L’allocution d’Ahmed Ouyahia devant le conseil national du RND

Ahmed Ouyahia, SG du RND.
Ahmed Ouyahia, SG du RND.

Nous publions l’allocution d’Ahmed Ouyahia, secrétaire général du parti à l’ouverture de la deuxième session ordinaire du conseil national à Zéralda jeudi 15 décembre.

Mesdames, Messieurs les membres du Conseil National,

Au nom des membres du Bureau National et en mon nom personnel, j’ai grand plaisir à vous souhaiter une fraternelle bienvenue, tout comme je souhaite la bienvenue aux représentants de la presse qui nous font l’honneur de couvrir notre rencontre. Cette session de notre Conseil, la 2e depuis le Congrès de Mai dernier, se déroule après des mois d’activités intenses au sein de notre parti, en application de la résolution organique que vous avez adoptée en Juin dernier. J’aurai l’occasion d’aborder ce volet lors de nos débats.

Notre rencontre se déroule aussi dans une conjoncture nationale et internationale très riche, sur laquelle je voudrais partager avec vous quelques remarques.

Mesdames, Messieurs,

A l’étranger, le Maghreb et le Sahel font toujours face à des menaces graves.

En Libye sœur, l’instabilité persiste et Daech y trouve refuge. Au Mali voisin, la mise en œuvre de l’accord de paix tarde, la violence persiste et le terrorisme est encore là.

Ces deux foyers de tensions nous ont déjà coûté cher, avec le désastre de Tiguentourine et l’agression barbare contre notre consulat à GAO. Ces foyers de tensions nous menacent toujours, comme en témoigne l’afflux d’armes de guerre vers notre pays. L’Armée Nationale Populaire fait face à ces menaces, avec un dévouement et un professionnalisme que nous saluons, et qui méritent d’être soutenus par la vigilance de chaque citoyen.

En fait, la seule bonne nouvelle qui nous est parvenue de l’extérieur ces derniers mois, est l’accord pour la réduction de la production de pétrole à la suite d’une dramatique chute des prix. Cet accord doit beaucoup aux efforts de l’Algérie, et, nous en félicitons notre Ministre de l’Energie. Chaque dollar de plus dans le prix du baril est un acquis pour notre pays, même si cet accord ne doit pas atténuer notre mobilisation.

Mesdames, Messieurs,

Lorsque l’on observe les ravages que provoque le terrorisme dans notre sous région, au Moyen Orient, et même en Europe, nous prions Dieu de préserver l’Algérie de ce fléau. Nous redisons aussi notre reconnaissance au Président Abdelaziz Bouteflika qui a su couronner la lutte menée par notre pays contre le terrorisme barbare, avec la concorde civile et la réconciliation nationale.

L’instabilité qui persiste dans notre environnement régional est une autre raison de saluer le Président Abdelaziz Bouteflika qui a su guider notre peuple vers la préservation de la stabilité nationale, grâce à des réformes politiques et à des mesures socio-économiques qui ont donné des résultats.

Rappelons-nous la fièvre destructrice du "Printemps arabe" il y a près de cinq années, ce véritable Tsunami izarrement limité aux seuls pays arabes, qui a semé destruction, division et instabilité, dans plusieurs pays frères.

Grâce à Dieu, l’Algérie en a été épargnée. Notre pays demeure uni et souverain. Notre démocratie progresse, à l’image de la dernière révision constitutionnelle. Nos institutions sont régulièrement élues et offrent un espace libre pour le débat pluraliste.

Dans ce cadre, nous nous félicitons de la décision de la quasi-totalité des partis de prendre part aux élections législatives de l’année prochaine, dans une transparence accrue découlant de la constitution révisée.

Mesdames, Messieurs,

La crise financière est, aujourd’hui, notre défi national majeur. Pour cela, elle mérite de retenir notre attention. Je voudrais personnellement, partager avec vous ici quelques indications et quelques appréciations sur cette question.

En premier lieu, la crise financière est un autre motif de rendre hommage au Président Abdelaziz Bouteflika qui a désendetté l’Algérie il y a quelques années, car c’est cela qui est à l’origine de notre indépendance financière aujourd’hui.

En effet, les Algériens doivent savoir, qu’aussitôt sorti de l’ajustement structurel des années 1990, avec une lourde dette extérieure qui demeurait encore à régler, nos gouvernants, nos administrations et nos sociétés sont retournés à l’emprunt de l’étranger. Ce furent ainsi, 7 milliards de dollars qui ont été empruntés entre 2000 et 2003, avant que le Président de la République ne s’en rende compte, qu’il n’interdise tout nouvel emprunt, et qu’il ne décide de procéder au remboursement anticipé de la quasi-totalité de la dette extérieure, soit plus de 20 milliards de dollars.

En second lieu, nous reconnaissons le droit de l’opposition de critiquer la loi de finances pour 2017 ou la révision de la loi sur les retraites, que les Parlementaires du RND ont votées, parce que nous soutenons le Gouvernement. Mais, nous demandons aux partis de l’opposition de faire connaître aux citoyens leurs alternatives pour que le pays traverse ses difficultés financières actuelles.

