Censure et menaces visant les universitaires algériens se multiplient

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Mohamed Mebarki.
Le ministre de l'Enseignement supérieur, Mohamed Mebarki.

Le corps enseignants universitaires s’inquiète de la multiplication des affaires touchant à leur liberté de chercheurs. Des enseignants évoquent des pressions, voire une volonté de mise au pas des chercheurs par la tutelle.

Les chercheurs et enseignants algériens sont de plus en plus visés dans l'exercice de leurs fonctions académiques et cibles de procès dignes des dictatures. Tout le monde se souvient de l'affaire du Pr Rabah Belaïd de l'université de Batna. Ce chercheur a été poursuivi par l'Organisation des moudjahidine de Batna et jugé par le tribunal de cette ville pour les idées qu'il a défendues lors du premier colloque international sur Messali Hadj qui s'est tenu en mars 2000 à l'université de Tlemcen. Il y a eu aussi le précédent des trois universitaires Madjid Merdaci, Barkahoum Ferhati et Dalila Khiat-Senhadji qui a amené à la circulaire du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS) de mai 2010. Voici maintenant l'affaire Meriem Bouzid-Sababou.

Cette chercheure a produit un ouvrage de recherche sur le terrain, une œuvre de longue haleine collectant des documents écrits et oraux ainsi que des représentations iconographiques traitant d’un rituel ancestral faisant partie du patrimoine immatériel du plateau du Tassili. Ce travail scientifique a levé l’ire de cercles politiques qui ont des relais au ministère de l’Enseignement supérieur. Lequel a décidé de censurer l’ouvrage de Meriem Bouzid-Sebabou.

"Il est devenu courant que des autorités universitaires (Recteurs, directeurs de centres de recherche etc.) fassent appel aux tribunaux pour mettre au pas des collègues protestant contre des décisions arbitraires ou luttant pour défendre leurs droits. L'autorité administrative de l'ESRS s'appuyant sur les pouvoirs exécutif et judiciaire a porté systématiquement atteinte aux franchises universitaires et à l'autorité académique du corps des enseignants et chercheurs", confie un chercheur.

Le précédent est grave et porte atteinte à la liberté de recherche. Les chercheurs universitaires en appellent à la solidarité. Et protestent contre l'atteinte aux franchises universitaires et à la liberté de la recherche scientifique.

Yacine K.

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Commentaires (2) | Réagir ?

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sarah sadim

Merci pour la photo illustrant parfaitement en arriére fond le grand marocain Bensalah et en avant plan le nouveau marocain (ils sont légions au maroc et rés nombreux à l'ouest de Tlemcen et Oran)

ministre de l'enseignement supérieur.... Diantre quelle apostasie vis à vis de l'Algérie par Bouteflika.

S'il le pouvait fakhamatouhou changerait toute la composante authentiquement algérienne de notre peuple, par ces vas nus pieds ingrats, car ils ont étudiés chez nous à "l'oeil" et malédiction ils se croient nos princes.

Leur objectif principal est de détruire l'essence algérienne pure, en commencant par l'intelligence de nos élites universitaires.

Ils veulent créer leur monarchie ces "gueux du maroc" en algérie, en plongeant le pays dans l'inculture, l'analphabétisme, et sa destruction économique et sécuritaire.

D'ailleurs c'est en cela leurs affinités avec la France revencharde pseudo socialiste actuelle, leurs intérets convergent et trop de complicités.

Solution par la destruction du Clan sera la réponse à l'autodestruction de l'algérie jusqu'au haut du savoir scientifique et universitaire, concluons simplement: "Ghost Bastards" BANDE DE BATARDS.

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uchan lakhla

Ces pratiques ne datent pas hélas d'aujourd'hui, toutefois, il est vrai que depuis l'ère de Bouteflika, le processus et l'agressivité de la démarche ont passé à une vitesse supérieure, mélangeant ainsi la faiblesse des institutions qui génèrent à leur tour de faite un état de non droit, les islamistes qui activent partout avec la bénédiction des autorités, les services de sécurité avec des actes impunis, le renseignement qui est devenu un fourre tout, ce mélange des genres génère une mélasse, pendant la décennie 80 et 90, l'université de Tizi Ouzou en particulier Oued Aissi était infestée d'agent de la SM, j'avais la chance de faire mon tronc commun technologie au milieu de la décennie 90 là bas, la situation n'était aussi reluisante, toutefois, ce qui empêchait le régime de faire tout ce qu'il voulait, c'est le fait que les étudiants étaient solidaire, mais ça c'était une autre époque, aujourd'hui l'étudiant n'est pas épris de littérature politique, de poésie, d'histoire, de long débats, du contenu pédagogique de sa formation, de la gestion de la vie de la cité, de l'avenir de son pays, de son avenir professionnel, ils ont même "halilisé" le copiage pendant les examens, récemment une jeune étudiante m'a dit, que ses collègues sont beaucoup plus passionnés par les SMS et les bips avec les différentes copines, si les étudiants étaient solidaire et conscients des enjeux, jamais des enseignants ne seront devant les tribunaux pour des travaux qu'ils ont mené, jamais un chercheur ne sera devant un juge aux ordres illégitime, souvent incompétent pour des idées qu'il véhicule, parce qu'elles sont différentes de celles du monarque et de sa cour, en 1962 la fin de la guerre d'Algérie, encore chaude et dans les mémoires des uns et des autres, De Gaulle en parlant de Sartre disait, on n'arrête pas Voltaire, jamais un être humain ne sera traqué parce qu'il pense autrement, quand les égorgeurs de femmes et d'enfants, les éventreurs de femmes enceintes, se permettent des rencontres et des meetings, même des universités d'été, qui l'aurai cru, ils deviennent des hommes d'affaire prospères, des personnalités écoutées et respectées, quelle ironie, quel décalage, quelle décadence, quelle cécité, de toute les façons, le régime souhaite un peuple d'abrutis et d'ignares, le jour venu il va recueillir les fruits de ses différentes semences, si ce n'est pas déjà le cas.