L’armée, cette colonne vertébrale du système politique algérien

L'Armée a fait et défait les présidents algériens depuis 1962
L'Armée a fait et défait les présidents algériens depuis 1962

Comme le démontre le dernier message du général Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée, félicitant le plébiscite d’Amar Saadani à la tête du FLN, l’armée ne s’est jamais contentée de jouer son rôle républicain, c’est-à-dire être à équidistance entre toutes les formations politiques du pays.

D’ailleurs, malgré les déclarations de bonne foi que l’on pouvait entendre çà et là, les Algériens ne sont pas dupes. L’emprise du haut commandement militaire sur la décision politique a toujours été un fait indéniable en Algérie. En d’autres termes, l’armée n’a jamais quitté la scène politique, et ce, malgré son retrait du comité central du FLN en mars 1989. Bien qu’elle ne se mette pas en avant pour des raisons tactiques, il n’en reste pas moins qu’elle a toujours joué un rôle prépondérant, et ce, depuis le recouvrement de la souveraineté nationale.

Du coup, la lettre du général Gaïd Salah ne fait que rappeler – ou du moins sortir les crédules de leur rêverie – son implication dans le jeu politique. Cela dit, il faut rappeler que cet abus de pouvoir est le fait des hauts gradés. Le simple soldat, quant à lui, se préoccupe, comme la majorité des Algériens, des problèmes de la vie quotidienne. Et s’il pouvait lui arriver de voter FLN, c’est parce que, dans les coulisses, les instructions émanaient d’en haut.

Dans ces conditions, peut-on affirmer, comme le laisse entendre le général Gaïd Salah, que le FLN –à ne pas confondre évidemment avec le FLN historique –est la première force politique du pays ? Pour le vérifier, il suffit d’organiser des élections libres. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le chef des armées est uniment amnésiques. Car, lors des élections libres des années 1990 et 1991, le FLN a subi des défaites électorales cuisantes. Hélas, le parti vainqueur, en l’occurrence le FIS, n’était pas le parti qui voulait consolider la démocratie. En effet, dans ses discours, le FIS suscitait de véritables craintes. Cela étant dit, quitte à être gouverné par des non-démocrates, autant que ce soit par ceux qui sortent des urnes.

Quant au parallèle que fait le général major Gaïd Salah entre le FLN historique et le FLN actuel, il n’y a que les dirigeants qui croient à une éventuelle continuité. À titre d’exemple, ce qui sépare un Saadani d’un Ben M'hidi, de l’avis des Algériens, est tout bonnement une question d’éthique. En effet, les affaires dans lesquelles Amar Saadani est cité – sans qu’il apporte, pour rappel, aucun démenti –sont en contradiction avec les valeurs des hommes de Novembre 1954. Alors faire un parallèle relève d'un raccourci langagier !

Que cache alors le message inapproprié du chef des armées ? Il est évident que la fin de règne de l’actuel chef de l’État – c’est plus la nature qui veut ça et non la volonté de l’homme lui-même – donne lieu à une course effrénée pour la succession. Bien que Saidani n’ait ni la carrure ni les compétences, le fait de contrôler les partis satellitaires est décisif. Ainsi, puisqu’il est décidé que le président en Algérie ne sera jamais issu de la volonté populaire, il faudrait alors ressouder les rangs de la clientèle du régime. Le retour d’Ahmed Ouyahia répondrait à cette logique.

Enfin, c’est dans ce sens que l’on doit comprendre le message du général Gaïd Salah. C’est-à-dire, flatter les seconds coteaux pour qu’ils réalisent, avec zèle, les desseins d’un haut commandement, maître du jeu politique.

Boubekeur Aït Benali

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

L'Armée Algérienne elle a été façonnée par la France et par quelqu'un qui savait ce qu'il faisait, il avait tout programmé, jusqu'à intégré l'Algérie dans son programme Africain, c'était un Monsieur qui examiné la situation mondiale face à une mappemonde et qui connaissait les hommes et l'histoire des pays à qui il s'intéressait, c'est pas comme nos larbins qui se laissent acheté avec des miettes de pain, ils sollicitent les anciens colonisateurs pour se faire nommé à des postes clés, pour servir leur maître.

Ils ne sont pas aux postes qu'ils occupent pour construire et fonder un pays riche et puissant, ils sont aux postes qu'ils occupent pour s'enrichirent et enrichirent ceux qui les nomment, le peuple Algérien et l'Algérie c'est très loin de leurs soucis.

Pour construire un pays, il faut l'aimer, or, nous le savons ces gens dès qu'ils ont volés suffisamment, ils vont acheter des très belles Maisons voir des châteaux en occident, chez leur maître qui finira par les récupérer un jour où l'autre sous un prétexte futile.

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masin at waevan

cette lettre prouve que le pays entier est au dervice de l'ANP, pas le contraire comme il se doit etre. ces résidus de l'armée coloniale ont trahis la glorieuse ALN en se melant de la politique et des affaires. les généraux algeriens ont la plus mauvaise réputation au monde, comme le souligne d'aillleurs ali dilem dans ses caricatures.

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