En troisième lieu, en attendant de connaître ce que proposera l’opposition face à la crise financière, il importe de rappeler ici, les recommandations des organismes financiers internationaux à notre pays, devant la crise financière actuelle.

Il s’agit, notamment de la hausse des taux d’intérêts du crédit bancaire, de la réduction du soutien à l’investissement, de la dévaluation du dinar, du recours à l’emprunt extérieur, et de la suppression des protections de l’économie nationale, dont la règle de (51/49%).

La mise en œuvre de telles recommandations reviendrait d’abord à stopper l’investissement et la création d’emplois. Elles livreraient ensuite le pays au diktat de ses créanciers. Elles auraient enfin pour conséquences, la privatisation au profit des étrangers de nos hydrocarbures, de nos banques, de nos terres agricoles, et de toutes autres entreprises publiques rentables.

En quatrième lieu, nous constatons cependant que lorsque la crise frappe les pays développés, des solutions sont mises en place pour y sauvegarder la dynamique du développement, et des exemples nous sont donnés par la Réserve Fédérale américaine et par la Banque Centrale Européenne. Nous constatons aussi que lorsque la mondialisation menace les intérêts des pays développés le patriotisme économique devient légitime pour eux.

  • Est-ce que la sauvegarde du développement n’est pas légitime aussi pour notre peuple ?

  • Est-ce que le patriotisme économique n’est pas légitime également pour l’Algérie ?

  • Est-ce que nous Algériens, ne serions pas capables de définir et de mettre souverainement, un programme d’action à même de redresser l’équilibre de nos finances publiques et de préserver l’équilibre de notre balance des paiements extérieurs ?

  • Est-ce que nous Algériens, ne serions pas capables de soutenir l’investissement national public ou privé, et de le renforcer par le partenariat étranger productif en Algérie, pour substituer la production locale aux importations et pour diversifier notre économie nationale ?

  • Est-ce nous Algériens, ne serions pas capables de protéger notre marché au profit de notre production nationale ?

  • Est-ce que nous Algériens, ne serions capables de lutter contre la spéculation et de contrôler les prix de sorte à éviter l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens et à éviter l’inflation ?

Pour nous au Rassemblement, ces questionnements véhiculent les vrais défis qui se dressent aujourd’hui devant nos compatriotes, sans distinction de classes ou d’idéologies.

Mesdames, Messieurs,

La crise financière qui sévit dans le monde et qui frappe désormais l’Algérie n’épargnera ni les travailleurs ni les propriétaires. Elle n’épargnera aussi ni les syndicalistes ni les employeurs. Cette crise n’épargnera également ni la majorité ni l’opposition.

En effet, l’expérience des années 1980 nous interpelle aujourd’hui pour ne pas oublier ce qu’a coûté au peuple algérien la quête égoïste du pouvoir pendant que le pays s’enfonçait dans la crise économique.

De la même manière, le tribut douloureux que notre pays a payé à l’ajustement structurel des années 1990 nous interpelle aujourd’hui encore. Des centaines d’entreprises ont été perdues. Des centaines de milliers de travailleurs se sont retrouvés au chômage. La classe moyenne avait été laminée.

Tel est le douloureux passif dont l’Algérie s’est relevée au fil des quinze dernières années, sous la direction éclairée du Président Abdelaziz Bouteflika. Et c’est le fruit de ce redressement qu’il s’agit aujourd’hui de sauvegarder au bénéfice de tous sans exception. Et c’est tout cela qui exige aujourd’hui un sursaut national pendant que notre pays est encore économiquement souverain.

Ce sursaut exige des mesures courageuses accompagnées d’une sensibilisation de la population.

Ce sursaut exige aussi des partis, des syndicats et des associations, la lucidité requise au service de l’intérêt général.

Ce sursaut nécessite, enfin, que notre grand peuple puise encore une fois dans son âme de résistant face aux épreuves pour traverser avec succès une période difficile, et pour déboucher en quelques années d’efforts et de sacrifices sur un développement libéré de la dépendance aux hydrocarbures, et sur un bien-être durable et partagé, un développement et un bien être dont l’Algérie possède réellement les atouts.

Mesdames, Messieurs,

Le Président Abdelaziz Bouteflika symbolise la conquête de notre indépendance par nos aînés les moudjahidine, qui ont libéré le pays.

Le Président Bouteflika que nous soutenons a également donné l’exemple de la préservation de l’indépendance économique du pays, comme nous l’avons rappelé plus haut.

Le Rassemblement National Démocratique se reconnaît dans ce choix consigné dans les résolutions de son Congrès. Ce choix est incarné aussi dans la devise de notre formation politique, "Espoir, Effort, et Solidarité". Nous travaillerons donc à faire adhérer à ce choix, comme contribution au service de l’Algérie, l’Algérie avant tout.

Gloire à nos Martyrs,

Vive l’Algérie,

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Commentaires (4) | Réagir ?

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gestion

MERCI

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algerie

merci

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