"J’appelle le peuple amazighe à boycotter les élections législatives au Maroc"

Rachid Raha, président de l'Assemblée mondiale amazighe.
Rachid Raha, président de l'Assemblée mondiale amazighe.

Notre conviction reste ferme quant aux moyens de changer, progressivement et pacifiquement, la triste situation que vit notre peuple amazigh, privé de tous ses droits. Et au recourt aux outils démocratiques, y compris la participation aux élections.

Malheureusement, et cinq années après les réformes constitutionnelles que le Maroc a connues dans le cadre du printemps démocratique qui enfanta d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau parlement, nos espoirs ont été déçus de manière inimaginable, non seulement pour ce qui a trait au changement de la situation politique , économique et sociale en mieux, mais aussi pour ce qui a trait à la mise en œuvre des réformes constitutionnelles qui stipulent que l’amazighe est langue officielle, après un demi-siècle de marginalisation et de ségrégation, bien que l’article 86 de la constitution oblige toutes les institutions de l’Etat marocain à concrétiser cette officialisation, au travers d’une loi organique dont la constitution a fixé le délai de promulgation durant le mandat expirant du gouvernement actuel.

Tout en réitérant notre adhésion aux moyens de changement pacifique et démocratique ainsi que notre ferme conviction quant à l’importance des urnes dans le cadre de l’Etat des institutions, des droits et des lois, et pour les considérations qui suivent, à savoir :

- Le viol de l’article 86 de la constitution marocaine par les institutions de l’Etat et qui stipule que «Les projets des lois organiques prévus par la présente constitution doivent avoir été soumis pour approbation au Parlement dans un délai n’excédant pas la durée de la première législature suivant la promulgation de la dite constitution». Même si le Conseil des ministres a adopté, à la dernière heure, dix jours avant les élections législatives, ce lundi 26 septembre, les projets gouvernementaux de lois organiques se référant à l’amazighe, il reste encore qu’ils soient adoptés par le parlement et sa publication au journal officiel. En plus ces projets de lois de l’actuel gouvernement sont rejetés à l’unanimité par toutes les organisations amazighes du Maroc, du fait qu’ils sont loin des revendications amazighes qui se basent sur les déclarations universelles des droits de l’homme et des droits des peuples autochtones.

- Le gel de l’exécution de l’article 5 de la constitution depuis cinq années et qui stipule que «l’amazighe constitue une langue officielle de l’Etat, en tant que patrimoine commun à tous les Marocains sans exception. Une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et aux domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle», le même article stipule également que "Il est créé un Conseil national des langues et de la culture marocaine, chargé notamment de la protection et du développement des langues arabe et amazighe et des diverses expressions culturelles marocaines, qui constituent un patrimoine authentique et une source d’inspiration contemporaine. Il regroupe l’ensemble des institutions concernées par ces domaines. Une loi organique en détermine les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement".

- Le non-respect des institutions de l’Etat et des partis politiques marocains du préambule de la constitution marocaine qui fait partie intégrante et indissociable de cette dernière, particulièrement ce qui a trait à l’élimination du vocable "Maghreb arabe" pour lui substituer le vocable "Grand Maghreb", de même que ce qui stipule que le Royaume du Maroc, Etat unifié, souverain et appartenant au Grand Maghreb, affirme s’engager pour ce qui suit :

"Protéger et promouvoir les dispositifs des droits de l’Homme et du droit international humanitaire et contribuer à leur développement dans leur indivisibilité et leur universalité, bannir et combattre toute discrimination à l’encontre de quiconque, en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l’origine sociale ou régionale, de la langue, de handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit, accorder aux conventions internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des dispositions de la Constitution et des lois du Royaume, dans le respect de son identité nationale immuable, et dès la publication de ces conventions, la primauté sur le droit interne du pays, et harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de sa législation nationale".

- L’ignorance par l’Etat marocain des recommandations onusiennes publiées par le Comité des experts chargés de l’examen du rapport officiel du Maroc présenté au Comité onusien des droits économiques, sociaux et culturels lors de sa cinquante sixième session à Genève, le 30 septembre et le 1er octobre 2015/2965. Recommandations qui ont interpellé le Maroc pour décréter immédiatement les droits linguistiques et culturels amazighes, et figurant dans le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Le Comité onusien avait appelé l’Etat marocain pour qu’il s’active rapidement pour promulguer la loi organique relative à la mise en œuvre de la langue amazighe stipulée par l’article 5 de la constitution marocaine et multiplier les efforts officiels pour garantir l’intégration et la généralisation de l’enseignement de l’amazighe de telle sorte qu’il concerne l’enseignement primaire, secondaire et universitaire. En plus de l’augmentation de la présence de l’amazighe au niveau des médias publics et de résoudre définitivement le problème de l’interdiction des prénoms amazighs pour les nouveaux-nés.

