L’Algérie aurait pioché 20 milliards de dollars dans ses réserves en 5 mois, révèle Ouyahia !

Le palais du gouvernement
Le palais du gouvernement

En volant au secours d’un gouvernement aux abois, pour justifier la disparition des cinq milliards $ (*), que le FMI nie avoir reçu de la partie algérienne, le président du RND, qui semble très au fait des finances du pays, enfonce maladroitement l’administration Sellal.

D’abords lorsqu’il affirme que "le FMI peut se servir du prêt quand il en a envie". Que faut-il retenir d'une déclaration pareille ? Cela veut-il dire que l’Algérie, qui frappe aux portes des créanciers ces derniers mois, n’a plus aucun pouvoir sur cet argent ? On tombe des nues !!! Ne nous parle-t-on pas de crise ?

Il est manifeste que le gouvernement pratique le doublee langage. On comprend que les déclarations du gouvernement en 2012, étaient simplement destinées à la consommation locale, pour châtouiller l'orgueil de quelques zélés en mal de populisme. Nos responsables se vantaient à l'époque d’avoir "accordé" un prêt au FMI, et non "mis à la disposition du FMI" de l’argent qu’il pourrait utiliser éventuellement les jours de vaches maigres. Que de nuances !

Cela prouve aussi, si besoin est, les mensonges à répétition du Premier ministre Sellal, concernant le niveau des réserves de changes. Il soutenait, par exemple, en mai dernier (**) que lesdites réserves étaient de 136,9 milliards de dollars et qu’elles ne baisseraient pas en dessous des 110 milliards $…en 2019 !

Mais voilà patatras ! Ouyahia soutient autre chose. Si l’on se fie naïvement aux chiffres d’Ouyahia, cela voudrait dire que l’on a grignoté le faramineux magot de 20 milliards de dollars des caisses, en seulement cinq mois, puisque le pays ne disposerait actuellement que de 121 milliards de dollars, selon les déclarations du même Ouyahia. Et bien entendu en comptant le mystérieux argent destiné au FMI, rassurait-il !

Mieux encore, et considérant le déficit de 16 milliards $, (uniquement pour les 10 premiers mois de 2016) révélé par les douanes, et qu’il reste deux années avant 2019, par quel miracle, le gouvernement compte atteindre ses prévisions farfelues ?

N’est-il pas plus judicieux de révéler aux Algériens ce qui reste dans les caisses, au lieu d’user de subterfuges et de couper les cheveux en quatre ?

Autre élément à charge. En août 2015, la Banque mondiale (BM) présentait un sérieux avertissement aux autorités algériennes, en affirmant qu’en 2018, les réserves ne seraient que de 60 milliards $. Une affirmation rejetée avec véhémence par les autorités algériennes, accusant littéralement la BM d’incompétence.

L’Algérie qui prête (information toujours à vérifier) secrètement au FMI sans révéler les modalités, et qui efface les dettes des pays africains sans consentement de son peuple, est la même qui emprunte un milliard de dollars auprès de la Banque africaine de développement (BAD), pour que quelque temps après, la Banque d’Algérie révèle que le taux d’endettement extérieur sera de 3 milliards de dollars, à la fin de l’année en cours.

C’est décidément à n’y rien comprendre !

Hebib Khalil

(*) Le FMI nie avoir reçu le prêt de 5 milliards de l'Algérie : le PT veut des explications!.

(**) Les réserves de change de l’Algérie connaitront une sévère baisse en 2018, selon la Banque mondiale

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Mourad BENKALFATE

Une différence de taille entre " prêter" et "mettre à la disposition". Alors messieurs du gouvernement accordez vos violons et dites nous si " L'Algérie a prêté ou a mis à la disposition" ?

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Awal Azithan

La situation est alarmante Mr Hebib. il n’y a aucun pilote à bord, aucune opposition sérieuse pour contrôler les abus et les dépassements. aucun homme qui aime et travaille pour la nation. Résultat des courses : gaspillage et vol de 1000 Mds $ en 15 ans (800 Mds de rente et 200 Mds de réserves), de quoi reconstruire tout un continent.

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