Comment Colin Powell a piégé Ali Benflis en 2004

Ali Benflis aurait-il fait les frais d'une intervention américaine dans la présidentielle de 2004 ?
Ali Benflis aurait-il fait les frais d'une intervention américaine dans la présidentielle de 2004 ?

Le général Colin Powell aurait pu être le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique. Sa brillante carrière militaire et politique lui donnait toutes les chances d’accéder au plus haut sommet de l’establishment américain.

Mais il a disparu de la scène politique depuis 2004. Sa visite en Algérie en décembre 2003, qui a cautionné le 2e mandat de Bouteflika, a peut-être joué un rôle dans sa mise à la retraite.

Une carrière de légende

Né en 1937 à Harlem (New York), dans une famille d’immigrants jamaïcains, Colin Luther Powell, élevé dans le Bronx, aurait pu être un simple délinquant. Sorti des bas-fonds new-yorkais il s’est construit une vie de légende.

Sous-lieutenant en 1958, à 21 ans, il grimpa tous les échelons de la hiérarchie militaire pour devenir Général de division en 1983, Général de corps d'armée en 1986, puis Général d'armée en 1989, à 52 ans, sans être passé par West Point ou l’Académie navale d'Annapolis. Son uniforme est bardé de décorations militaires et distinctions étrangères. Une doctrine militaire porte même son nom, la doctrine Powell, dans laquelle il définit des règles d’un engagement des États-Unis dans un conflit militaire.

Vétéran du Vietnam, Colin Powell est le premier afro-américain à accéder aux postes stratégiques : - 1987-1989 : 16e Conseiller à la sécurité nationale et président du Conseil National de Sécurité avec le président Ronald Reagan. - 1989-1993 : 12e Chef d’État-major des armées avec Georges H. W. Bush père et Bill Clinton. Il dirigea la 1ere guerre du Golfe (1990-91). - 2001-2004 : 65e Secrétaire d’État avec Georges W. Bush fils.

En 1996, il fut même pressenti comme candidat républicain à la présidence des États-Unis. Le 12 novembre 2004, il présente sa démission à Georges Bush : «Comme nous en avions discuté ces derniers mois, je crois, … que le temps est venu pour moi de démissionner de mon poste de secrétaire d'Etat et de retourner dans le privé.»

Une visite mystérieuse à Alger

En décembre 2003, au moment où le pouvoir algérien était le théâtre d’une rude bataille pour ou contre le 2e mandat de Bouteflika, l'ambassade américaine à Alger annonce que «le secrétaire d'Etat américain Colin Powell effectuera une visite de travail en Algérie, les 2 et 3 décembre prochains, dans le cadre d'une tournée dans le Maghreb qui le mènera également en Tunisie et au Maroc».

Cette tournée routinière maghrébine a été effectuée au pas de course. Après une demi-journée à Tunis et une nuit à Marrakech, Colin Powell passe uniquement quelques heures à Alger le 3 décembre. Ce débarquement accéléré était surprenant et énigmatique. La tournée maghrébine n’était qu’un prétexte aux réelles motivations de Powell.

La suite des événements ne tarda pas à expliquer les véritables raisons de ce passage éclair de Colin Powell. Quelques jours plus tard, le 30 décembre 2003, la justice invalidait le 8e congrès du FLN, et gelait «toutes ses activités». Ali Benflis a été brutalement dépossédé du puisant appareil partisan dont il a avait été élu Secrétaire Général en mars. Les généraux Mohamed Lamari, chef d’état-major et Mohamed Mediene, chef du DRS, qui soutenaient Benflis, venaient de lâcher Benflis pour laisser Bouteflika et son clan jouir du 2e mandat. Les hauts fonctionnaires et toutes les clientèles du régime ont vite compris le message.

Les questions pertinentes qui se posent sont : au nom de qui agissait Colin Powell ? Au nom des Etats-Unis ou en son nom propre ? Pour les intérêts américains ou pour ses intérêts personnels ? Comment le clan d’Oujda a-t-il pu négocier cette intervention du Secrétaire d’Etat américain ? Par le biais d’un cabinet de lobbying ? Ou par l’intermédiaire d’un puissant Emir du Golfe ? Combien a coûté cette intervention ?

