Bravo Mr H Mekdam, article très intéressant et malgré sa longueur sans aucun sous-titre, je l’ai lu d’un trait. Excellent, ton point de vue, ....
Mais très excessif, car il ne s’arrête qu’a l’arbre qui cache la foret et qui ne voit la solution des problèmes que NOTRE Pays, a nous tous, y compris ce que tu appelles Kabyles pour les différencier (opposer !) des autres dis Arabes, en ce limitant a une région la Kabylie.
J’ai eu l’occasion, pendant prés de 10 ans et pendant plusieurs mois par an de sillonner la Grande Kabylie, pour en étudier sa géologie, en y amenant mes étudiants pour des stages de terrain et mes jeunes thésards, j’ai organisé un séminaire international de géologie sur le terrain en invitant des collègues géologues d’Europe et d’Afrique du Nord. J’ai eu le plaisir de découvrir les roches gisements (Prasinites de Ait Mansour et Haadouch dans la region de Ain El Hammam) que les premiers tailleurs de pierre (« ancêtres de géologues ») utilisaient pour fabriquer leurs outils, de découvrir la maison que construisait a ce moment la, feu Maatoub avec le tailleur de pierre entrain de façonner un bloc de grés Numidien (j’ai encore la diapo !) que le maçon utilisait pour faire la façade, avec la gravure des signes Tamazirt comme le « double 3, un 3 qui marche avec un 3 sur le dos », comme en plaisantant je le faisais remarquer a mes étudiants dont beaucoup étaient de Kabyles. Je n’ai rencontré que des visages amicaux, des sourires, de l’aide et de la sympathie partout dans toute la zone du Djurdjura (du Col de Chellata a Draa El Mizan) en allant vers les premières lignes de crêtes du Nord du Bassin de Sebaou (de Makouda au versant Nord de Bordj Menaiel). Et dire que nous étions chez nous en toute sécurité y compris sur la ligne de crête de Sidi Ali Bou Nab, c’est impensable de nos jours ! Il m’arrivait de passer des journées entières avec mon marteau et mon sac a dos dans les oueds et les sentiers sans jamais avoir été agressé, des groupes d’étudiants avec des étudiantes en blue jeans (car le meilleur pantalon pour le terrain) ont toujours étaient accueillis avec le sourire. Cela se passait durant les années 1980 et début des années 90, ma dernière sortie avait été avec des géologues pétroliers anglais et algériens.
J’ai toujours trouvé amitié et aide et pourtant je ne parle pas un seul mot kabyle, je ne suis pas « kabyle » je suis de l’Oranie !
Et pourtant je me suis senti dans mon pays, j’ai découvert au cours de cette période radieuse de ma carrière, mes racines dans la roches, a travers les roches et les noms de localités, comme Azrou et d’autres, des mots que je retrouvais dans d’autres régions de l’Algérie, comme en Oranie, au Hoggar, dans le Hodna et ailleurs, inscrits dans des cartes dites d’Etat Major de la fin du 19eme siècle. Les articles et livres que j’ai eu l’occasion de lire avant ou après ne font que confirmer ce que les roches, et les quelques mots locaux m’apprenaient.
Alors dans tout cela ne venait pas me dire que vous voulez détacher la Kabylie de son sein, de ses racines qui sont l’Algérie !
Ce n’est pas parce que, l’Algérie vit encore sous un système autoritaire, le même depuis les premières années de maquis de la Guerre de Libération, que vous ne voyez la solution que vers la recherche de l’autonomie !
Vous avez choisis des faits et pas d’autres pour renforcer votre thèse que les Kabyles c’est le progrès et que le reste de l’Algérie c’est l’obscurantisme…on peut très bien choisir d’autres faits qui montreront que la Kabylie constitue ces dernières années un bastion du terrorisme islamiste avec l’aide et/ou la passivité d’une partie de la population. Comment s’expliquer qu’il y a eu des attaques d’édifices de l’état pendant des heures et des heures, ce qui suppose une concentration pendant plusieurs semaines a l’avance de terroristes et de matériels de guerre.
Le problème est plus complexe et nous avons besoin de toutes nos énergies et intelligences pour aller dans le bon sens, et ne pas perdre nos efforts vers des impasses.
Et vous savez tres bien que si la Kabylie a garde, plus que d’autres régions de l’Algérie, sa culture et notamment sa langue depuis des millénaires, c’est un peu beaucoup les montagnes et la barrière du Djurdjura qui ont constitués des remparts aux flux venant de l’Est et de l’Ouest en passant par la vallée de la Soummam ou plus au Sud. Il n’y a pas de montagnes de ce type dans d’autres régions qui n’ont garde que le nom comme Ighil Izene (Relizane), et que vous qualifiez d’Arabes par opposition a d’autres protégées par Lalla Khadidja et qui vous qualifiez de Kabyles NON Arabes.
Dans le pourtour de la Mer Méditerranée, il y a eu un brassage si extraordinaire de peuples, de cultures, langues et religions qu’il est incorrect de parler en Algérie d’Arabes et de Kabyles entre autres. Il y a des Algériens !
Encore une fois, merci de nous donner votre point de vue dans le Matin que je remercie de publier, un point de vue en contradiction avec les racines de l’Algérie. Avec mes salutations amicales

Dr Abdelkader Saadallah, 12 Septembre 2009.