Egypte : l'ancien président Mohamed Morsi condamné à 20 ans de prison

Mohamed Morsi condamné.
Mohamed Morsi condamné.

L'ancien président égyptien Mohamed Morsi a été condamné, mardi 21 avril, par un tribunal du Caire, à vingt ans de prison incompressibles pour « incitation au meurtre » de manifestants, plus de vingt mois après sa destitution par l'ex-chef de l'armée et actuel président, Abdel Fattah Al-Sissi. M. Morsi, qui échappe à la peine de mort, va faire appel, a annoncé son avocat.

L'ancien dirigeant et ses 14 coaccusés étaient soupçonnés d'avoir organisé ou participé à la dispersion violente d'une manifestation d'opposants, en décembre 2012, au moment où il était encore au pouvoir. La défense a souligné le manque de preuves, et rappelé que des pro-Morsi avaient aussi été tués dans ces heurts.

Douze autres personnes, principalement des membres, comme lui, de la confrérie des Frères musulmans, ont aussi été condamnées à vingt ans de prison pour les mêmes chefs et pour avoir «usé de la violence, fait arrêter et torturer des manifestants». Deux autres hommes ont été condamnés à dix ans de prison.

Les 15 accusés ont en revanche tous été acquittés des chefs de meurtre. Le verdict apparaît comme relativement clément au regard des peines capitales prononcées systématiquement dans d’autres procès contre les principaux dirigeants des Frères musulmans.

A l'annonce du verdict prononcé par le juge Ahmed Sabri Youssef, les condamnés, enfermés dans une cage, ont fait le salut à quatre doigts symbolisant la résistance contre la répression subie par les Frères musulmans et scandé: «Dieu est le plus grand».

Répression sanglante

Symboliquement, la condamnation de l'ex-président représente un nouveau coup pour l'opposition islamiste, cible d'une répression sanglante. Depuis l'éviction de M. Morsi, policiers et soldats ont tué plus de 1 400 manifestants pro-Morsi et emprisonné pas moins de 15 000 autres. Des centaines ont également été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs «sans précédent dans l'histoire récente» selon l'Organisation des nations unies.

Dénonçant une justice «instrumentalisée» par les autorités dans leur «lutte contre la légitimité populaire et révolutionnaire, symbolisée» par M. Morsi, la confrérie des Frères musulmans, dont est issu le l'ex-président islamiste, a appelé à manifester sans discontinuer dès mardi.

Le régime de M. Sissi, qui jouit d'une popularité indéniable au sein d'une population lassée par quatre années d'instabilité politique, est considéré par les organisations internationales de défense des droits de l'homme comme bien plus répressif que celui de M. Moubarak. L'ex-président Mohamed Morsi doit être jugé au total dans cinq affaires, notamment pour espionnage et évasion de prison durant la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.

Avec AFP

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