Faut-il dire la vérité ?

L'école algérienne, prisonnière de luttes idéologiques
L'école algérienne, prisonnière de luttes idéologiques

Faut-il dire la vérité ? Vérité d’une école sinistrée par le bâclage longtemps commandé par la tutelle d’une part et le laisser-aller exigé pour accéder aux rangs de la hiérarchie éducative.

Puisqu’on ne peut jamais bâtir une nation par le truchement du mensonge ni fonder un État fort par le biais de l’imposture, je dois, en ma qualité d’enseignant, transmettre un message aux autorités concernées sous forme d’une chronique qui pourrait peut-être éveiller en elles la volonté de changer l’état de notre école, cette usine d’esprits en manque de qualité et en mal d’éthique.

Depuis plus d’une décennie, notre société a perdu ses repères et notre jeunesse sa ferveur culturelle héritée des années d’or de l’époque post-indépendance. Même si les causes sont tangibles, et même si l’irruption de l’année 2016 nous est insignifiante, notre école demeure otage de conceptions rétrogrades, imposées par des lobbys tantôt orientaux qui visent le sommeil voire le suicide de l’intelligence algérienne, et tantôt occidentaux qui refusent toute révolution qui peut émaner des milieux scolaires. La récente réforme lancée sous les ordres du président de la République et qui porte toujours les stigmates d’une continuité dans la bêtise, a rendu l’accès de notre école à l’universalité un rêve impossible, le classement mondial de nos universités atteste d’ailleurs du gâchis de notre système éducatif. Nos étudiants qui se comptent en milliers et qui quittent leurs facultés munis plutôt ornés de diplômes de licence, d’attestations de master se retrouvent incapables même de résoudre un simple problème mathématique ni de rédiger une modique missive tant la tumeur de la médiocrité a atteint leur moelle spirituelle.

L’échec de la réforme éducative algérienne est si flagrant qu’il est très impératif pour les responsables de ce secteur si capital de revoir leur feuille de route puisque le danger venant de l’école, en cas de faillite, est plus dévastateur qu’une arme de destruction massive. Madame la ministre est interpellée, en sa qualité du premier responsable du secteur, pour arrêter l’avancée périlleuse de la bêtise. Le droit à la qualité de l’instruction de l’enfant algérien est en passe de devenir un souci insensé face d’une part au silence des partis politiques censés être les veilleurs sur tous intérêts nationaux en général et du peuple en particulier et à la lâche démission de nos intellectuels qui applaudissent au naufrage de la jeunesse algérienne d’autre part.

Rachid Chekri

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Commentaires (2) | Réagir ?

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urfane

Témoignage de Mostepfa LACHEREF : "«En avril 1977, ayant été nommé ministre de l’Education nationale dans le dernier gouvernement de Boumediene et, cela, malgré mes refus répétés, je me vis aussitôt en butte aux attaques et sabotages du clan des conservateurs activistes qui, dans la chasse gardée de l’enseignement à ses différents degrés, avait réalisé depuis 1962 l’union sacrée entre les débris déphasés de certains vieux Oulémas et la nouvelle vague d’arabisants frénétiques et médiocres dominés par le Baath. ". Ce que LACHEREF omet de dire, c'est le rôle que lui même à joué au sein du MTLD dans l'implantation des germes de cette catastrophe. le reste n'est que jérémiades.... Votre alerte Mr CHEKRI est, hélas, sans issue.

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Bachir Ariouat

Enfin, un enseignant qui parle de la ruine de écoles Algériennes et de ses universités à former des ignares, qui se considèrent avoir atteint des sommets.

Tant que nous continuerons sous les régimes politiques successifs sous la houlette des aghyoul du F. L. N. R. N. D., l'Algérie n'émergera pas des profondeurs de la promiscuité, ni ne sera une nation parmi les autres nations, elle restera un pays servile ou obéissant comme un chien à son maître.