C’EST PAS À LA TV : Violences sexuelles contre les enfants

C’EST PAS À LA TV : Violences sexuelles contre les enfants

Le dossier de la violence sexuelle faite aux enfants a été dépoussiéré par des ONG internationales suite au constat accablant fait par l’OMS : 150 millions de filles et 73 millions de garçons, âgés de moins de 18 ans, ont subi des violences sexuelles dans le monde en 2002.
Et en Algérie ? Eh bien, en Algérie, c’est le flou total.

La rencontre organisée par le réseau Nada pour la défense des droits de l’enfant, jeudi dernier, a confirmé que la violence sexuelle contre les enfants, notamment lorsqu’il s’agit d’inceste, est un sujet que la société aura du mal à débattre.
En effet, comme ce fut le cas pour les mères célibataires, la violence sexuelle contre les enfants est un dossier qui ne sera pas propulsé au-devant de l’actualité de sitôt. Il devrait passer par des années de clandestinité avant de se frayer une place “publique”.
Car si pour la mère célibataire, la fille finit généralement par quitter le domicile familial, laissant derrière elle une famille qui tente de gérer tant bien que mal la “honte” que proches et voisins finissent par oublier, puisque le fait de tourner le dos à l’une des leurs qui a osé commettre l’irréparable lave l’honneur de la famille, pour l’abus sexuel de l’enfant, la situation est tout autre. L’équation se complique encore davantage quand il s’agit d’inceste. Lorsque c’est le frère qui en est l’auteur, la solidarité familiale voudrait que quand la victime n’est autre que la propre sœur de l’auteur, de ne pas ébruiter l’affaire pour ne pas entacher la réputation de l’homme de la famille et briser son avenir.
Pour la fille-victime, elle aura toute la vie pour panser cette blessure, pense-t-on. Et c’est ce qui contraint les familles à enterrer à jamais le secret. Aujourd’hui, même si des voix s’élèvent pour évoquer l’abus et l’exploitation sexuels des enfants, ceci ne se fait que dans un cadre très restreint. Si ce n’était la presse qui rapportait les rares activités de certaines associations qui osent évoquer le sujet, d’un côté, et les statistiques des services de sécurité, de l’autre, le phénomène qui prend de l’ampleur continuera à être complètement ignoré. Car changer les mentalités est loin d’être chose aisée.
Noureddine Benbraham ira jusqu’à reprocher à la presse qui rapporte ce genre de “fait divers” le fait de donner les initiales de la victime et des détails qui la rende identifiable pour des proches. “L’enfant est désigné du doigt. Ce n’est pas facile pour toute sa famille.” Et il faudrait des années de soutien psychologique pour arriver à réparer ce qu’un monstre a brisé en quelques minutes. Mais en trouvant normal qu’une famille victime et non coupable soit contrainte de fuir, nous ne faisons qu’enraciner davantage le tabou et non le briser.
La logique ne voudrait-elle pas que quand on veut lutter contre un phénomène, on commence d’abord par le dévoiler ? Dire qu’il faille cacher l’identité de la victime ne rime-t-il pas avec tabou ? “Non !” se contente de nous répondre Benbraham qui pense que, de leur côté, les mamans doivent se rencontrer pour discuter de la protection de leurs enfants. Comment le feront-elles puisque le sujet est toujours classé “tabou” ?
Il faut savoir qu’un “projet de renforcement des capacités d’intervention et de mise en réseau des acteurs locaux de la société civile pour la promotion des droits de l’enfant et la lutte contre son exploitation sexuelle dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée” verra le jour. Le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et le Liban étaient les principales cibles. Des études ont été lancées pour savoir ce qui se fait dans ce domaine au niveau des 4 pays.
En Algérie, l’enquête a eu lieu entre le 24 et le 23 mai 2010 et a touché les wilayas d’Alger, Blida, Constantine et Boumerdès. Les consultants de l’Association toulousaine pour le développement et l’accompagnement de projet (ATDAP) ont commencé par un recueil des textes juridiques, des programmes et autres procédures nationales.
Ceci, outre les tête-à-tête avec différents responsables d’organismes et associations, des responsables de l’éducation nationale, des médecins, des éducateurs, des avocats… C’était au total 80 acteurs et 28 structures situées dans les 4 wilayas-pilotes. Selon les résultats de l’enquête, “la thématique de la violence sexuelle sur enfant reste un sujet très sensible, mais elle n’est pas pour autant un véritable tabou pour la plupart des acteurs rencontrés”. Évidemment, plusieurs insuffisances ont été recensées par les consultants. Nous citerons en premier lieu le cadre législatif.
Les enquêteurs ont noté que ce cadre est “très ferme en matière de lutte contre les violences sexuelles sur mineurs mais celui-ci reste imprécis quant à la qualification exacte des actes et leur typologie”. Et de poursuivre que ces violences sont définies de manière très vague dans le code pénal. Pour ce qui est du signalement de l’acte de violence, aucun mécanisme n’existe à ce jour. Seuls les professionnels de santé sont tenus de signaler par “obligation morale” tout sévice repéré.
La prise en charge de l’enfant-victime n’est pas réellement assurée en raison de l’inexistence d’un organisme spécialisé. Les enquêteurs ont, par ailleurs, mis l’accent sur la prévention des abus sexuels. Un volet délaissé en raison, notamment, du manque de coordination entre les organismes étatiques et les différentes associations.
La même étude note que l’approche de la protection des enfants en Algérie demeure encore généraliste.
http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=146493&titre=Quand le silence renforce le tabou.

