Ali Benflis : la situation à Ghardaïa révèle la vacance du pouvoir

Le gouvernement est incapable de ramener le calme dans la vallée du M'zab.
Le gouvernement est incapable de ramener le calme dans la vallée du M'zab.

Dans un communiqué qu'il nous a fait parvenir, Ali Benflis s'inquiète de la reprise des affrontements meurtriers à Ghardaïa. Le communiqué.

"Ghardaïa vient de renouer avec l’instabilité, les affrontements et la violence. De nouveau le sang à coulé. Des pertes en vies humaines et des blessés sont à déplorer. Les affrontements ont repris. Des dégâts matériels considérables ont été enregistrés.

Et fait d’une gravité sans précédent et unique dans nos annales nationales, des forces de l’ordre ont investi la rue pour exprimer une exaspération face à la situation intenable qu’ils vivent.

Dans ces pénibles circonstances, je tiens à exprimer mes condoléances aux familles et à leur témoigner mes sentiments de profonde compassion tout comme je souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Je tiens aussi à assurer l’ensemble de la population de Ghardaïa de ma solidarité fraternelle la plus sincère.

Quant à la situation délicate de nos forces de l’ordre, elle devrait être considérée avec sagesse et pondération en tenant compte de leurs doléances légitimes et des exigences de leur mission au service de l’Etat.

Les développements tragiques qui vient de vivre cette partie précieuse de notre Nation ne sont que la manifestation d’une crise profonde à laquelle une gouvernance mal inspirée, désinvolte et irresponsable n’a pas su où n’a pas pu apporter une solution à la mesure de son ampleur et de sa complexité.

C’est, sans conteste, de Ghardaïa même, que nous est livrée la réalité de la vacance du pouvoir et des dégâts ravageurs qu’elle provoque sur la gestion des affaires publiques. Face aux appels à l’aide de la population épuisée et meurtrie de cette région, le premier responsable du pays a-t-il eu un seul mot où a-t-il eu un seul geste pour lui signifier qu’il se préoccupait de ses problèmes et travaillait à les résoudre ?

Un Gouvernement en quasi cessation d’activités n’a-t-il pas abreuvé cette région d’assurances légères et de promesses non tenues qui n’ont donné que plus de relief à sa désinvolture, à son insouciance et pour tout dire à son irresponsabilité. Et dans cette tragédie où est le Parlement ? La situation à Ghardaïa n’est-elle pas à ce point grave et dramatique qu’il devrait s’en préoccuper et s’inquiéter de la défaillance de l’Exécutif dans la recherche d’un règlement à lui apporter.

La tragédie de Ghardaïa n’aurait jamais pris ces proportions avec un pouvoir présent, légitime et crédible. C’est dans le délitement de l’autorité qui s’accentue chaque jour que réside la première source de la durée et des développements de cette tragédie.

Si cette tragédie est grande pour Ghardaïa, elle l’est encore davantage pour le pays tout entier. C’est, en effet, tout notre pays qui vit une crise politique d’une grande acuité dont Ghardaïa est la manifestation la plus révélatrice, la plus préoccupante et la plus angoissante pour le peuple algérien dans son ensemble."

Ali Benflis

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Commentaires (11) | Réagir ?

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moh arwal

Il n y a pas vaccance de pouvoir, il y a plutôt un pouvoir appelé système pour ne pas dire une mafia politico-militaire, qui impose à 40 millions de citoyens lassés de la politique, un homme cliniquement mort, comme Président. et une opposition qui attend le messie, alors que le messie est arrivé depuis lontemps.

La liberté et le bonheur sont entre Vos mains. Vous les voulez, prenez les.

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khelaf hellal

La situation de Ghardaia relève de la vacance du pouvoir et des promesses sans lendemains des grands commis de l'Etat qui ont battu campagne électorale dérniérement pour reconduire leur bienfaiteur et distributeur de faveurs. La solution pour résorber le chômage dans les wilayas du sud est toute trouvée : recruter tous ces jeunes dans la police pour ensuite les retrouver dans les manifestations de rue à la place des chômeurs en colère comme dans un cercle vicieux qui tourne en rond sans avancer. Ce qu'ils croyaient être la solution au problème est devenu un autre problème dans le problème ou si vous voulez :un double problème qui nécessite une double solution et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que des problèmes à l'infini et aucune solution en vue.

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