C’est le moins que nous puissions dire de ce qui vient de se passer. Le ministre de la communication, Hamid Grine a décidé de porter plainte contre El Watan TV pour avoir diffusé les propos de l’ancien chef terroriste Madani Mezrag.

Pour rappel, cet ancien chef de l’AIS a menacé le président Bouteflika tout en affirmant que personne ne peut l’empêcher de créer un parti politique selon l'article 26 de la charte pour la réconciliation nationale. La chaine de télévision d’El Watan n’a fait que diffuser ces déclarations.

Qu’importe ! Il y a longtemps que le groupe El Watan est dans le collimateur du clan au pouvoir. Alors l’occasion est trop belle pour la laisser filer. Car, qu'est-ce qui empêche donc le ministre de laCommunication de poursuivre ce sanguinaire en justice plutôt que cette chaîne qui n’a fait que diffuser l’émission ? Pourquoi l'auteur s'en sort sans aucune poursuite ? Cela veut-il dire que les médias devront désormais choisir leurs interlocuteurs au risque de subir les foudres du clan ?

Mais dans la pratique : il y a comme un deux poids, deux mesures qui renseigne sur les visées des tenants de la décision. Tout marche sur la tête.

Ainsi, le général Benhadid, accusé, après son entretien radiophonique, de porter atteinte au moral des soldats, a été arrêté alors que la radio qui l'a interviewé n'était pas poursuivie !

Si les révélations du général à la retraite sont très graves, les menaces et la défiance de l’ancien chef terroriste à l'encontre du chef de l’Etat ne le sont pas moins.

Si le général était poursuivi pour de tels propos, le sanguinaire Mezreg devrait l’être, dans les secondes qui avaient suivi ses déclarations, tellement ses propos étaient dangereux, et, surtout, que la loi lui interdit toute activité politique, à plus forte raison, qu'il s'agit de menaces.

Achour Boufetta