Aït Ahmed ou l'exigence au retour à l'assemblée constituante

Aït Ahmed
Aït Ahmed

Ce mardi 23 décembre, veille du Mawlid Ennabaoui el Moubarak, s'est éteint Monsieur Hocine Ait Ahmed, un des premiers militants de l'indépendance nationale. C'est un jour triste pour tous les algériens.

Je présente à sa famille mes condoléances, ainsi qu'à sa famille politique, qui n'est pas seulement celle du FFS, mais qui englobe tous les algériens qui se sont toujours reconnus dans son long combat pour la liberté et la Démocratie dans notre pays.

Inlassablement.

En effet, Da l'Hocine a toujours exigé le retour à la légimité constitutionnelle, par l'élection d'une Assemblée constituante. Il a refusé tous les compromis et touts les honneurs qui lui ont été proposés à l'effet de l'amadouer.

Il disparaît au moment où cette idée a gagné les esprits et se trouve partagée par la quasi-totalité de l'opposition nationale.
Sa fermeté sur les principes et sa constance dans la dénonciation de tous les abus et des atteintes à la démocratie et aux droits de l'homme dans notre pays ne l'a cependant pas empêché de saluer et d'adhérer au processus démocratique engagé en 1989.
Il est rentré au pays pour apporte sa pierre à l'édifice, de la manière la plus démocratique qui soit, c'est à dire en participant aux élections locales et régionales de juin 1990 et aux élections législatives de Décembre 1991.

L'arrêt brutal du processus électoral entre les deux tours de ces élections l'a amené à exprimer publiquement ses craintes et son désaccord.

Sa participation à l'initiative de Sant'Edgidio aux côtés des deux autre vainqueurs de ces élections (FLN et FIS) a soulevé la colère des dirigeants algériens qui ont tout fait pour diaboliser l'initiative et discréditer ses auteurs.

C'était pourtant là une initiative éminemment politique qui aurait du interpeller tous les démocrates algériens.
Nous avons payé très cher notre empressement à nous mettre derrière l'armée, censée nous protéger contre les périls de l'aventurisme islamiste.

Ait Ahmed, clairvoyant, nous avait pourtant mis en garde contre les conséquences de cet alignement sans condition derrière l'armée. Et de fait, nous avons eu tous ce que le pouvoir prétendait nous éviter: l'étouffement des libertés, la guerre civile et la régression économique et sociale.

Nous continuons de constater tous les jours la justesse de ses thèses, comme en témoigne la grave crise entre les services de renseignement, cheville ouvrière de la lutte antiterroriste post Janvier 1992 et la direction politique du pays. La grave concussion entre les milieux d'affaires et le pouvoir se conjugue avec une aggravation sans précédent de la dépendance économique du pays. Le pouvoir issu de l'interruption du processus électoral à fait régresser de 50 ans l'économie du pays, malgré une manne financière sans précédent depuis 1999, qui aurait pu assurer le décollage de tout le continent africain.
Ait Ahmed avait raison et on aurait du l'écouter. Est-il trop tard?
Oui, sauf si, dès aujourd'hui, on fait comme il l'a toujours dit, à savoir table-rase de ce maudit Système qui conduit le pays à l'abîme.

Repose en paix, Da l'Hocine. Ton message est passé. Il appartient maintenant à tous les algériens de valoriser ton testament. Ta disparition nous donnera encore plus de force et de détermination.

A Dieu nous appartenons. A Lui nous reviendrons.
Vive l'Algerie libre et démocratique!

Ali Benouari

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Commentaires (1) | Réagir ?

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mhand said

aaah ? si on pouvait retourner en arrière dans le temps, et faire redefiler ces moments ou presque tous les algériens vous disent que ait Ahmed s est réuni avec les kouffars en Italie, pour décider de leur sort ?. pourtant, ce geste, cet exploit, seuls des hommes comme da l hocine peuvent le réussir, et ils l on diabolises. dieu vous pardonne, si vous le méritez, ce que vous avez fait de mal ; a la nation algérienne, aux vrais démocrates et aux hommes comme da l hocine.