Yémen: démissionnaire, le ministre de la Défense fuit Sanaa vers Aden

Le Yémen déchiré par la guerre
Le Yémen déchiré par la guerre

Le ministre démissionnaire de la Défense du Yémen a fui la capitale Sanaa, faisant défection à la milice chiite qui l'avait nommé président de la haute commission de sécurité après son coup de force, a indiqué dimanche son entourage.

Le général Mahmoud al-Soubeihi a réussi samedi à fuir Sanaa pour Aden, principale ville du sud du Yémen, où il est arrivé avant l'aube, a déclaré à l'AFP une source proche du ministre. Cependant, un groupe de ses accompagnateurs, parti une heure après le convoi du ministre, est tombé dans une embuscade tendue par des miliciens chiites Houthis près de Taez, dans le centre. Un accompagnateur a été tué dans des échanges de tirs et cinq enlevés avant d'être libérés par les Houthis, selon une source militaire.

Après s'être rendus compte de sa disparition de Sanaa, les Houthis ont fait irruption dans sa maison qu'ils ont fouillée, a ajouté une autre source dans l'entourage de M. Soubeihi, confirmant sa fuite de la capitale.

Le chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi avait, lui aussi, réussi le 21 février à fuir Sanaa où il était assigné à résidence par la milice des Houthis, pour trouver refuge à Aden, un fief de ses partisans.

Le général Soubeihi faisait partie du gouvernement de Khaled Bahah, qui avait démissionné le 22 janvier en même temps que le président Hadi, sous la pression des Houthis qui ont couronné leur coup de force à Sanaa par l'annonce le 6 février de la dissolution du Parlement et de l'installation de nouvelles instances dirigeantes.

Depuis, M. Bahah et la plupart de ses ministres vivent en résidence surveillée à Sanaa. M. Hadi, considéré toujours comme le président légitime par la communauté internationale, a proclamé samedi Aden comme capitale du Yémen, Sanaa étant sous occupation des Houthis, selon l'un de ses assistants.

Depuis son installation à Aden, il y multiplie les rencontres politiques et des pays du Golfe ont transféré leurs ambassades dans cette ville. Mais les Etats-Unis qui ont fermé leur chancellerie comme d'autres pays occidentaux à Sanaa, ont indiqué ne pas avoir l'intention, pour le moment, de la transférer à Aden.

Le coup de force des Houthis a été farouchement rejeté dans le centre, le sud et le sud-est du Yémen, où les tribus sunnites empêchent les miliciens chiites d'imposer leur autorité sur leurs régions.

AFP

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