Tunisie : Mehdi Jomaa nommé premier ministre

Mehdi Jomaa, nouveau premier ministre
Mehdi Jomaa, nouveau premier ministre

Les islamistes d'Ennahda au pouvoir en Tunisie et l'opposition laïque se sont finalement mis d'accord pour nommer l'actuel ministre de l'industrie, Mehdi Jomaa, au poste de premier ministre. Il sera à la tête d'un gouvernement intérimaire jusqu'aux élections prévues l'an prochain, a annoncé samedi 14 décembre le syndicat UGTT chargé de conduire la médiation.

Les tractations ont été longues, ardues entre islamistes et laïques. Le choix du successeur d'Ali Larayedh à la tête du gouvernement s'inscrit dans le cadre d'un accord plus large conclu jeudi, qui doit conduire le parti Ennahda à rendre le pouvoir d'ici quelques semaines pour mettre fin à la crise politique qui fragilise le pays depuis des mois. "Notre peuple a beaucoup attendu mais malgré les difficultés et les entraves (...), ce dialogue n'a pas échoué », s'est félicité le médiateur Houcine Abassi, secrétaire général de l'UGTT.

Mehdi Jomaa, relativement inconnu du grand public, est un ingénieur sans appartenance partisane déclarée, diplômé de l'Ecole national d'ingénieurs de Tunis en 1988 et titulaire d'un diplôme supérieur de mécanique (DEA), selon sa biographie officielle diffusée en mars par l'agence d'Etat TAP. Il a entamé une carrière dans le privé qui l'a amené au poste de directeur d'une division de Hutchinson, une filiale du géant français Total spécialisée dans l'aérospatiale. Après la démission du gouvernement dirigé par l'islamiste Hamadi Jebali suite à l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd en février, le nouveau premier ministre Ali Larayedh a fait appel en mars à cet indépendant pour diriger le ministère de l'industrie.

Sa désignation intervient à l'issue de deux mois de négociations chaotiques pouraboutir à un consensus sur une personnalité indépendante à même de former un gouvernement apolitique et chargé d'expédier les affaires courantes jusqu'à des élections début 2014. Faute de compromis samedi, la question a été soumise à un vote des vingt-et-un partis représentés aux pourparlers, dont Mehdi Jomaa est sorti vainqueur. Une partie de l'opposition, en particulier le principal parti Nidaa Tounès, ont rejeté ce choix et boycotté le vote.

La Tunisie est plongée dans une profonde crise politique depuis l'assassinat en juillet d'un député de l'opposition, Mohamed Brahmi. Les islamistes ont accepté de quitter le pouvoir à condition qu'en parallèle soit adoptée la future Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans, et que le calendrier des futures élections soit fixé.

Avec Reuters/AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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ahmed djaber

Vive la Tunisie. Les algeriens doivent apprendre de leurs voisins.