Le rapport du Comité onusien a aussi demandé à l’Etat marocain de lutter contre la ségrégation contre l’amazighe, particulièrement dans le domaine de l’enseignement et de l’emploi, et de promulguer une loi pour lutter contre les actions directes ou indirectes dans ce domaine, en plus d’œuvrer pour promulguer des décisions exceptionnelles temporaires si nécessaire pour mettre fin à la ségrégation. L’Etat est aussi sensé mettre fin à la spoliation de la propriété et des terres collectives qui est source d’exode, et mettre en place un plan de développement pour les régions marginalisées et juguler les écarts entre régions et espaces urbains des espaces ruraux.

Le Comité onusien a également demandé au Maroc de respecter la diversité culturelle et de garantir la participation des amazighophone dans la vie culturelle, ainsi que leur droit à exprimer leur identité, faire connaître leurs coutumes, leur histoire et leur langue. Le Comité a demandé aussi la mise en place de statistiques et de données précises, régulièrement, relatives à la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels. En plus de publier et de généraliser le contenu des conclusions et des remarques auprès des responsables publics et des autorités juridiques, des avocats et de l’ensemble des citoyens.

- L’ignorance du gouvernement, du parlement et des partis politiques, majorité et opposition, des discours royaux, particulièrement :

· Le discours du Roi Mohammed VI adressé au parlement le 12 octobre 2012, à l’occasion de l’ouverture de la première session de la deuxième année législative du neuvième mandat législatif, et dans lequel il a appelé à «l’adoption des lois organiques relatives à la mise en œuvre du Conseil national des langues et de la culture marocaine, ainsi que la mise en œuvre de l’officialisation de la langue amazighe, loin des jugements préconçus et de calculs politiques étroits".

· Le discours du roi Mohammed VI du 09 octobre 2015, lors de l’ouverture de la première session de la cinquième année législative du neuvième mandat législatif dans lequel il a rappelé "le gouvernement et le parlement quant à la nécessité de se conformer aux matières de l’article 86 de la constitution, qui délimite la fin de ce mandat législatif comme dernier délai pour présenter les lois organiques pour être validés par le parlement. Il cite aussi «à titre d’exemple, les projets de lois organiques relatifs à la mise eu œuvre du caractère officiel de la langue amazighe et du Conseil national des langues et de la culture marocaine, ainsi que le droit de grève et du Conseil de régence".

- Depuis lundi 07 mai 2012/2962, le simple fait de parler en amazigh est interdit au sein du parlement marocain. En cette date, la parlementaire du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Khadija Rouissi, qui a présidé la séance du parlement en ce temps, a fait état de la décision des chefs des groupes parlementaires d’interdire de s’exprimer en amazighe au sein du parlement jusqu’à la mise en place des outils de traduction vers l’arabe. Et depuis ce temps, et bien que le parlement dispose de traduction dans d’autres langues, pour les délégations étrangères, y compris la traduction des signes des séances du parlement, l’amazighe est resté interdite et circonscrite, fait qui a ébranlé notre confiance dans une institution qui, en principe, représente le peuple, mais interdit le simple fait de parler en sa langue même si elle est officielle dans la constitution.

- Durant cinq ans, après l’officialisation de l’amazigh, l’Etat n’a pas reconnu de droit symbolique pour les Amazighes telle la reconnaissance du nouvel an amazigh comme fête nationale, bien que l’Etat reconnaît les fêtes religieuses musulmanes, chrétiennes et d’autres fêtes non religieuses et même si des millions de familles amazighes célèbrent le nouvel an amazigh.

- L’Etat marocain a continué dans sa politique de répression et de discrimination à l’encontre des Amazighs durant ces cinq dernières années, ce qui a conduit à l’assassinat d’un militant du Mouvement Culturel Amazigh (MCA), en l’occurrence feu Omar Khalek "Izm", victime des milices à l’Université de Marrakech le 23 janvier 2016/2966, à côté d’autres militants blessés profondément, la prohibition des manifestations et sit in pacifiques, sans oublier leur immobilisme totale à ouvrir le procès artificiel contre les militants du MCA, qui ont passé dix ans de prison, à savoir Hamid Aadouch et Mustapha Oussaya.

