Tous Algériens. Arabophones, salafistes, communistes, capitalistes, berbéristes... Ali Ideflawen vient de fêter ses trente-cinq ans de carrière à la Bourse du Travail de Saint-Denis (île-de France). Ce quart de siècle et plus devait, chemin faisant, célébrer les premiers soubresauts de la lutte identitaire en Algérie. Ali Ideflawen en a été acteur. Un vrai. Un chaud.

Parmi les chanteurs qui sont venus lui rendre hommage, il y avait le premier, le prime, l'après-prime, il y avait Ferhat (l’immortel Imazighen Imoula). Que dire d'un homme pareil ? On se tait et on écoute dans la salle et sur le plateau, des amis chanteurs, pour ne pas dire créateurs, se sont succédé Iflis, Ferhat, Adjroud, des gens, des artistes submergés par la volonté. La générosité. Zedek Mouloud est une lumière ; il était là. Fidèle à lui-même. Il a tenu à venir pour soutenir son ami Ali. Comme dans un battle, Ideflawen aurait voulu vaincre. Hassène Adjroud, enfant des Ouadhias, s'est lové au cœur d'un mandole,

Zedek Mouloud, maître de cette instrument, s'il en est contemplaient. Il déclenche les hostilités. Il se raconte et, du coup, dise Ali. Ali ideflawen, comme Ferhat, Adjroud, Zedek portent un pays, une histoire sur le dos. Peut-être aussi dans les savates... Ces fugaces instants nous ont renvoyés à nos origines, de Kabylie ou de Barbarie. La chanson kabyle et berbère. Elle est barbare. Si Saint-Denis fait mine d'oublier ces soirées, nous resterons là. Nous survivrons. Bonne anniversaire Ali ideflawen. Trente-cinq ans, ces deux âges. Le tiens, et celui de toute cette meute de copains. 

Meziane Ourad