L’Algérie, entre le marteau et l’enclume

Le clan Bouteflika s'est élargi à une puissante force prédatrice qui conduit l'Algérie au désastre.
Le clan Bouteflika s'est élargi à une puissante force prédatrice qui conduit l'Algérie au désastre.

En 2006, l’auteur Boualem Sansal a dédié à la mémoire de Boudiaf une lettre de colère et d’espoir qu’il a intitulée ‘Poste Restante: Alger’.

Hélas, dans toutes les villes d’Algérie, les lueurs d’espoir s’éteignent l’une après l’autre et le marasme touche même les fidèles de Bouteflika qui commencent à douter de sa capacité à diriger le pays. Il ne reste que cette colère qui grandit à chaque fois que les organes de propagande du régime nous infantilisent en nous promettant un avenir radieux, tout en relayant les messages d’intimidation de l’Autorité qui embastille tout élément récalcitrant. L’Algérie est gouvernée au jour le jour par des dépêches non authentifiées déposées à la poste restante d’El Mouradia.

On a l’impression que le temps s’est arrêté et que le biberon de la rente pétrolière a anesthésié tout un peuple. Après tout, "comment mesurer le temps écoulé si personne ne bouge", s’interrogeait Boualem Sansal. Durant ces quinze dernières années, les Algériens ont assisté sans réagir au pourrissement de leur école et au développement sauvage de l’import-import qui a contribué à détruire peu à peu l’économie naissante du pays. Personne n’a cherché à savoir où sont passés les 800 milliards de dollas qui ont été engloutis sans aucune transparence. Plus grave, c’est un Président étranger, Hugo Chavez, révolté par l’apathie du peuple algérien, qui s’est déplacé jusqu’à Alger pour dénoncer la loi scélérate sur les hydrocarbures votée par un parlement dévoyé.

L’immobilisme et l'inconscience collective ont conduit à une politique suicidaire qui s’est aggravée lorsque le Président est devenu incapable de parler à son peuple. Déjà, bien avant cette incapacité physique, Boualem Sansal écrivait : "Le nom même de notre pays, Algérie, est devenu, par le fait de notre silence, synonyme de terreur et de dérision et nos enfants le fuient …"

Effectivement, rien ne bouge dans une Algérie sans voix. Même quand un responsable ONG, un officier en retraite ou un homme politique s’offusque et se met à balancer, c’est souvent pour faire diversion et éviter de mettre en évidence, avant l’heure, le complot qui se trame contre l’Algérie depuis quinze années car l’issue fatale est proche. On est dans une situation complètement kafkaïenne où personne ne veut voir la vérité en face et attend patiemment que le ciel lui tombe sur la tête. Hélas, Chavez, qui est mort, ne pourra pas venir à notre secours une nouvelle fois, au moment où on parle du retour dans le gouvernement de l’intouchable agent fédéral US, Chakib Khelil.

Nous sommes conscients que l’Algérie n’est qu’un petit pion parmis d’autres, qu’on manipule depuis deux décades sur l’échiquier de la scène géopolitique mondiale. Aujourd’hui, la menace se précise et nous sommes à un tournant décisif. L’Algérie sera-t-elle épargnée parce que des hommes et des femmes vont se réveiller, dénoncer ce complot et imposer des mesures de sauvegarde ou connaîtra-t-elle le sort réservé à ses prédécesseurs, l’Irak, la Lybie et la Syrie, ces pays très riches devenus brutalement exsangues avec la complicité morbide de leurs dirigeants?

Les différents "printemps arabes" ont montré que le succès des opérations de destruction a été le fruit d’un travail minutieux de contrôle de l’opinion, à travers des organes de communication dévoués, ce qui semble paradoxal dans un monde globalement ouvert grâce à la technologie internet. L’absence de tout évènement annonciateur, les moyens importants de destruction utilisés et le sacrifice sans pitié des populations civiles innocentes, avec une couverture médiatique internationale aux ordres, ont permis la mise en œuvre de plans machiavéliques qui ont conduit rapidement à la liquidation de pays dont le seul tort a été de ne pas accepter de faire allégeance aux forces de l’OTAN.

Que constatons-nous depuis la chute des prix du pétrole ? Que l’immobilisme annoncé par Boualem Sansal s’applique même aux réformes "alors que tous les voyants économiques clignotent au rouge". La baisse des exportations et la dévaluation de 30 % du dinar n’inquiètent pas outre-mesure le gouvernement. "Il ne faut pas céder à la panique car c’est une question de vie ou de mort pour le régime", nous dit-on. C’est bien sûr de la foutaise car ce régime de traitres s’est fixé pour mission de détruire les fondements de notre pays selon une feuille de route bien précise.

Chakib Khelil, ami d’enfance de Bouteflika, est l’artisan de la destruction du secteur de l’énergie qui constitue la pièce maîtresse de cette feuille de route.

On avait déjà un aperçu du personnage avec les péripéties liées à la loi sur les hydrocarbures, mais ce sont les scandales dénommés Sonatrach 1 et 2 qui ont révélé au grand public que Chakib Khelil était le chef d’une bande organisée de malfaiteurs. Des années plus tard, ce sont des juges anti-maffia italiens (qui ont réussi à condamner Berlusconi) qui font la lumière sur les sociétés écran utilisées par Chakib Khelil pour blanchir les centaines de millions de dollars engrangés par des dessous de table. Le citoyen algérien, incrédule, a visionné tout le film: l’exfiltration de Chakib Khelil avec ses hommes de main, l’annulation du mandat d’arrêt international délivré par le procureur général Belkacem Zeghmati, les graves révélations de l’ex-ministre de la Justice Mohamed Charfi concernant les menaces d'Amar Saadani, la mise au placard récente des enquêteurs, juges et procureurs qui ont osé porter des accusations contre Chakib Khelil et surtout les interminables reports des procès en Algérie et en Italie.