La mise au placard ou la «retraite dorée» de Colin Powell depuis fin 2004 donne en elle-même une partie des réponses à ces questions. Pour le malheur d’Ali Benflis et son principal soutien dans le système, le général Mediene, l’histoire va-t-elle se répéter ?

Le nouveau secrétaire d'État américain John Kerry devait effectuer, les 10 et 11 novembre 2013, une visite à Alger qui a été annulée in-extrémis le 8 novembre par le président Barack Obama, qui a ordonné à Kerry «de se rendre à Genève dans le cadre des négociations en cours sur le programme nucléaire iranien».

Obama a-t-il été informé du grave précédent créé par la visite de Powell dix ans plus tôt ? Le président américain a-t-il pris conscience de l’incongruité d’une telle visite en pleine bataille pré-électorale où Ali Benflis revient à la charge pour contrer un indécent 4e mandat de Bouteflika ?

Mais les «puissances de l’argent» ne baissent pas les bras et font monter les enchères pour «payer le prix» d’une visite providentielle pour le clan des Bouteflika. Un certain Smail Chikhoun, «Président du Conseil d’affaires algéro-américain», vient d’annoncer le 6 février à la radio chaîne 3 que«la visite très attendue du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est annoncée pour la fin du mois en cours».

Il s’agit à n’en pas douter d’un nouvel «appel d’offres» lancé au Secrétaire d’Etat américain. Smail Chikhoun parle clairement le langage du business :«on enregistre un vif intérêt et un redéploiement des compagnies américaines dans toute la région du Maghreb, principalement l'Algérie, qui est le pays le plus stable». Il se permet d’aller loin dans les promesses : «c'est maintenant au tour de l'Algérie d'adapter son environnement juridique pour se mettre au diapason des opportunités d'affaires offertes par le partenaire américain».

Le candidat Ali Benflis et ses soutiens savent désormais ce qu’ils ont à faire. Opposer aux chancelleries diplomatiques des puissances étrangères leur veto à toute visite inopportune et toute tentative d’ingérence en cette veille électorale cruciale pour le pays.

Saâd Lounès

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Commentaires (14) | Réagir ?

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elvez Elbaz

En toute modestie nous avons, par le message ci dessous, informé nos amis du matidz comment chekib khelil, le missionné, a aidé ptit mario a effacé la ligne rouge grâce aux américains !

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ient-ils pas dans l'opposition?

elvez Elbaz 03/02/2014 12:18:20

Machiavele abdelaziz, said et leur clan ont depuis la premiere annee, en 2000, avec les conseils de l'assassin zerhouni des kabyles et voleur de pharmacie;qui fait aussi bien dans le vol que le chef de son clan! édifiaient une stratégie pour EFFACER LA LIGNE ROUGE tracée par mohand lamine medienne, nezzar, les 2 lamari, elmokh et le cardinal la poisse belkheir.

Chekib khelil leur suggera qu 'avec la SH pétrole, son gaz et son argent, lui le "missionné" fera en sorte que washington, aprés la francarabia du quai dorsay, pourra l'aider à effacer la ligne rouge et avertir medienne, nezzar et les autres que BOUTEFLIKA est leur HOMME, pas question qu il suive le même sort que le naif boudiaf!... sinon LE TPI...

Washington et le quai dorsay savent TOUT! et de la guerre pédagogique et du vrai terrorisme de la vermine islamiste propagee par belhaj et madani et du faux vrai terrorisme de la guerre pédagogique.... !

Souvenez vous lorsque bouteflika sur une chaîne de tv française 'avertissait en menances à peine voilees, sous l'aval de washington LE CABINET DES DECIDEURS GENERAUX, suite à une question d'un journaliste de france 2 sur l'assassinat des moines que "TOUTE VERITE N'ETAIT PAS BONNE A DIRE"!!

Medienne and co ont bien enregistré!

