Ali Benflis : "Le pouvoir projette de l’Algérie une image pathétique"

Ali Benflis
Ali Benflis

Intervention d'Ali Benflis, Président de Talaie El Hourriyet, à l’occasion des assises du Parti à Naâma.

(...) Lorqu’il y a 9 mois l’autorisation de tenir le Congrès Constitutif du parti nous a été accordée ou lorsqu’il y a cinq mois nous réunissions ce Congrès Constitutif ou lorsqu’il y a seulement deux mois nous obtenions l’agrément de Talaie El Hourriyet comme nouvelle formation politique, rares étaient ceux qui pensaient qu’en un laps de temps aussi court nous serions en mesure d’inaugurer les permanences de Talaie El Hourriyet à El Bayadh et à Naama. Dans ce seul fait, il y a tous les témoignages que Talaie El Hourriyet ont réussi leur pari ; qu’elles provoquent un engouement, et qu’elles suscitent une adhésion à ce qu’elles proposent.

Votre parti se porte bien ; il avance et la cadence de sa marche dépasse toutes nos espérances. L’on parle souvent du discrédit ou du rejet de la politique et du politique, mais Talaie El Hourriyet sont en train d’invalider cette thèse en démontrant que le politique peut gagner la confiance des citoyennes et des citoyens s’ils sont convaincus de sa sincérité, de son désintéressement et de sa volonté de les servir ; Talaie El Hourriyet sont aussi en train d’invalider cette thèse en démontrant que la politique peut attirer et rassembler si elle s’exprime à travers un projet politique crédible, offrant des solutions aux problèmes vécus et répondant aux attentes de nos concitoyennes et de nos concitoyens.

Avec toute la modestie qui s’impose et tout le sens de la mesure qui doit caractériser nos comportements, nous pouvons dire aujourd’hui, que Talaie El Hourriyet contribuent à réhabiliter le politique et la politique.

Ce que nous avons accomplis en moins d’une année ne relève ni du miracle ni du simple coup de chance. Si Talaie El Hourriyet sont déjà représentés à travers les 47 wilayas du pays et les 13 circonscriptions de la wilaya d’Alger, cela prouve indubitablement la portée nationale du mouvement populaire qu’elles ont crée et du projet politique qu’elles offrent au pays. Si Talaie El Hourriyet son représentée actuellement dans 1250 communes et qu’elles ambitionnent d’être représentés dans toutes les 1541 communes du pays d’ici la fin de l’année courante cela prouve tout aussi indubitablement que partout sur le territoire national, nos concitoyennes et nos concitoyens ont clairement perçus que Talaie El Hourriyet viennent avec du nouveau, qu’elles sont proches de leurs préoccupations et qu’elles apportent des réponses claires et sans équivoque aux questions qui se posent à eux. Si Talaie El Hourriyet comptent plus de 30000 militants et aspirent à doubler le nombre de leurs adhérentes et de leurs adhérents d’ici la fin de l’année, cela prouve également que notre parti a réussi à susciter l’intérêt et la confiance et a gagné en crédibilité.

Et si dans les réseaux sociaux, la page du parti est suivie par 640.000 personnes et si ma page personnelle par plus de 800.000 personnes, cela prouve, enfin, que sur ces grands réseaux de la communication moderne le message de Talaie El Hourriyet capte un intérêt grandissant et parvient à des destinataires toujours plus nombreux.

Quelles sont les conclusions que nous pouvons tirer de toutes ces données qui sont irréfutables et à la disposition de tous pour qu’ils puissent s’en assurer?

Il me semble qu’il y a, principalement, trois conclusions à tirer.

