, du Liban et de Palestine etc.. C'est-à-dire par tout ce qui peut être désigné par notre parlé poupulaire «El a3raya» (Les nus) du machrek. Et la liste est très longue.

Donc in fine ces Amazighs partielement arabisés et islamisés et ceux non arabisés et non islamisés du pays Algérie ne sont vraiment pas encore sortis de l’auberge – (non pardon du hamam). La chevalresque de l’emir Abdeka et le génie du Benberlime, Boumboumisme and Co n’ont apparement pas pu faire grand-chose.

Rabah Benali

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rabah Benali

@ Afif HAOULI

Il est irresponsable de demander à la génération montante de lire son Histoire pour construire son devenir en se contentant de déguster des plats à la sauce pseudo-révolutionnaire de combattants de l’ombre planqués dans des hamams – boxants d’Oujda et d’ailleurs. Comme il est aussi malhonnête d’essayer de persuader ces générations de l'idée que des centaines d’écrits d’origines multiples retraçant des vérités historiques sur le passé récent de leur pays ne sont que «sornettes d’analystes» égarés.

La nomination (symbolique) du caporal de Monté Cassino au poste de deuxieme vice-président du GPRA, répondait tout simplement à l’esprit de base du déclenchement de la lutte en 54 d’une part et au développement de la situation en 58 d’autre part.

Dès 1954, il était clair à l’esprit des acteurs déclencheurs de l’évènement que l’action armée devait être impérativement accompagnée par une action politique et psychologique intense. À l’action psychologique appartient aussi la diversion et la désinformation.

L’odyssée d'intox et de désinformation concernant le caporal a commencé par son atterrissage au Caire et ses débats amoureux avec les services secrets égyptiens. Son arrestation en 1956 a accéléré la confection de l'image du personnage le présentant comme «mokh» (cerveau) de l'organisation. Les historiques têtes pensantes FLN de l’époque avaient considéré à l'hunanimité, et à juste titre, que l'entretien du mythe Ben Bella cow boy principal de la bagarre ne pouvait être que bénéfique à la cause. Cela allait accentuer la confusion aux seins des sercvices de l'ennemi. In fine même Boumboum n'a pas hésité, pour leurrer le peuple, à l'utiliser dans son plan machiavélique que nous connaissons.

En 1958, le CEE, voyant pointer à l'horizon une éventuelle sortie de crise, accentua l’action psychologique afin de parer aux manœuvres diaboliques Gauliennes. En nommant parmis ses membres des détenus dont le champs d’action était réduit à sa valeur symbolique pour ne pas dire zéro, Il espérait, obtenir à cet effet, une hypothétique libération éventuelle rapide de ces prisonniers. Dans le cas contraire, les protéger au maximum des exactions de leurs géoliers et en dernier espoir présenter au moins une organisation riche, abondante et étoffée parmis ses rangs. Le reste de l’histoire est connue.

Pratiquement c’est les mêmes «braves», dont certains au maquis depuis 1947, qui sont allés au casse-pipe en 1954, qui ont donné un sens à la révolte en organisant le congrès de la Soummam, qui ont essayé d’accélerer les choses lors de la bataille d’Alger, qui devaient de nouveau se présenter devant leurs ennemis à la table des négociations pour se voir traités de «nobody» et s’entendre dire «Vous de l’autre côté de la table».

Ce sera ces mêmes «braves» qui vont s’entendre traiter par les planqués genre Ben Bella end co de traitres à la nation et de bradeurs de révolution sur le champ de bataille de Meulin et d’Evian. Et ce sera ces mêmes braves qui se verront abattus comme des malfrats dans quelques hôtels lointains, mis à la trappe ou poussés à l’exil. Et ce sera ces mêmes braves qu’on essayera d’effacer de la mémoire historique de tout un peuple.

Il est indécent, primitif et inacceptable d’entendre dire que si «ces Amazighs veulent avoir de la «haute estime de l’ALN et du FLN», ils doivent faire ceci ou dire cela. Je ne vois pas comment ces «Amazighs» peuvent juste avoir une simple estime en ces organisations. A-t-on vu un parent quelconque avoir juste une simple et vulgaire estime en sa propre progéniture qu’il a enfantée et qu’il a douloureusement élevée ?

Il est temps à présent d’informer les générations montantes que c’est les parties du peuple amazigh échappées à l’envahisseur destructeur hillalien qui ont fait le boulot. (Aurès – Kabylie – Nord constantinois – contrées du sud). Pendant ce temps, les autres parties de ce même peuple amazigh intensément et profondément pollués et gangréné à la sauce arabo-tchektchouka s’interessait plutôt au pekho et à la hamamologie. Et c'est cette deuxième partie de ce peuple qui nous dit aujourd'hui que l'Algérie s'est faite à Oujda et que son salut viendra de Tlemcen.

Il est bien temps de tourner (Plutôt d'arracher) la page de la Sarl Ben berla - Boumboum - associés et descendants, de déclarer cette Sarl en faillite et de passer à autres choses de plus sérieux.

Cordialement

Rabah Benali

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