Recettes pétrolières : plus de précisions M. le ministre de l’Energie !

Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités et expert international.
Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités et expert international.

Le professeur Abderrahmane Mebtoul réagit aux déclarations faites dimanche matin par Youcef Yousfi sur les recettes pétrolières de 2014 et relève des contradictions dans les discours officiels.

"Les recettes de Sonatrach (le prix de cession du gaz étant indexé sur celui du pétrole) ont été de 73 milliards de dollars entre 2011/2012, 63 milliards de dollars en 2013 avec un cours moyen de 104 dollars le baril annoncé officiellement par le ministère de l’Energie qui donne aujourd’hui 62 milliards de dollars ( le prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole) et pourquoi cette différence d’un milliard de dollars, et les recettes devraient d’élever fin 2014 selon le FMI à 57 milliards de dollars.

Le ministre de l’Energie annonce le 27 décembre 2014 le montant de 60 milliards de dollars de recettes pour fin 2014. Il existe une contradiction des données à moins que le volume exportable ait été augmenté substantiellement. Car comment avec une moyenne de 80/82 dollars en 2014 (montant donné il y a de cela un mois par le Ministre de l'énergie lui-même) par rapport à une moyenne de 104 dollars en 2013 peut-on avoir une différence seulement de 2 milliards de dollars entre 2013/2014 ? Les ratios internationaux donnent une baisse, en moyenne annuelle d’un dollar, occasionnant une perte pour l’Algérie variant entre 600/700 millions de dollars ?

En ces moments d’inquiétudes des segments de la société et où s’impose une information transparente, le ministère de l’Energie doit donc donner une explication à la population algérienne car Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach. En effet, le constat en cette fin de 2014 est que 98% des recettes, 70% de la valeur de la monnaie, le dinar, et du pouvoir d’achat des Algériens, la majorité des investissements sont corrélés à la rente des hydrocarbures et les transferts sociaux et subventions non ciblées et généralisées représentent plus de 60 milliards de dollars, soit 27/28% du produit intérieur brut (PIB). Toute baisse du cours des hydrocarbures affecte l’ensemble de la société algérienne.

Les recettes de Sonatrach entre 2000/2013 selon la Banque mondiale ont dépassé les 700 milliards de dollars et les importations en devises approchent les 500 milliards de dollars. Les importations de biens (55) plus services (12) ont dépassé les 67 milliards de dollars en 2013. La loi de finances prévisionnelle 2015 fonctionne sur une prévision de dépenses de 120/125 dollars selon les données de l’OPEP, ce qui donnerait un montant de plus de 72 milliards de dollars dont 60 milliards de dollars d’importation de biens et incluant les transferts légaux de capitaux devant aller à 80 milliards de dollars de sorties de devises.

A moins que l'on s'oriente vers une plus grande de rigueur budgétaire, au moment où le Brent a été coté le 28 décembre 2014 à 59 dollars et le WIT à 54 dollars, suite aux décisions prises récemment en mini-conseil des ministres présidé par le chef de l'Etat qui a donné instructions aux membres du gouvernement d'être plus transparents dans leurs déclarations, et aux circulaires du chef du gouvernement. Cela nécessitera d’aller vers une loi de finances complémentaire."

Abderrahmane Mebtoul

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (3) | Réagir ?

avatar
Massinissa Umerri

Question: A quoi ca ressemble un ministre algerien ?

Reponse: A un prof en management de la rente.

Allez parlez-nous des Chikours et la monnaie de singe, qui ne sera plus utile meme pour se torcher.

Je coprends que vous revez d'un pays- mais helas, ca se construit. Et ca commence par tout raser pour une plateforme.

avatar
Aksil ilunisen

UN PAYS QUI NE SAIT FAIRE QUE VENDRE SON PETROLE POUR VIVRE FINIRA PAR VENDRE SON HONNEUR POUR SURVIVRE.

visualisation: 2 / 3