Nezzar avala son livre sur boutef et s'en excusa même en disant de lui, aprés l'avoir traité de "felon" que c'etait le moins mauvais des présidents!!!!

Pourtant ce même nezzar avait averti tout au début médienne, le cardinal luciférien bel khir que son âme soit maudite à jamais et leur cabinet noir et lugubre que bouteflika se retournera tôt au tard contre eux!!

Les deux rois de la corruption et de rapine, abdelaziz et said, qui se sont emparés, aidés d un clan arabe tlemcenien de. Hnayia sans foi ni loi, prédateur et cheville ouvrière de ces deux prédateurs de l Algérie, ont bien manœuvrés pour mettre hors d état de nuire médienne et sa clique du drs. chakib n était pas seulement un prédateur de SH au service des deux frères, mais a utilisé la société nourricière des peuples d Algérie pour que Paris et Washington avertissent médienne and co qu'effectivement LEUR HOMME est bouteflika et qu il ne doit pas subir le sort de Boudiaf. sinon....... le TPI!..

Washington reussi à avoir meême une base dans le sahel algerien, et la france à faire survoler ses avions sur le "territoire algerien"avec toute la logistique fournie par l'armee!!! Qui l'aurait cru!!!

Bravo machiavele boutef! n'est ce pas khaled nezzar?!

Les deux frères sachant le drs maitrise et tombe dans leur escarcelle se sont peu a peu occupés par la prédation et la corruption tout azimut à asseoir leur règne maffieux sur l Algérie et ses pauvres peuples.

Le saltimbanque et vil saadani ne va t il pas en toute impunité insulter et jeter de l opprobre sur médienne et sa clique du drs en toute impunité,, ?qui l aurait cru que ce drebki pouvait demander la liquidation du drs sans l aval du frère raspoutine said qui présidé l Algérie et ses pauvres peuples a la place de son hémiplégique et grabataire de frère?

La suite c est l horreur du scénario mise en scène par les deux frères machiavélisme et de leur clan prédateur de l Algérie qui continue....

Que la providence protégé l Algérie et ses peuples de ce clan et de ces deux frères maffieux!

En pensant à ce cher mr MALTI, le drs de tewfik est out, c'est la police politique de said et abdelaziz et de leur clan qui a pris le relai. El ghouti, ce pauvre ali tounsi, l'avait compris mais trop tard!!!

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Saad Zahouani

Si vous avez à choisir entre les harkis qui vivent en France et entre les harkis qui vivent en Algérie qui choisirez-vous. Ceux qui ont toujours vécu à l'Etranger eux au moins ils ont choisi leur camp, mais ceux qui sont toujours au pouvoir au bled sont plus dangereux et il n'y a qu'à voir les deux décennies noire et rouge et ce qui nous arrive aujourd'hui. D'ailleurs Feu Boudiaf n'a pas été tué par l'armée coloniale ni par les harkis de France mais par les siens qui étaient censés le protéger et il a été trahi comme Benyoucef Mellouk qui a été chargé d'une mission pour divulguer les faux Moudjahidines et qui sont toujours dans les rouages du système corrompu. L'injustice encourage toujours la corruption dans tous les pays du monde. Si vous avez remarqué est-ce que vous avez vu les authentiques Moudjahidines venir défendre le Moudjahed Benyoucef Mellouk, à mon avis je ne crois pas et pourtant ce ne sont pas les soit disant patriotes qui manquent dans le pays.

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mosbah hamdi

@Saad ZAhouani; Boudiaf est l'unique Président arabe dont tous les kabyles lui font des 'éloges uniquement parce qu'il a été assassiné peut-etre sans etre sure par des responsable algériens mais de son vivant et juste en arrivant à Dar El Beida et avant meme de sa descente d'avion il a été critiqué et traité de tous les noms par ceux la meme plus que les autres qui avaient guidé le pays ou ceux qui le guident encore. c'est ce qu'on appelle la sournoiserie et chez nous on dit"Qui kane hay machtag tamra ou kimat algoulou arjoune. (de son vivant il souhaitait manger une datte et mort on lui pose sur sa tombe une grappe.

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