Bouteflika et l’Armée : 2. « Comment le président a relancé le terrorisme »

Bouteflika et l’Armée : 2. « Comment le président a relancé le terrorisme »

Mohamed Chafik Mesbah, qui prépare la publication prochaine de son ouvrage Problématique Algérie, qui traite de l’évolution de la situation générale dans le pays, donne dans Le Soir d’Algérie, à travers ces bonnes feuilles de cet ouvrage, un avis sur la relation de l’institution militaire et la sphère politique.

" Il faudrait s'interroger s'il existe un traité de stratégie, un programme d'enseignement normalisé, une typologie homologuée des modes opératoires et des conduites à tenir. A l'état empirique, une approche globale du phénomène du terrorisme a pu s'imposer avec une projection appropriée sur le terrain. Cela a été moins le fait d'une démarche conceptuelle préalable que le résultat d'un savoir-faire empirique de cadres rompus à l'exercice, aguerris par le terrain et, depuis, trop hâtivement libérés ou remerciés.

Deuxièmement, la dimension organique. La dissolution anticipée des structures spécialisées de lutte contre le terrorisme — à l'image de l'ONRB (Office national de la lutte contre le banditisme) — et le recyclage, pour ne pas dire la disgrâce, des cadres qui dirigeaient le dispositif opérationnel de lutte contre le terrorisme a entraîné un affaiblissement certain des capacités de riposte. La dissolution du Cemis, organe interministériel de coordination du dispositif de lutte contre le terrorisme, intervenu après le départ de l'ancien chef d'état-major de l'ANP, le général Mohamed Lamari — qui le présidait de fait— a provoqué un vide qui n'a pas été comblé. Le Cemis, au total, aura été un lieu de coordination efficace et la personnalité personnalité charismatique du général Mohamed Lamari avait pu s'imposer à l'ensemble des chefs de services de sécurité et de renseignement intervenant au titre de la lutte contre le terrorisme.

La troisième dimension est d'essence politique. Elle se rapporte au découplage persistant entre la lutte contre le terrorisme et les actions audacieuses de développement économique et social, destinées à restaurer les liens de confiance entre la population et les pouvoirs publics. Une erreur d'appréciation — presque un déni de réalité — conduit les pouvoirs publics à imaginer volontiers que les nouveaux terroristes ne sont pas le produit du terreau de la société algérienne, mais une création ex nilhio, importée par les soins de l'organisation Al Qaïda. Pourtant, quel homme politique, tant soit peu avisé, pourrait ignorer que les mêmes causes produisant les mêmes effets, la violence se nourrit toujours de la pauvreté et de l'injustice !

A propos, toujours, de cette dimension politique, comment ne pas évoquer l'impact ambigu de la politique de réconciliation nationale ? Cette démarche a généré une illusion trompeuse de situation dépassée avec l'idée que le terrorisme avait disparu, les sources politiques de la violence étant taries. Voyez les dégâts causés par ce discours infantile sur le niveau de mobilisation des forces de l'ordre et leur degré de vigilance.

Dans la conjoncture présente, le succès des actions terroristes repose sur certains points d'appui favorables, tels que l'absence de vision stratégique officielle pour combattre le terrorisme, l'état d'ébullition exacerbé de la société réelle et enfin l'état de déprime sociale qui gagne les rangs de la masse des forces auxiliaires aux services du maintien de l'ordre. Les perspectives d'évolution de la conjoncture sécuritaire sont à cet égard plutôt sombres. Pour le plus grand malheur de notre pays, l'hypothèse à privilégier est celle qui pourrait voir se croiser, avec une onde de choc inouïe, courbe de violence liée au terrorisme et courbe de violence liée à l'ébullition sociale. "

In Le Soir

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Commentaires (17) | Réagir ?

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soufian

decidemment ce chafik mesbah a reussit une chose dans sa vie d'ancien barbouze que je viens de decouvrir... je savais pas... des que je l ai lu la 1ere fois qu il apublie dans un journal je ne sais plus lequel, il m adonne le sentiment d un faux jeton! eh bien mon premier sentiment s est avere fonde... En tant qu ancien barbouze cachez vous et ne vous montres plus svp... laissez nous en paix

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ADD el machroha ouled bechih

pour:djazairi, je ne veux pas vous faire une apologie sur l’histoire honteuse de certains de nos services de sécurités durant les années de braises, le mal est fait et toutes vous tentatives pour embellir leurs images horrifiantes ne changera rien au fait (oui car ils s’agit bien d’un fait réel) et ne fera que vous décrédibiliser au yeux des lecteurs, alors le mieux a faire c’est de tirer les bonne leçons pour qu'un jours on peuisse exposer notre histoire a nos enfants, en clamons haut et fort plus jamais ca.

Cher monsieur, entendons nous bien, je suis a fond avec vous pour développer l’équipements archaïques de nos services de sécurité, il n’ya pas de contradictions avec ce que j’ai dit avant, mais respectons la lois ne serais ce que pour se distinguer de ces barbares de terroristes, cela me saigne le cœurs de voir nos vaillants guerriers des forces de l’ordre toute catégories confondues, tomber dans les pièges des terroristes faute de moyens, ils méritent bien mieux que cela, mai apparemment la vie de nos soldats ne vaux pas le prix d’une voiture blindée aux yeux de nos dirigeants, alors tan que nos soi-disant politiciens et politologues continuent de fermer les yeux sur cette honte, tan que nos soi-disant généraux n’auraient pas compris l’importance de l’équipements dans la sauvegarde de la vie de nos soldats, et surtouts leurs intégrités physiques et morales, nos frères et nos enfants des forces de l’ordres vont continuer a se faire massacrer gratuitement par des simples attaques de fusils d’assauts ….

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