Crash du vol d'Air Algérie : les premières pistes

Aucune piste n'est retenue pour le moment.
Aucune piste n'est retenue pour le moment.

Pourquoi l'avion d'Air Algérie s'est-il écrasé au Mali? quelles sont les causes possibles? La météo? un attentat? un problème technique? Le point après les informations officielles émanant du gouvernement français et l'avis d'experts.

La météo

Les conditions météorologiques sont-elles en cause ?

C'est l'hypothèse privilégiée pour l'heure, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, la présente même comme "la plus probable". "Nous pensons que cet avion s'est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques", a-t-il déclaré sur la radio RTL.

Une possibilité qui semble également tout à fait envisageable pour Robert Galan, ancien pilote d'Air France qui a volé pendant quinze ans dans la région. "Il y a un front tropical où se rencontrent en cette saison des vents contraires et forts, une masse sèche et chaude venant du nord et une autre humide provenant du golfe de Guinée, les conditions sont idéales pour d'importants orages, tout ce qu'il faut pour poser problème à l'aviation", explique-t-il.

"C'est une hypothèse très vraisemblable, les relevés météo semblent confirmer des conditions très difficiles dans la zone. Quand on traverse cette zone on tente de contourner les gros nuages, il existe des cas d'avions abîmés, même très abîmés dans ces conditions", ajoute M. Galan. S'il met en avant les vents ou encore la grêle, il ne retient pas l'hypothèse de la foudre. "Lorsqu'un avion est vraiment frappé par la foudre les risques sont infimes qu'il soit abattu, il y a eu quelques exemples dans l'histoire mais c'est extrêmement rare", explique-t-il.

Un tir de missile

Peut-on exclure le tir de missile ?

Pour atteindre un avion de ligne il faut un équipement militaire important, à l'image du missile Bouk, le système mobile sol-air russe soupçonné d'avoir abattu le vol de la Malaysia Airlines au-dessus de l'Ukraine une semaine plus tôt. "Nous écartons depuis le début la possibilité d'un tir depuis le sol, c'est hautement improbable voire impossible", a déclaré vendredi le secrétaire d'Etat français aux Transports, Frédéric Cuvillier, sur la télévision France 2.

"Il n'existe aucun système de missiles anti-aérien qui puisse atteindre un avion de ligne en haute altitude dans la région", assure à l'AFP Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l'industrie de défense, "tout ce que l'on trouve sur place, ce sont des Manpads (systèmes portables à courte portée, NDLR) qui sont dangereux uniquement lors des phases de décollage et d'atterrissage".

Un danger également exclu par Jean Serrat, ancien commandant de bord et spécialiste de l'aviation, qui a assuré sur France Inter que "les missiles à l'épaule ne portent pas aussi loin".

Une bombe à bord

L'hypothèse d'une bombe est-elle vraisemblable ?

L'idée a été avancée. D'autant que les conditions de sécurité à l'aéroport de Ouagadougou ne sont pas considérées comme optimales. Dans un premier temps, Jean Serrat ne l'écartait pas, la présidence française parlant lors de la découverte de l'épave d'un avion "désintégré".

L'explosion d'une bombe lors du vol devenant la seule cause possible d'un éparpillement des débris. "En passant dans un nuage très violent, une aile casse et l'avion part en multiples morceaux, c'est possible mais j'ai du mal à le croire. Reste après la possibilité de la bombe", selon Jean Serrat. "Quand il y a bombe à bord, chaque fois on retrouve l'origine de l'explosion donc si c'est le cas, l'enquête le déterminera facilement", estime de son côté Robert Galan.

Cependant, les derniers éléments semblaient écarter cette possibilité, les observations au sol parlant d'une "forte odeur de kérozène sur place" et de "débris concentrés", selon M. Cuvillier. "Plus les débris sont ramassés, moins l'hypothèse d'une bombe semble vraisemblable", assure M. Galan.

Défaillance technique

Un problème technique ?

Difficile de répondre à cette question. "Tant que l'enquête n'a pas débuté, il est impossible de savoir s'il y a eu problème technique ou non", rappelle M. Galan. A ses yeux, "aucune hypothèse ne peut se détacher tant que l'étude des débris n'a pas débuté".

L'idée n'était cependant pas exclue par le secrétaire d'Etat aux Transports, considérant qu'il "reste à déterminer cela". L'étude des boîtes noires, dont l'une à déjà été retrouvée, permettra de conforter ou d'exclure cette hypothèse technique.

AFP

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Commentaires (4) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

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Amchoum Amghar

Air Algerie et swift-Air doivent-être poursuivies pour association de malfaiteurs avec une entreprise terroriste. Tout simplement!

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