Bir El Kahina en quête de réhabilitation

Des militants amazighs devant le site historique.
Des militants amazighs devant le site historique.

Les activités célébrants le nouvel an berbère Yannayer (Yennar) se poursuivent depuis vendredi dans la ville de Tébessa, cette journée a été consacrée à la visite d’un site empreint d’une grande valeur historique, Bir El Kahina.

À l’entrée de la ville de Bir El Atar (87 km de Tébessa) se trouve une petite station de l’ADE (Algérienne des Eaux) , banale et sans aucune plaque de signalisation, la station qui alimente une partie de la ville en eau potable abrite le célèbre Bir El Kahina (puits de la Kahina) où la reine berbère fut jetée par les Arabes après l’avoir tuée.

Un peu d’Histoire

On est en 686, sur les bords de l’Oued Nini près de Meskiana, la reine berbère Dihya qui a repris le flambeau de la lutte contre les Arabes après la mort d’Aksel (Koceïla) harangue ses troupes, l’armée de Hassan ibn al-Nu'mān al-Ghassānī est de l’autre côté de la vallée. Au point du jour on vient aux mains, l’avant-garde berbère commandée par un ancien général d’Aksel obtint les premiers succès et, après une lutte acharnée, les Arabes furent enfoncés de toutes parts et mis en pleine déroute. Hassan avec les débris de ses troupes, prit la fuite vers l’est, poursuivi par l’épée dans les reins jusqu’à Gabès : il ne s’arrêta que dans la province de Barka où il s’établit dans des postes retranchés qui reçurent son nom : Kossour Hassan.

En 702/703 Ibn al-Nu'mān recouvre ses forces, réclame et reçoit des renforts armés que le calife Abd al-Malik vient de lui envoyer et reprend l'offensive. La reine berbère dont la situation s’est affaiblit trouva refuge dans la montagne de l’Aurès, mais le chef arabe parfaitement renseigné sur ses positions, marcha dans sa direction. La bataille fut longue et acharnée et, pendant un instant le succès parut se prononcer pour les Berbères ; mais, dit l’historien arabe En-Noueïri, Dieu vint au secours des musulmans , qui finirent par remporter la victoire. Entrainée dans la déroute, la reine des Aurès fut tuée par les Arabes et son corps jeté dans un puits, qui va prendre son nom Bir Al Kahina (il deviendra ensuite Bir El Atar, la ville qu’on connaît actuellement). Selon la légende sa tête aurait été coupée, embaumée et expédiée comme trophée au calife Abdel Malik, cette version est contestée par les historiens.

Quand donc la reine berbère trouvera-t-elle un digne sépulcre ?

L’année dernière, à l’occasion de la célébration de Yennar, une caravane venue des quatre coins des Aurès a déjà visité le site, des militants, des acteurs associatifs, et des académiciens ont lancé un appel urgent pour réhabiliter la mémoire de notre reine, ils ont exigé la fermeture de cette station et le classement du site, une année après rien n’a été fait.

Aujourd’hui à Bir El Atar, les visiteurs étaient unanimes pour dénoncer l’inertie des pouvoirs publics, l’un d’eux en colère nous a déclaré :"Notre reine Dihya qui a vécu et est morte glorieusement, ne méritait pas qu’on la jetât dans un puits, ça ne sied pas à une reine, mais l’indifférence dans laquelle est laissé cet endroit aujourd’hui est encore une offense à sa mémoire".

Jugurtha Hanachi

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Commentaires (5) | Réagir ?

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algerie

merci

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Massinissa Umerri

Les Chaouis, c. a. d. la majorite', car il y a une minorite' fiere, ne meritent l'heroine. C'est une femme a faire connaitre a tous les mouvements feministes a travers le monde, car de tous les negationistes, les musulmans ceux qui ont demontre' d'une haine vicieuse sans limites envers la femme.

Franchement, tout Chaoui qui baisse la tetepour prier merite qu'on la lui coupe sur le champs - seule facon de laver son deshonneur.

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