- L’Etat marocain a procédé à un recensement de la population en septembre 2014/2964, en ignorant les recommandations onusiennes relatives à la langue maternelle, en particulier, le rapport des Nations Unies, révisé et mise à jour par la branche des statistqiues des Nations Unies lors de la séance des statistiques de 2009, qui a fourni, relativement à la langue, trois types de grilles ayant trait à la langue maternelle à collecter lors du comptage. Le recensement a été piloté par le Haut commissariat au plan dirigé il y a plus de dix ans par M. Ahmed Lahlimi Elalami, qui avait déjà supervisé le recensement de 2004/2954, lequel recensement est caractérisé par la falsification claire du nombre de locuteur amazighophones, limité à 28% seulement. Taux inférieur à celui des locuteurs francophones ! La même falsification est reproduite lors du recensement de 2014/2964 qui reconnaît que le taux d’amazighophones n’est que de l’ordre de 27,3%.

- L’Etat marocain a initié l’application du projet de régionalisation élargie et a organisé des élections en septembre 2015/2965 pour désigner les présidents de région. Et si le projet de régionalisation marocain a été conçu en dehors des critères reconnus au niveau international et se base sur des critères sécuritaires et électorales et répond à un nouveau découpage au niveau administratif du territoire marocain, les résultats des élections régionales ont ramené des présidents de région qui rempilent et émanant du centre de pouvoir. Et nous avions noté notre refus du contenu du nouveau projet de régionalisation ainsi que ses résultats négatifs et nous avions demandé le respect des critères internationaux, en conformité avec le projet des Amazighes contenu dans «Manifeste de Tamazgha pour une confédération démocratique, sociale et transfrontalière, basée sur le droit à l’autonomie des régions», adopté par l’Assemblée Mondiale Amazighe lors de son septième congrès à Tiznit (MANIFESTE DE TAMAZGHA: Pour une Confédération démocratique,sociale et transfrontalière, basée surle droit à l’autonomie des régions), et c’est un projet fondé sur la régionalisation politique et la déclaration des Nations Unies relative aux peuples autochtones et les expériences internationales avant-gardistes et efficientes. Et nous estimons qu’il est anormal que l’Etat marocain persiste dans sa contradiction avec les projets qu’il présente aux Nations unies relatifs au Sahara, tel le "projet d’autonomie de Sahara" qui concerne exclusivement le Sahara et n’est pas généralisé aux autres régions historiques.

- L’Etat marocain continue de spolier les terres collectives et brimer les contestations pacifiques des Amazighes, bien plus, il procède aux arrestations dans plusieurs villes durant les cinq dernières années.

Relativement à la spoliation des terres, l’Etat marocain poursuit, de manière inédite, la confiscation des terres des tribus amazighes, sous prétexte de «limitation forestière». Et dans ce cadre, le Haut commissaire aux eaux et forets, responsable de l’institution qui opère la confiscation, a déclaré, le 10 février 2015/2965, lors d’une conférence de presse à Rabat, que le rythme de "limitation forestière» (c’est-à-die la spoliation) s’est accéléré. D’après les statistiques qu’il a présenté, la moyenne de confiscation a atteint entre 1995 et 2004 environ 24 mille et 800 hectares annuellement et est de 300 mille hectares entre 2005 et 2014. Dix fois plus qu’avait entrepris le colonialisme français durant toute sa présence au Maroc ! En plus des terres qui se trouvent partagés illégalement entre les soi-disant serviteurs de l’Etat, ou données gracieusement aux "Arabes" du Machrek comme cette grande parcelle offerte à l’émir de Qatar pour ériger un palais en plein forêt d’Ifrane.

- Bien que l’amazigh soit officialisé, les formations politiques marocaines sont restées fidèles à leurs idéologies dépassées importées du Proche-Orient, quel soit le nationaliste arabe ou l’idéologie de l’islam politique. Il n’existe jusqu’à nos jours aucun de parti politique qui s’inspire du nationalisme amazigh, et qui lutte pour une séparation de la religion et de l’Etat afin de mettre la religion à l’abri de l’exploitation politique. De même, l’Etat elle même a œuvré pour formaliser une carte politique basée sur la bipolarisation entre deux partis qui constituent deux pôles opposés: le premier est un parti conservateur qui continue à exploiter la religion pour accéder au pouvoir et à se maintenir, et le deuxième, est un parti administratif, dont les photos de ses dirigeants ont été exposé lors des manifestations du mouvement 20 Février, et qui sont accusé par des politiciens et des responsables d’utiliser l’argent de la drogue et les moyens de l’Etat pour arriver au pouvoir.

