Tchad : l'opposition tente une motion de censure contre le régime d'Idriss Déby

Idriss Déby règne en potentat sur le Tchad depuis 1990.
Idriss Déby règne en potentat sur le Tchad depuis 1990.

Le régime d'Idriss Déby Itno au Tchad a désamorcé jeudi l'examen d'une motion de censure déposée par l'opposition ainsi qu'une manifestation dont les forces de l'ordre ont strictement fait observer l'interdiction, dans un pays en proie à une grave crise sociale.

A l'Assemblée, la séance d'examen de la motion de censure a été annulée faute de quorum de députés présents, a constaté un correspondant de l'AFP. Les élus de la majorité ne sont en effet pas venus en séance à l'appel du président. Il y avait 110 absences sur 184 députés, a précisé à l'AFP le leader de l'opposition, Saleh Kebzabo. L'examen de la motion de censure a été reportée sine die, a-t-il ajouté.

Les députés d'opposition voulaient sanctionner le gouvernement du Premier ministre Albert Pahimi Padacké pour sa gestion de la grave crise que traverse le pays victime de la chute des cours du pétrole.

Le gouvernement a annoncé 16 mesures d'économie en septembre. Des voix se lèvent contre ces mesures d'austérité au sein même de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale, rapportait en octobre un média tchadien en ligne, TchadConvergence. Le vote devait se faire à bulletin secret.

Après ce premier revers, l'opposition a dû renoncer à tenir un meeting dont le ministère de la Sécurité publique avait annoncé l'interdiction mercredi.

Les accès ont été bouclés, a indiqué à l'AFP Saleh Kebzabo qui s'est replié avec ses partisans vers le siège de son parti. Nous sommes au siège de l'UNDR avec tous les membres du FONAC (Front de l'opposition nationale pour l'alternance et le changement).

M. Kebzabo a indiqué qu'il envisageait de saisir la Cour suprême contre l'interdiction de la manifestation mais les magistrats sont en grève. La veille de l'investiture du président Déby le 8 août pour un cinquième mandat, un jeune homme avait été tué lors d'un rassemblement maintenue par l'opposition malgré son interdiction par les autorités.

L'opposition dénonce tout autant la situation sociale que le régime de fer d'Idriss Déby, dont elle qualifie la réélection en avril de hold-up électoral. Premier allié de la France dans la région contre les jihadistes, M. Déby avait été réélu dès le premier tour avec près de 60% des voix devant M. Kebzabo crédité d'un peu plus de 12% des suffrages.

AFP

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adil ahmed

merci