Les djihadistes de l'Etat islamique contrôlent Palmyre en Syrie

Palmyre serait aux mains des terroristes de l'EI.
Palmyre serait aux mains des terroristes de l'EI.

Les combattants du groupe Etat islamique (EI) contrôlent depuis mercredi soir la quasi totalité de Palmyre en Syrie. Ils subissent en revanche les assauts de l'armée à Ramadi, en Irak. La situation de ces pays sera au cœur d'une réunion diplomatique en juin à Paris.

Les djihadistes sunnites de l'EI étaient entrés le week-end passé à Palmyre, classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Ils ont ensuite été repoussés par les forces gouvernementales, avant de reprendre du terrain mercredi. En fin de journée, ils ont réussi à s'emparer de la quasi totalité de la ville, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG proche de l'opposition. Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, fait état d'un "retrait massif des forces du régime de tous les secteurs". Il a cependant précisé que les djihadistes n'étaient pas entrés dans la prison (est) et le siège des Renseignements militaires (ouest) où se trouvent un grand nombre de soldats.

Par ailleurs, les miliciens progouvernementaux se sont retirés de Palmyre, a rapporté la télévision syrienne. L'essentiel de la population a été évacué au préalable, précise-t-elle. Elle signale que les extrémistes s'attaquent désormais au site antique. Maamoun Abdoulkarim, chef du service des antiquités syriennes, a souligné que des centaines de statues ont été retirées du site archéologique pour être placées en lieu sûr. Au vu des circonstances actuelles, la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a réitéré mercredi à la cessation "immédiate" des hostilités.

Opération nocturne

De l'autre côté de la frontière, en Irak, les forces de sécurité irakiennes ont repoussé une offensive de l'EI à l'est de Ramadi, non loin d'une base militaire. L'opération a été menée durant la nuit de mardi à mercredi. "Ils ont tenté une attaque surprise en arrivant par une autre direction, mais nous étions vigilants. Après environ quatre heures de combat, nous avons déjoué leur offensive", a déclaré Amir al Fahdaoui, chef d'un groupe tribal sunnite favorable au gouvernement.

Les djihadistes se sont emparés de Ramadi le week-end passé. Ils tentent de consolider leurs positions dans la province désertique d'Anbar où le gouvernement ne contrôle plus que des zones résiduelles de territoire. Leur objectif prioritaire est de relier Ramadi à Falloujah", située à une cinquantaine de kilomètres de Bagdad.

Un officier d'un régiment de blindés basé à Ramadi avant l'évacuation a précisé que les djihadistes ont pris possession d'un vaste dépôt de munitions. "Les conséquences de cette prise du dépôt de munitions sont encore plus graves que la perte de la ville elle-même", a-t-il estimé.

Mercredi soir, les Etats-Unis, à la tête d'une coalition internationale anti-djihadiste, ont indiqué procéder à un "réexamen" de leur stratégie en Irak. Ils promettent d'aider les autorités à reprendre cette ville "dès que possible". Par ailleurs, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi s'est rendu mercredi à Moscou pour demander une aide militaire russe face aux djihadistes de l'EI. Il va rencontrer jeudi le président russe Vladimir Poutine pour évoquer "le soutien russe aux forces de sécurité irakiennes pour combattre le terrorisme", a indiqué le bureau du Premier ministre.

La situation en Irak et en Syrie va faire l'objet d'une réunion mardi 2 juin à Paris, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement. Elle devrait réunir quelque 24 ministres et organisations internationales. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry y est attendu. La question des combattants étrangers et de la lutte contre le financement du terrorisme devrait être abordée.

Pour mémoire, une coalition internationale, emmenée par les Etats-Unis, mène depuis août des frappes aériennes contre les positions irakiennes des djihadistes de l'EI qui ont pris le contrôle de vastes pans de territoire en Irak et en Syrie.

AFP

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