  • La première conclusion est que notre parti est un grand parti d’avenir. C’est un parti de citoyens crée par des citoyens pour des citoyens. Je veux dire par là un parti qui rassemble des militantes et des militants déterminés à agir pour aider le pays à sortir de l’impasse globale dans laquelle il se trouve, pour être aux cotés de tous ceux qui entendent le mettre en position de relever tous les défis politiques, économiques et sociaux auxquels il fait face et pour le mettre sur la seule voie digne de lui, la voie de la quiétude, du progrès et de la prospérité.
  • La deuxième conclusion est que Talaie El Houriyet sont le parti de l’espoir. Notre pays n’est pas frappé par un mauvais sort ; il ne peut pas être et ne sera jamais une victime résignée de la fatalité de l’échec ; et les torts que certains ont pu lui causer peuvent être redressés par d’autres. C’est sans doute là que réside le plus important des messages que Talaie El Houriyet entendent porter : celui de dire à nos concitoyennes et à nos concitoyens que rien n’est perdu et rien ne sera irrémédiablement perdu dans notre pays dès lors que nous saurons tous ensemble tirer les leçons de nos échecs pour en faire le point de départ vers des succès futurs. Les bonnes fortunes ne succèdent pas toujours aux bonnes fortunes et il n’ya pas une fatalité de l’échec répété. Si nous en avons la volonté - et nous avons cette volonté – l’échec peut être transformé en point d’appui pour de nouveaux rebonds.
  • La troisième conclusion est que Talaie El Houriyet offrent au pays une véritable alternative politique, économique et sociale.

Vous entendez souvent dire par les représentants du régime politique en place et par ses clientèles que personne d’autre ne dispose d’une alternative.

Répondez leur qu’eux-mêmes n’ont pas de vision, de projet et d’ambition pour le pays, que leur propre sort les préoccupe plus que le sort du pays, qu’ils défendent leurs affaires et leurs intérêts particuliers plus qu’ils ne défendent l’intérêt général et qu’ils gèrent le pays comme une propriété privée plutôt que comme le bien commun de tous.

Répondez leur aussi qu’une alternative est très facile à trouver et qu’il suffit de faire tout le contraire de ce qu’ils font : respecter la citoyenneté, ne pas ignorer le choix du peuple souverain, ne pas privatiser l’Etat, garantir les droits et les libertés de tous, ne pas permettre une gestion clanique des institutions, bannir la corruption et le népotisme, ne pas gaspiller et dilapider l’argent public et par-dessus tout faire que l’Algérie appartienne à toutes les algériennes et à tous les algériens.

Répondez-leur enfin, qu’au sein de Talaie El Houriyet nous disposons d’une alternative et qu’elle consiste précisément à faire le contraire de ce qu’ils ont fait et de ce qu’ils font encore. Nous avons une vision, une ambition et un projet de société. Nous avons des stratégies, des politiques et des plans pour relever les défis politiques, économiques et sociaux auxquels notre pays est confronté.

Notre parti ne va pas à la rencontre de notre peuple les mains vides et la tête pleine de fausses promesses. Notre parti ne cherche pas à vendre à notre peuple des chimères et des illusions. Notre parti ne cache pas la vérité à notre peuple et se sent un devoir de vérité envers lui en lui disant que notre pays vit l’une des phases les plus critiques de son histoire. Et c’est ce même devoir de vérité qui nous dicte de lui dire qu’il dispose de tous les moyens pour la traverser et pour en sortir plus fort, plus averti et mieux armé pour poursuivre sa marche vers des horizons plus prometteurs et plus gratifiants.

Mesdames et Messieurs,

Vous aurez certainement remarqué tout comme moi que ces derniers temps, les représentants du régime politique en place menacent, intimident et accusent tous ceux qui les mettent devant la réalité de leurs échecs dans tous les domaines politiques, économiques et sociaux.

Dites leur avec moi que leurs menaces, leurs intimidations et leurs accusations ne font trembler aucun d’entre nous ; dites leur avec moi que leurs menaces, leurs intimidations et leur accusations n’entameront d’aucune façon notre détermination à poursuivre notre combat politique pour aider notre pays à sortir de la spirale de l’échec et entrer dans le cycle vertueux du progrès et du développement ; dites leur avec moi que leurs menaces, leur intimidation et leurs accusations ne sont pas les signes d’un régime politique confiant, sûr de lui-même et maitre de la situation mais ceux d’un pouvoir désemparé et dans le désarroi. Les représentants du pouvoir politique en place parlent aussi abondamment ces derniers temps.

