Les Amazigh boycottent l’élection de l'Assemblée constituante libyenne

La future constitution libyenne risque d'être écrite sans les Amazighs qui boycottent l'élection.
La future constitution libyenne risque d'être écrite sans les Amazighs qui boycottent l'élection.

Les Amazighs ont décrété ce jour d’élection comme "Ass n Tikerkas", jour de mensonges.

C'est aujourd'hui jeudi que se déroule l'élection de l'Assemblée constituante libyenne. Celle-ci, normalement formée de 60 membres, rédigera la constitution avant qu’elle soit soumise à une ratification par référendum d'ici cet été. Chacune des 3 régions; la Tripolitaine, Cyrénaïque et Fezzan, est représentée par 20 membres. 

Les composantes Amazighs (constituant l’essentiel de la Tripolitaine), les Tebous (les noirs Libyens à l’est de Fezzan), et les Touaregs, passés habilement par les décideurs arabistes pour des non Amazighs dans l’optique de diviser pour régner sachant qu’ils sont des Amazighs de Tiniri (Ouest de Fezzan), seront chacune représentée par deux membres. Un tel quota est considéré comme un mépris flagrant par les 3 composantes en question. Cependant les Amazighs ont décidé de retirer leurs deux membres puisqu’ils exigent des assurances préalables quant à l'inscription de leurs droits dans la constitution.

A rappeler que l’élection d’aujourd’hui était annoncée pour novembre 2013, ensuite repoussée à cause justement du mécontentement des Amazighs et du retrait de leurs membres du CGN, le congrès général national ou l’Agraw Aghelnaw Amatu.

Pour les élections d’aujourd’hui seuls 1,7 million de Libyens se sont enregistrés contre plus de 2,8 millions pour l'élection du Congrès général national en juillet 2012. Soit une chute de 40% essentiellement des Amazighs (Tripolitaine), Tebous et Touaregs (Fezzan). Les observateurs ne comprennent pas comment le congrès général national s’entête à organiser une telle élection, 3 années après la chute du dictateur Kadhafi, alors que les acteurs principaux de son effondrement, à savoir les Amazighs, ont décidé de boycotter ce jour qu’ils considèrent noir, et que l’institution légitime qui les représente, le Conseil Suprême pour la Amazighs de Libye, décrète comme jour des mensonges (Ass n Tikerkas). Voici la déclaration que vient de communiquer telle instance :

Conseil Suprême pour la Amazighs de Libye:

"Azul Fell-awen,

Paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu,

Nous, le Conseil Suprême des Amazighs de Libye (CSAL), prenons acte aujourd'hui en cette période difficile de l'histoire de la nation Libyenne, et nous marquons une pause pleine de tristesse et caractéristique d’une grande déception dans ce qu'on appelle le système démocratique dans cette phase de transition. Nous annonçons la persévérance dans notre désobéissance et notre abstention à participer à l'élection de la Commission 58 (soit 60 moins les 2 représentants accordés aux Amazighs qui ont boycottés ladite commission constitutionnelle). Nous confirmons que ce qui a été annoncé par le Congrès Général National sur l'adoption de la loi présumée du consensus, n'est qu’une version déformée et incomplète de la proposition présentée par les Amazighs de Libye.

Même si nous remercions et apprécions les efforts d'un groupe de patriotes (sous-entendu non Amazighophones) qui ont soutenu ce droit démocratique, mais nous soulignons l'incapacité du CNG à adopter le principe du consensus et d'essayer de nous entraîner à construire une constitution qui détient les pré-signes d'une dictature de la majorité. Ce qui entraine le pays vers un véritable échec dans la construction d'une nation qui inclut toutes les composantes du peuple.

Par conséquent, nous déclarons ce qui suit:

1- Que le 20 Février 2014 sera marqué par les Amazighs comme un jour noir dans l'histoire de la Libye, et qu'il serait un jour officielle de deuil dans les régions parlant Tamazight ou les drapeaux et les bannières seront descendus, et que ce jour sera baptisé ASS N TIKERKAS (Jour des mensonges).

