"Révision de la Constitution" : Bouteflika réédite son coup !

Bouteflika n'obéit qu'à son agenda.
Bouteflika n'obéit qu'à son agenda.

Bouteflika aime faire du surplace. Certains le qualifient de président du statu quo. L’exemple de la révision de la constitution en est l’une des meilleures illustrations.

A la faveur d’une prestation de serment chaotique, le président a décidé, mardi, de remettre à plat le projet de la nouvelle Constitution, croit savoir certaines voix autorisées du pouvoir. On efface tout et on recommence donc. Eh oui, on savait Bouteflika indifférent à tout, aux urgences nationales et internationales, au feu qui couve dans la société. Sauf à son destin. En vrai, il n’obéit qu’à son propre agenda. On l’a écrit ici à maintes reprises.

La preuve ? Les conclusions rendues par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, après des mois de travail, ont été écartées. Que reproche-t-il au travail dont les Algériens ignorent les contours de ce fidèle serviteur. Pourquoi maintenant ?

On se rappelle que Bouteflika a chargé Bensalah au lendemain du printemps arabe de proposer une révision de la loi fondamentale. Ce dernier avait, pendant plusieurs semaines, en 2011, dirigé les consultations auprès des partis politiques, des personnalités et experts. Après plusieurs mois de travail, la commission, composée d’experts et de juristes, avait rendu son projet à l’automne dernier.

Mais au lendemain de sa prestation de serment, le président Bouteflika, qui entame un quatrième mandat dans un état de quasi grabataire, imposé par la force de la fraude et la manœuvre a décidé de tout reprendre à zéro.

A en croire Amar Saâdani, l’âme damnée du pouvoir, le travail de Bensalah et de la commission ira droit à la poubelle, car il relève désormais «du passé». «On peut dire que le travail effectué par la Commission présidée par Abdelaker Bensalah et la Commission technique ne sera pas pris en compte dans l’élaboration de la nouvelle Constitution», a-t-il indiqué.

Faut-il accorder quelque crédit aux déclarations de Saadani quand il affirme que Bouteflika veut impliquer l’opposition dans la rédaction de la constitution ? On a quelque doute de croire que ce président qui a méprisé souverainement jusqu’à présent l’opposition, interdit toute expression libre dans la rue puisse avoir soudainement une vertu de rassembleur pour lancer une "constitution consensuelle". Les déclarations faites à cette occasion ne sont qu’un autre leurre pour mener en bateau son monde. Et ceux qui, de plus en plus rares, lui accordent une once de vérité.

Les jours prochains montreront inévitablement pour la énième fois malheureusement, que l’affaire est cousue de fil blanc.

Yacine K/Afrik.com

Plus d'articles de : Politique

Commentaires (6) | Réagir ?

avatar
khelaf hellal

Ce ne sera pas une Révision de la Constitution si Révision il y a, ce sera plutôt, falsifier ce qui reste à falsifier de la précédente Constitution. Si en quinze ans il n'est apporté que des falsifications et des crasses anti-démocratiques aux dispositions de la Constitution du pays, la prochaine va virer carrément vers un erzatz du Mein kampf celle qui consacrera le pouvoir absolu du dictateur.

avatar
Dahmane Laroum

Objectivement, Boutef a toujours travaillé dans le cadre de la géostratégie mondiale du sionisme, il a donc le soutien de l'OTAN. Il prépare simplement l'éclatement du pays, qui ne semble malheureusement pas trés loin dans le temps. Tout comme l'Arabie-Saoudite, le Qatar et les autres pétro-monarchies arabes, qui sont aussi objectivement des alliées d'Israel depuis leur création à l'issue de la fin de la première guerre mondiale, et du premier printemps arabe aprés l'éclatement du califa turque.

visualisation: 2 / 6