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Commentaires (4) | Réagir ?

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aghilas-kosseila

azul fellawen,

il ya des gens qui vivent sur une autre planete.... ou font semblant d'ignorer ce qui se passe chez nous.... ou pensant plus nationalistes que les autres... algerie est un pays comme les autres... il ya des bonnes et des mauvaises choses.... il faut briser les tabous... et a chaque fois on dit que c'est merveilleux... nous sommes irreprochables.... et pourtant dieu sait. il ya de la maltraitance des enfants.... et des abus sur des enfants dans toutes les couches de notre societé.... ce n'est un secret pour personne... sauf pour des myopes. il est grand temps de creer des structures pour proteger nos enfants. ce n'est en camouflant les choses qu'on rend service a l'algerie... meme les anes et les chevres sont plus au courant... que certains... que les enfants souffrent pour diverses raisons de l'ecole, des parents, de la rue, de manque de loisirs.... de pauvreté... harcelements... quelle raison un enfant de 12 ans se suicide... !!!

avant j'etais responsable parent d'eleves... dans ce domaine je peux dire beaucoup de choses.... en 2010 des enfants pauvres arrivent a l'ecole affamés... idem pour les colleges... lycees... pas plus que hier a l'universite il ya des filles et des jeunes qui n'ont pas de quoi acheter un ticket de restaurant... ou un ticket de bus a 10 dinars.... on a tout fait pour satisfaire leurs doleances secretement pour qu'ils ne sentent diminuer aupres de leurs collegues.... a suivre... tanemirh ar timlillith.

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douce france

Je pensais naivement et au vu de notre islamité exacerbée qui nous sert de ligne directrice immuable de notre vie personnelle, publique, culturelle, économique et, voire météorologique que la violence "sexuelle" (Oh my God, quel vilain mot que nous sommes incapables de prononcer, de peur de passer pour de vilains petits canards noirs anti islamiques) contre les enfants n'exitait que dans l'Occident décadent et jaloux de notre mode de vie sain (t) ! Et que chez nous dans notre pays araboislamique el hamdoullah, tout va bien Madame la Marquise ! Non mais ça va pas la tête, les ong "oksidentales" de venir salir notre réputation de monde aaraboislamique parfait ! Nous sommes les plus beaux, les plus intelligents, les plus propres, les plus travailleurs, les plus sains, les plus corrects, les plus aiamants et les plus aimés du monde !!!Mais qu'est ce que vous avez à venir nous titiller avec vos histoires qui ne nous concernet en RIEN ! Nos enfants sont des ROIS, et nos adultes sont des SAINTS! Allez circulez, y'a rien à voir et ne vous avisez pas de revenir de par chez nous, ici tout va bien dans le meilleur des monde et el hamdoullah !

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