C’est donc sans surprise qu’il assiste à l’apothéose : Chakib Khelil, Guest star (invité d’honneur) à la réception organisée par l’ambassade d’Algérie à Washington à l’occasion des festivités du 1er novembre 2015. Chakib Khelil pourra non seulement rentrer en Algérie mais aussi réintégrer l’équipe gouvernementale. En fait, Chakib Khelil, notre Ahmed Chalabi, n’a jamais été très loin des décisions prises à Alger. Ses poulains sont toujours en poste, notamment à la présidence de l’agence Alnaft dont la création par Chakib Khelil a dispensé Sonatrach de sa principale mission: reconstituer les réserves d’hydrocarbures. Certains fidèles executants comme Khebri ont même été promus au rang de ministre.

C’est ce ministre qui a installé, le 4 novembre 2015, les nouveaux responsables des Branches de Sonatrach, après avoir congédié les responsables qui ont assuré des intérims pendant plusieurs années et qu’on a oublié de remercier. Durant cette cérémonie d’installation, le ministre de l’Energie annonce à la presse que la production d’hydrocarbures est en déclin depuis 2009, date qui correspond à la mise en place de l’agence Alnaft.

Notre ministre de l’Energie, ex-DG de l’Institut algérien du pétrole, du temps où la formation a été privatisée par Chakib Khelil, a reçu une lettre ouverte datée du 23 septembre 2015 (lettre ouverte) qui donne un éclairage sur le rôle joué par Haddad dans ces nominations, rôle qui avait été dénoncé par Louisa Hanoune. Nous savions qu’un jeune cadre supérieur (N-3), de plus timide (on attend de le voir participer à un débat télévisé), qui n’a jamais assumé de responsabilités de cadre dirigeant, ne serait pas en mesure de proposer une stratégie de sauvegarde pour tenter de redonner confiance aux travailleurs de Sonatrach.

Cette lettre ouverte n’a pas réussi à empêcher la mise en place d’un management qui s’est mis au service des parrains de Chakib Khelil et de Hadad. Saviez-vous que ‘ahitos’ signifie forgeron ou encore fils du dieu de la forge dans la mythologie grecque ? Que peuvent une déclaration de Louisa Hanoune et une lettre ouverte contre la volonté des dieux de l’Algérie? On ne pardonnera jamais à notre peuple d’avoir amendé la loi sur les hydrocarbures de Bob Pleasant.

Pour certains acteurs nationaux et étrangers, Sonatrach, prise entre le marteau et l’enclume de Haddad, le nouveau Rab el Dzair, finira à la casse. C’est l’un des objectifs de nos dirigeants à la solde de nos ennemis.

Que va-t-il se passer ? Bouteflika et ses hommes de main vont ramasser l’argent sur la table durant cette fin de mandat. Ils donneront instruction aux hommes qu’ils ont placés à Sonatrach, de pomper à mort les hydrocarbures, quitte à occasionner des dégâts irréversibles aux gisements. Ils offriront des contrats en gré à gré à leurs partenaires (qui sont déjà identifiés parce qu’ils ont le monopole des contrats de service de Sonatrach) en échange de dessous de table.

Le procès Sonatrach, l’inculpation de Chakib Khelil, on n’en parle plus mais on garde les yeux rivés sur le planning du procès de Saipem à Milan. Les autorités italiennes, en accord avec les autorités algériennes, vont bientôt effacer toutes les poursuites contre Chakib Khelil et Scaroni. En échange, la justice américaine passera l’éponge sur l’amende pour corruption avérée de SAIPEM

En plus des actes de sabotage, de trahison et de corruption, Il y a manifestement une volonté de provoquer et d’humilier le peuple algérien. La lecture de la bliographie du drebki (CV Saadani) SG du FLN et des malfrats qui siègent à l’APN, confirment que la nation algérienne est déjà morte.

D’ici la fin du 4e mandat, le régime ne sera plus en mesure de cacher la vérité au peuple. On nous révèlera alors que la baisse de production d’hydrocarbures va s’accélérer et qu’on devra faire face à une crise énergétique qui, en fait, a commencé depuis des années pour les carburants qui sont partiellement importés. Cette situation de crise énergétique latente, connue de longue date, est beaucoup plus sérieuse sur le long terme que la crise financière qui nous menace à court et moyen termes parce que nos dirigeants n’ont rien fait pour gérer cette menace. Bien au contraire, ils ont encouragé le gaspillage, la contrebande de carburants et renvoyé aux calandres grecques la transition énergétique.

Les Amar Saadani, Ali Haddad, Chakib Khelil et tous les hommes du premier cercle du Président travaillent pour un autre drapeau. Munis de papiers en règle, leurs familles sont déjà installées à Paris, Washington ou Dubai dans les biens immobiliers acquis avec l’argent détourné.

Sid Kaci

Le conte imaginaire d’Ali Baba et les quarante voleurs

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (3) | Réagir ?

avatar
Aksil ilunisen

Qui aurait dit que la France un epuissance detentreice de l'arme nucleaire finirait par ramasser ses chaussettes pourries et quitter cette O combien adorée par ses enfants, les enfants de Gaya.

________________________________

Invite a mediter qui croit user de la ruse de l'intimidation et du mensonge pour tenter d'expterminer mon peuple au nom d'une religion faussaire.

Apres le petrole, le deluge!

avatar
moh arwal

ils peuvent courrir pour matter imazighene

avatar
Kichi Duoduma

Yella win s'nizmren i les Berroberes, yah?