Ils nous parlent beaucoup de l’homme providentiel et des miracles qu’il aurait accomplis et qu’ils sont les seuls à voir. Ils nous parlent beaucoup de démocratie apaisée alors que le pays a besoin surtout d’une démocratie non faussée ; ils nous parlent d’Etat-civil alors que nous attendons un Etat de droit ; ils nous parlent de démocratie participative alors qu’ils font tout pour empêcher l’avènement d’une plus simple démocratie représentative ; ils nous parlent de révision d’une constitution qu’ils ont seize années durant malmenée, violentée et violée sans retenue alors que le pays attend toujours son entrée dans le concert des grandes nations démocratiques ; ils nous parlent de surveillance des élections alors que nous réclamons le bannissement définitif de la fraude et le respect absolu du jugement du peuple souverain ; ils nous parlent de programmes présidentiels qui n’existent plus et, quand ils ont existé du temps de la manne financière, nous avons vu ou cela nous a mené : une économie qui n’exporte aucune richesse à l’exception des hydrocarbures ; un pays dépendant de l’extérieur pour son alimentation, pour ses soins, pour ses équipements et pour toutes sortes de services dont il a les moyens de se passer ; ils nous parlent d’unité nationale alors que le clientélisme, le régionalisme, le clanisme, le népotisme et la corruption font des ravages dans notre système politique, dans notre économie et dans notre société.

Nous avons mal de voir notre pays stagner ou reculer alors que les autres nations avancent et progressent.

Nous avons mal lorsque nous lisons chaque jour que notre pays est aux derniers rangs des classements mondiaux dans tous les domaines.

Nous avons mal lorsque nous constatons que les richesses nationales sont pillées ou mal gérées, que notre potentiel humain est sous utilisé et que l’on dise de notre pays dans le monde que l’Algérie est un pays riche habité par un peuple pauvre.

Nous avons mal de voir une vacance du pouvoir projeter de l’Algérie une image aussi pathétique dans le monde, une image qui lui vaut d’être l’objet de compassion chez les uns ou de dérision chez les autres.

Nous avons mal de voir le fossé se creuser entre les gouvernants et les gouvernés, entre les citoyens et les institutions qui sont censées être les leurs, et entre l’Etat lui-même et la société toute entière.

Nous avons mal de voir l’Etat national affaibli, la nation menacée par toutes formes de marginalisation et d’exclusion et la société sapée dans ses fondements par toutes sortes d’injustice et d’inégalité.

Nous avons mal de voir notre pays conduit à l’impasse, insatisfait de son présent et incertain quant à son avenir

Nous avons mal, Mesdames et Messieurs, de voir l’état dans lequel se trouve votre région malgré toutes ses ressources et les trésors inestimables que recèle son potentiel humain.

Je conseille à ceux qui prétendent que les 16 dernières années ont été des années d’efforts, de construction et de réalisation sans précédent de venir dans cette région pour constater de leurs propres yeux l’étendue de leur échec politique, économique et social.

Qu’ils viennent, ici dans cette région pour vous entendre leur dire que vous n’êtes pas consultés ou écoutés sur la gestion des affaires qui vous concernent au premier chef.

Qu’ils viennent, ici dans cette région, pour vous entendre leur dire que vous ne vous sentez pas représentés car la fraude à confisqué vos choix et détourné vos voix.

Qu’ils viennent, ici dans cette région, pour vous entendre leur dire que vous ne vous sentez pas comme des citoyens à part entière parce que vos droits ne sont pas respectés et que vos libertés ne sont tolérées que dans les limites qui leur plaisent.

Qu’ils viennent, ici dans cette région, pour vous entendre leur dire que vous savez qu’il y a une vacance du pouvoir au sommet de l’Etat et que le vide ainsi créé est comblé par des groupes d’influence, d’intérêt et de pression qui n’agissent qu’en fonction de leurs appétits et de leurs ambitions démesurés et sont absolument indifférents quant au sort de l’Algérie et des algériens.

