Ahmed Mahsas s'est éteint ce dimanche

Ahmed Mehsas.
Ahmed Mehsas.

Ahmed Mahsas est décédé dimanche matin à l’âge de 90 ans à l’hôpital militaire d’Aïn Naadja (Alger).

Ahmed Mehsas alias Ali s’est très vite engagé dans la lutte nationaliste. Ancien compagnon d’Ahmed Ben Bella dont il a été un des plus fidèles, Mehsas est né d’une famille paysanne en 1923 à Boudouaou (Boumerdès).

Il était un militant de la première heure. Il avait activé dans les jeunesses du PPA, et sera arrêté une première fois en 1941. Puis en 1945. Il sera relâché un an plus tard et prendra part au congrès du PPA/MTLD en février 1947. Détaché à l’OS, il en sera un des cadres dans le Constantinois. Arrêté, il esr mobilisé sous le drapeau français. A l’occasion d’une permission en 1950, il rejoint ses camarades de lutte à Alger. Mais la direction l’oblige à rejoindre l’armée. Il le payera par la prison. En 1952, il s’évade de prison. 

Pendant la crise du MTLD, Ahmed Mehsas refuse de choisir entre Messali et les centralistes. De fait, il ne ralliera le FLN qu’après le déclenchement de la guerre de libération. En décembre 1954, il fait partie du premier cercle de la Fédération de France du FLN. Dès le début 1955, il rejoint la délégation extérieure du FLN au Caire. Dans une déclaration envoyée à Chihani Bachir (chef de la wilaya I) il dénonce Aït Ahmed, Mohamed Khider et pointe la corporation des membres de l’UDA et des oulemas dans les organes dirigeants du FLN.

Comme Ben Bella, il s’oppose aux résultats du congrès de la Soummam. Il tente de réunir en décembre 1956 et début 1957 des éléments dissidents des quatre régions frontalières avec la Tunisie (Souk-Ahras, Tebessa, Sedrata et Khenchela). Il sera arrêté sous les ordres du colonel Ouamrane mais s’évade et se réfugie en Allemagne jusqu’en 1962.

Après l’indépendance, il est nommé par Ben Bella directeur de la Caisse d’accession à la propriété et à l’exploitation rurale, directeur de l’Office national de la réforme agraire et ministre de l’Agriculture et de la Réforme agraire. Elu député d’Alger, le 20 septembre 1964, Mahsas est également élu membre du bureau politique et du comité central du FLN. Cela ne l’a pas empêché de soutenir le coup d’Etat du 19 juin 1965 qui a conduit son ami Ben Bella en prison pour 14 longues années. Désigné membre du conseil de la révolution, il quittera néanmoins le pays pour s’exiler en France en septembre 1966. Il tente une collaboration avec Bachir Boumaza en adhérant à l’Organisation clandestine de la révolution algérienne (OCRA), dirigée par Mohammed Lebjaoui. La tentative échoua, le mouvement disparut et Mahsas reprend le chemin de l’université à Paris. Retour à la lutte politique une année avant la mort de Boumediene. Il créé en effet avec Ahmed Kaïd et Tahar Zbiri un éphémère Rassemblement national pour la démocratie et la révolution. 

Une année après l’intronisation de Chadli Bendjedid par l’Armée à la tête de l’Algérie, Ahmed Mehsas rentre en Algérie. Conseiller à la Société nationale d’édition et de diffusion (SNED) en 1981, il a créé l’Union des forces démocratiques (UFD) à la faveur de la consécration du multipartisme en 1989. Le président l'a nommé, en janvier dernier, dans le tiers présidentiel au Conseil de la nation.

Ahmed Mahsas est l'un des rares cadres militants à avoir produit un certain nombre de livres. Il est ainsi l'auteur de plusieurs œuvres, dont L’autogestion en Algérie, L’Algérie : la démocratie et la révolution et Le Mouvement révolutionnaire en Algérie.

Hamid Arab

Sources : Algérie : 200 hommes de pouvoir

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Commentaires (6) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

Mahsas qui a passé 6 années sur 7 qu'a duré la révolution dans les capitales occidentales ose dénigrer son maître Abane!l'anti Kabylisme a de beaux jours devant lui!Décidément!ces pseudos révolutionnaires ou révolutionnaires de Palas comme les nommaient le Grand Abane, ont tous une dent contre ce dernier à cause de la primauté de l’intérieur sur l’extérieur et du politique sur le militaire, deux conditions nécessaires pour continuer la lutte en 1956 et poser les assises d'une d'une véritable démocratie après l'indépendance!mais Abane ne savait pas que des traites à l’Algérie algérienne, s'étaient incrustés dans la révolution pour instaurer un califat après l'indépendance!Abane ne les avait pas t il traité de futures potentats orientaux qui pensaient avoir le droit de vie et de mort sur les algériens!Nous y sommes toujours!Abane était un grand visionnaire, il savait à qui il avait a faire durant la révolution, ses détracteurs l'avaient assassiné par jalousie, par anti kabylisme et par leur vision rétrograde de l’Algérie indépendante qu'ils ont voulu, arabo islamiste, rétrograde, archaique, bédouine dans laquelle nous pathogeons actuellement!

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Butterfly

Les vastes plaines du paradis sont Grandes ouvertes à ce fossoyeur de l'histoire qui a fait la révolution, tapi dans les grands hôtels de l'occident et d'Egypte. Je n'ai pas pour habitude d'insulter les morts mais "j'attendais" depuis fort longtemps la disparition de ce raciste pour lui dire:Bon débarras ! La disparition de ces vautours (et il en reste encore) qui ont faussé le cours naturel de notre histoire permettra certainement à notre jeunesse de s'imprégner des vraies valeurs initiées par les vrais patriotes.

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Pardon, il fallait lire: les Grandes portes de l'Enfer sont Grandes ouvertes..... Milles excuses !

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