Nous adressons notre appel à boycotter les prochaines élections législatives pour ceux des citoyens et citoyennes dont le nombre avoisine les 15 millions inscrits sur les listes électorales et dont la moitié boycotte habituellement les élections. Quant aux citoyens et citoyennes en âge de voter et qui ont boudé l’inscription sur les listes électorales, dont le nombre atteint autour de 11 millions de citoyens, nous les saluons. Et nous saluons les citoyens amazighes de la Diaspora que l’Etat a privé, de nouveau, de leur droit au vote, peut-être par peur que leurs voix modifient la carte politique mise en place par les architectes du Ministère de l’Intérieur auparavant.

Suite à ce qui précède, nous appelons le peuple amazigh, citoyens et citoyennes ainsi que tribus et associations, à boycotter activement les élections législatives qui se dérouleront au Maroc le vendredi 7 octobre 2016/2966 et à participer massivement au sit-in préventif qui sera organisé à Marrakech le samedi 12 novembre 2016/2966, et qui se tiendra parallèlement à la Conférence mondiale sur le climat (COP22) au début du novembre prochain. Etape militante à laquelle l’Assemblée mondiale Amazighe avait appelé les amazighes et les démocrates. Et ceci suite à la fermeture de toutes les portes de participation conséquente des Amazighes quant à la conception des décisions politiques dans leur pays. En plus du mépris des Amazighes et la poursuite de la politique de discrimination systématique dont ils sont l’objet. Et nous faisons endosser à l’Etat marocain et à toutes ses institutions, la responsabilité de notre décision que nous avons prise, suite au viol de la loi suprême du pays, à savoir la constitution. Nous réaffirmons la nécessité de continuer à lutter en faveur d’ une constitution démocratique, en fond et forme, qui promulgue tous les droits du peuple amazighe, dans le cadre d’une monarchie parlementaire, démocratique et fédérale. Et nous répondons aux polémistes, qui appellent à la participation aux élections et qui tentent de concevoir le boycott comme position absurde, que l’absurdité réside dans le viol et la trahison de la constitution ainsi que l’ignorance des discours royaux quant au respect de l’article 5 de la Constitution. Et n’oublions pas de leur rappeler que la monarchie est une institution pour tous les Marocains et que le Roi est également roi de ceux qui ne votent pas.

Rachid Raha

Président de l'Assemblée mondiale amazighe

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Commentaires (2) | Réagir ?

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omar Demdoum

M. rachid tu vas chez nos ennemis pour agresser ton peuple amazighe. tu ne represente personne au maroc en tout cas pas moi je suis rifain et fiier d'etre marocain et le Roi Mohamed 6 est mon roi que j'adore. point. tu n'obtiendraa rien des DZ.

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Histoire : Les marocains expulsés d’Algérie

Mar 18, 2012Algérie, Farid Mnebhi, Israël, Maroc, Pays du Maghreb, Terre d'Islam5

Histoire : Les marocains expulsés d’Algérie

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Non satisfaites d’avoir chassé les français, exterminé les Harkis et leur famille, forcé les Juifs algériens à quitter le pays, bafoué la culture Kabyle et interdit aux Kabyles chrétiens de pratiquer librement leur culte, les autorités algériennes ont opéré un véritable nettoyage ethnique.

Par Farid Mnebhi

Un nettoyage occulté, ou minimisé, évidemment par l’Algérie et sa presse car il constitue, sur le plan des droits humains et des conventions internationales, une violation.

Cet épisode honteux des autorités algériennes n’est en fait que la traduction de la haine de ces mêmes autorités envers les marocains et motivé par des abominables vues anti-marocaines.

J’explicite mon propos.

En ce 18 décembre 1975, jour de l’Aid Adha, une des plus importante fête musulmane, les autorités algériennes de l’époque ont commis l’irréparable : 45. 000 familles marocaines, soit plus de 350 000 personnes, installées en toute légalité dans ce pays depuis le 19ème siècle ont été déportées d’une manière brutale et inhumaine après avoir été dépouillées de tous leurs biens et cruellement séparées des leurs, pour ceux issus de mariages mixtes.

Il est à rappeler que ce drame humain est le résultat de la folie de Boumediene et de son ministre des affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, tous deux du clan d’Oujda et principaux artisans de la confiscation de l’indépendance algérienne et des assassinats des chefs kabyles et du meurtre de milliers de kabyles.

Il est à souligner que cette grave décision, saugrenue et grotesque, est également intervenue en réaction à la marche verte décrétée par feu Hassan II deux mois auparavant, au courant du mois de novembre de la même année.

