Si Benita savait?.

Si Benita savait?.

Le spectacle des morceaux de chair fumante ne nous arrache plus que le haut-le-cœur de l’instant. Passé les heures, les jours de malaise, nous retournons à notre confortable optimisme de vaincus : continuer à nous réconcilier avec nos “frères égarés” ; la paix viendra d’elle-même.

Dans sa réaction, Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations extérieures, espère que “les responsables de ces horribles actes seront traduits en justice”. Si elle savait le nombre de responsables d’“horribles actes” qui jouissent paisiblement de leurs pensions d’anciens terroristes, de leur régularisation professionnelle et sociale et de leurs reliquats d’allocations familiales ! Tenez, le jour même du double attentat d’Alger, le tribunal de Sidi Bel-Abbès jugeait — une fois n’est pas coutume — un terroriste qui s’est rendu après douze ans de maquis. Plusieurs attaques contre des unités de l’armée à l’ouest du pays, un assaut contre un camp de vacances à Tipasa et sûrement d’autres “exploits” ne lui ont coûté que… cinq ans de prison, l’équivalent de la peine maximale pour un vol de téléphone mobile. Ces derniers mois, parallèlement au discours surréaliste de la réconciliation, l’engagement des forces de sécurité dans la lutte antiterroriste a connu une certaine efficacité. Ce qui a probablement réduit le potentiel meurtrier des islamistes.

Sur les lieux mêmes de l’attentat, le ministre de l’Intérieur a eu cette étonnante réflexion : “Il n’y a pas plus simple que de recourir à de tels actes.” Rassurant ! La question serait donc celle de la voie de la facilité empruntée par les terroristes dans leur choix des armes, et non celle de savoir pourquoi est-ce si difficile de prévenir de tels actes.

Avant de retourner à nos soucis de “kebch El-Aïd”, pourquoi la victime que chacun de nous aurait pu être ne se dirait pas : compatissons avec les victimes et, pour une fois, pas de réjouissances ni de ripaille cet Aïd ! À moins d’avoir le ventre plus grand que le cœur, la perte sacrificatoire de quelques dizaines d’entre nous vaut bien un deuil. Pour ce qu’on n’a pas fait pour leur éviter, à eux et à d’autres, cette mort absurde.

Par : Mustapha Hammouche

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Commentaires (5) | Réagir ?

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oulach achou

cher monsieur la vie continue, c'est donné raison à ces focheurs de vie innocente que de baisser les bras et prolonger le deuil la méilleur réponse à ces gens la c de redonner la joie à tous ces petits, jeune, grands et Veilleux, le temps de cette fête,

c'était juste un point de vue encore une fois "afelasseneya3efou rebi"

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Bellouga

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