Qu’ils viennent, ici dans cette région, pour vous entendre leur dire que vous êtes les premières victimes de cette vacance du pouvoir qui a entrainé l’arrêt du fonctionnement des institutions et de l’administration publique sur lesquelles vous comptez pour répondre à vos attentes et satisfaire les besoins les plus essentiels de votre quotidien.

Qu’ils viennent, ici dans cette région, pour vous entendre leur dire que vous êtes plus qu’ailleurs dans le pays, victimes de marginalisation et d’exclusion et victimes des injustices et des inégalités.

Qu’ils viennent, ici dans cette région, pour vous entendre leur dire, qu’ils ont eu entre les mains 800 milliards de dollars mais que rien dans votre quotidien n’a changé fondamentalement qu’il s’agisse d’éducation, de santé, de logement, de transport, d’alimentation en eau ou en électricité ou d’emploi.

Qu’ils viennent, ici dans cette région, pour vous entendre leur dire, que vous savez qu’une grave crise économique est aux portes de l’Algérie, et que vous demandez à savoir pourquoi nos gouvernants qui ont bénéficié d’une manne financière exceptionnelle l’ont si mal utilisée, gaspillée ou permis son accaparement indu au point que le pays n’est pas en mesure de faire face à cette crise.

Qu’ils viennent, ici dans cette région, pour vous entendre dire, que vous êtes conscients du fait que le Gouvernement veut vous faire porter seuls le fardeau de cette crise, vous les simples citoyennes et citoyens, et qu’il en exonère ses clientèles et ses appuis, ainsi que toutes les forces de l’argent illégitimement gagné.

Mesdames et Messieurs ;

Les problèmes auxquels notre pays fait face sont sérieux parce qu’il y a un vide au sommet de l’Etat qui empêche leur prise en charge et leur traitement effectif. Les défis qui se posent au pays ne sont graves que parce qu’il n’y a pas un gouvernement capable de les relever. Les paris que nous devons gagner peuvent être des paris perdus en l’absence d’institutions légitimes, représentatives et crédibles.

Ces problèmes, ces défis et ces paris exigent un Etat fort, une Nation unie et une société soudée.

Un Etat n’est fort que par la légitimité et la représentativité qu’il tire d’une citoyenneté épanouie et d’une volonté populaire respectée. La Nation n’est unie que si elle bannit la marginalisation et l’exclusion de ses rangs. Et une société n’est soudée que si elle se construit sur la base de la justice sociale, de la solidarité et de l’égalité des chances.

L’alternative démocratique que nous revendiquons va dans ce sens. Cette alternative signifie que l’Algérie du XXI ème siècle ne peut plus vivre avec un régime politique datant du siècle dernier avec une mentalité, une culture et une pratique politique dépassées et obsolètes. Cette alternative signifie aussi que l’Etat national ne peut être construit sans l’accord et l’adhésion des citoyens et sans le respect du jugement et du choix du peuple souverain. Cette alternative signifie, enfin, l’édification d’un Etat de droit qui ne peut jamais être un Etat qu’une minorité instrumentalise pour asseoir sa domination et son hégémonie sur la majorité de notre peuple.

Face à l’impasse politique, économique et sociale actuelle, notre peuple doit exercer de nouveau son droit à l’autodétermination c'est-à-dire se réapproprier son Etat national pour le remettre au service de ses seules aspirations et ambitions.

C’est en cela que réside la voie vers le renouveau national dont nous partageons les valeurs et les idéaux. Cette voie c’est celle du rassemblement pour le changement.

Ali Benflis

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Je ne lis pas les articles des anciens du F. L. N., parce qu'ils sont pathétiques surtout lorsqu'ils ont occupés des fonctions de dirigeants de notre pays, sachant qu'il n'ont rien fait lorsqu'ils étaient aux commandes du pays, je ne vois pas comment aujourd'hui, il peuvent trouver des recettes miracles pour sortir le pays de la moise dans laquelle il se trouve, parce que c'est eux même qui l'ont met dans cette situation, du moins ils ont pris part.

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moh arwal

il n'arrete pas de parler de vaccance de pouvoir c est las seule chose qu il connaisse. el loursi yaba!!!!