Cette folle décision a été entérinée par le conseil de la révolution, composé entre autres du général Larbi Belkheir, et de Chadli Benjedid et devait se faire selon un mode opératoire bien précis.

Une longue marche déshonorante conduira ces milliers d’immigrés Marocains d’Alger, d’Oran, Tlemcen, Annaba, Constantine et autres villes algériennes, où ils ont été contraints d’abandonner leurs biens, leurs familles et leurs enfants (pour les couples mixtes qui constituent la majorité), vers les frontières, du côté de la ville d’Oujda.

Ces reconductions à la frontière dans des conditions barbares ressemblaient étrangement à celles des nazis à l’encontre de plusieurs communautés comme les Tziganes de l’Europe de l’Est

Les marocains seront pourchassés et traqués dans tout le territoire, maltraités, arrêtés et emprisonnés dans des camps de concentration. Ils subiront tous les supplices avant de rentrer au Maroc.

Suite à ce drame humain, les autorités marocaines n’ont pas fait subir le même affront à la communauté algérienne qui vivait au Maroc.

Pour mémoire, en 1973 l’Etat marocain avait exproprié des entreprises et des exploitations qui étaient aux mains des étrangers mais n’avait pas expulsé et saisi leurs autres biens personnels. Cette politique se nomme nationalisation et l’Algérie en avait fait de même en 1962, et tous ont été indemnisés, algériens comme français, portugais, italiens, espagnols ou autres.

Il est donc juste de dire que les autorités algériennes ont opéré un véritable nettoyage ethnique à l’encontre des marocains et ce, pour des raisons à caractère uniquement politiques et qui ne se fondent sur aucun matériel historique et qui sont motivés par des abominables vues anti-marocains. Il serait bon aux algériens de fouiller les archives de leur pays et d’interroger les morts et les vivants sur cet épisode.

Malheureusement le drame de cette communauté marocaine reste peu connu à travers le monde, mais ce qui est encore plus grave et choquant, c’est le comportement hypocrite de certains humanitaires et autres responsables politiques qui ne sont pas choqués et inquiets de la situation dans laquelle vivent ces 350 000 personnes ni de celle dans laquelle se débattent les séquestrés des camps de Tindouf.

Pour conclure mon propos, je vous livre une déclaration faite par Nacer, un des fils de feu Mohamed Boudiaf, président algérien assassiné Elle résume a elle seule la cruauté des ces dirigeants et l’état de déliquescence dans lequel se trouve l’Algérie.

« Quand on disait que la Méditerranée traverse la France comme la Seine traverse Paris, on mentait aux peuples français et algérien. Quand on a essayé d’apprendre au peuple algérien 
que ses ancêtres étaient des Gaulois, on mentait aux deux peuples. Quand on maquillait l’assassinat de Larbi Ben M’Hidi en suicide, on mentait au monde entier.

Quand, en Algérie, après l’indépendance, on disait au peuple algérien que sa culture était arabo-musulmane, on lui mentait parce qu’on occultait sa dimension berbère.

Quand on lui cachait l’existence de personnalités comme Ferhat Abbas, Mohamed Boudiaf, Aït Ahmed et tant d’autres hommes et femmes, on lui mentait parce qu’on travestissait son histoire contemporaine.

Quand on lui disait que la révolution agraire va réussir, on lui mentait parce qu’on exploitait la crédulité des pauvres paysans.

Quand on lui disait que l’Algérie sera « le Japon de l’Afrique », on lui mentait parce qu’on n’a pas éduqué le peuple algérien comme l’a été le peuple japonais.

Quand on lui disait que le socialisme est la seule voie pour sortir le pays du sous-développement, on lui mentait, parce qu’on disposait des richesses du pays sans le consulter.

Quand on lui a dit, en 1991, qu’il aura des élections « libres et honnêtes », on lui mentait parce qu’on ne lui a jamais appris les fondements de la démocratie.

Quand on a dit à Boudiaf que les islamistes sont le seul problème de l’Algérie, on lui a menti parce que ses problèmes ont commencé avec l’assassinat d’un homme comme Abane Ramdane.

Quand Boudiaf a découvert la mafia politico-financière, l’école sinistrée, la manipulation dans tous les rouages, il a compris qu’on n’a jamais cessé de mentir au peuple. On l’assassine et on maquille son assassinat en « acte isolé ». Cependant, tous les mensonges cités plus haut ont été contraints par la Vérité, comme le sera son assassinat

-1
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urfane

Dans votre réquisitoire, je ne sais pas où vous voulez en venir tellement c'est truffé de contradictions.... (ex: rifain et fier de ton amir almouminin)...