2– Faisant suite à notre annonce précédente lors du forum sur le droit constitutionnel des Amazighs de Libye (pour rappel tenu le jour de Yennayer, 13 janvier 2013, au siège du Congrès Général National devant de nombreuses délégations nationales et étrangères, ambassadeurs et ONG internationales), nous soulignons la non reconnaissance de la prochaine constitution, qui émanera de la Commission des 58 membres, en suivant le slogan : Nous ne reconnaîtrons pas ceux qui ne nous reconnaissent pas.

3- Nous appelons les citoyens Amazighs à sortir et à manifester pacifiquement contre ces fausses élections qui ignorent leur présence même dans ce pays.

4- Nous déclarons que ce jour noir sera le début de fracture politique et sociale et qu'il serait un tournant dans les mécanismes d'action politique amazigh, où le rejet clair des Amazighs en tant que véritable partenaire ou une partie essentielle de parties de la nation, nous impose le début dans le traitement des autres selon le principe de la réciprocité.

5– Nous annonçons l'adoption du Conseil Suprême des Amazighs de Libye du projet d’un Parlement Amazigh des régions parlant Tamazight, où il sera un héritier légitime et élu du Conseil Suprême dans l'étape suivante.

Ceci dit, nous réitérons la réalité de notre douleur et notre déception du fait de nous ignorer par un des spectres du peuple libyen et l'entrée précipitée de beaucoup d’entre eux dans ces fausses élections qui ne donnent naissance qu'à des projets déformés qui ne seront pas en mesure d’assurer la vie et la continuité. 

Nous ajoutons que ce que nous annoncions ne sont que des étapes initiales, où nous croyons que toutes les options sont en face de nous, et que dans le cas de poursuite de la répression politique et de rejet, nous utiliserons notre droit garanti par toutes les lois légitimes qui nous assurent un destin politique ou seront protégés nos droits.

Et Dieu sauve la Libye..."

Traduction de l’arabe par Racid At Ali Uqasi

Plus d'articles de : Maghreb

Commentaires (8) | Réagir ?

avatar
karim haddad

au PROFESSEUR SARAH SADIM

les chawis ne sont pas des ketamm (que vs appellez sous la forme "arabaiseeé kottamas) ce sont des ZENETES ou IZNATEN) et on les retrouves sur tous les hauts plateaux et sur la cote ouest de l'algereie comme tipza (tafza ou gres) oran etcc..) et les habitans de la cote est sont appellés SENHADJ (znag ou zenana sous la forme tjrs "arabaisée) c

les senhadj ou iznagen se divisent en deux groupes:1) toute la kabylie s'etalant d'alger jusqu'a annaba en passant par bejaia et jijel.. collo et skikda et vers l'arriere pays seddouk ighil ali ath abbas bordjetcc ou reprend le domaine des izenaten) ziri ou mennad est les hamadites sont des senhadj kotam

2) les senhadj zwawa ou igawawen.. ce sont les habitants du djurdjura ou djer djer.. qui ont developpés un parler, une danse et des costumes specifiques donc formant une exception!

mais le probleme n'est pas la: LE JOUR OU TOUS LES HABITANTS DE L AFRIQUE DU NORD PRENDRONT CONSCIENCE DE LEUR VERITABLE IDENTITE AMAZIGH NOUS POURRONS DIRE A LORS QUE NOUS AVONS UNE NATION

MAIS CONTINUER A SE DENOMMER "ARABES" restera toujours une ABSURDITE DU TYPE:

NOUS SOMMES FRANCAIS.. ESPAGNOLS.. VANDALES... ROMAINS.. TURCS.. ETC..

avatar
sarah sadim

Pas kutoma mais "Kotama" SOURCE DES RIFFAINS AMAZIGHS AU MAROC, et ce ne sont pas vos ancetres Mr Ariouat?

Moi par contre c'est mon appartenance originelle et communautaire historiquement parlant, et le riffain est assez proche du parler Chaoui actuel en algérie

visualisation: 2 / 7