Algérie : les chasseurs de la vérité

Algérie : les chasseurs de la vérité

En contemplant l'actualité politique algérienne, une sorte de pessimisme jaillit du tréfonds de ma personne. Tous les présages d'un dérapage se manifestent sans qu'aucune réaction n'émerge pour enrayer sa marche vers notre République.

L'état du pays déjà affaibli par la morbide gestion administrative est soumis à affronter les différentes tentatives de déstabilisation de par tous ces assoiffés du pouvoir, en l'occurrence cet actuel collectif du gouvernement. Du criant style de tromperie à l'usage de la violence, ce Président s'offre déjà toutes les chances de victoire au prochain scrutin avec comme moyen les basses manœuvres et les médias qui restent prohibés aux autres compétiteurs en lice, ce qui illustre clairement cette détermination à s'imposer anticonstitutionnellement pour concrétiser les projets dévastateurs de l'Algérie. Ce auquel le peuple n'a pas assisté depuis l'indépendance du pays s'exerce aujourd'hui en toute indécence. Une gabegie exhaustive émaille le quotidien des Algériens, une indignité choquante ronge la vie du citoyen. Nos politiques se plaisent à se confiner dans un mutisme criminel, ce qui a laissé dangereusement l'accès à ces charlatans pour reconvertir ce peuple en une secte docile au profit de l'asservissement. Des rôles de complicité se jouent ostensiblement au profit d'un autre mandat plus calamiteux : l'achat massif des voix avec les deniers publics, l'entrave de la collecte des signatures d'autres candidats en usant d'embûches d'ordre administratif. Des manières médiévales refont surface comme pour ensorceler tout ce peuple afin de garantir une pérennité dans le métier d'opprimer tous ceux qui portent des idées opposées à celle du régime bouteflikien. 

Il me semble qu'il est temps de réclamer notre besoin en matière de citoyenneté car la période allant de l'indépendance à ce jour nous a tant renseignés sur cette criante vacuité qui a englouti notre existence en tant que nation. Comme il est opportun de déplorer notre échec qui a abouti à l'intronisation de tous ces bourreaux qui ont bradé notre pays par un style de gouvernance incarnant la dictature des plus sauvages que l'humanité ait connues, en l'occurrence la dictature de Staline. Maintenant, le temps n'est plus aux discours allusifs ni aux palabres stériles, il est temps que chacun exprime son refus de voir sa patrie envahie par une autre espèce d'oligarchie qui veut s'imposer contre le gré de tout ce peuple. La crise que vit cette nation, en dépit de ses conséquences délétères, accentue la conviction de chaque citoyen que l'origine du pesant malaise réside bien dans la nature maffieuse de ceux qui ont travesti l'identité algérienne, détourné l'indépendance nationale. Même si le clan violeur de notre dignité détient encore le pouvoir par le seul moyen de l'imposture, notre seul devoir consiste à endiguer la démagogie et le mensonge. Les élections prochaines constitueront un dangereux avortement de la République si nous laissons encore ces prédateurs de la paix s'emparer de notre destin. L'acte de voter pour le maintien de cette funeste équipe qui nous méprise d'abord par cette négation identitaire nous fera croire à l'impossibilité de recouvrer notre statut de nation. La maturité politique d'un peuple se cultive par cette volonté de revendiquer la constitution primordiale d'un système de gestion équitable qui répond aux aspirations populaires. Les récentes péripéties qu'a vécues l'Algérien annoncent redoutablement l'avènement d'une ère où tous les acquis du peuple seront remis en cause.

Le cas du directeur du Matin, à savoir M. Benchicou, qui se voit en train de subir une forme de coercition rare au monde pour avoir rédigé un livre sur le parcours fallacieux de l'actuel Président de la République illustre ce grave délit exécuté sur la liberté d'expression. La seule lecture de ce manifeste empiètement sur le droit de ce citoyen algérien à extérioriser ses idées, ses convictions, est que ceux qui veulent interdire la vente de cet ouvrage qui déplaît aux décideurs ne font que confirmer la véracité de son contenu. Cette façon de s'acharner contre les gens de la presse explique le projet du Président qui tend à étouffer toutes les voix de l'opposition. Les menaces proférées quotidiennement à l'encontre de ces journalistes ne sont, en fait, que des avertissements à tout le peuple algérien pour crier fort son indignation, sa révolte contre ces phénomènes qui font de sa liberté un otage entre les mains de ces nouveaux colons. La démocratie à laquelle nous tenons exige de nous un savoir-faire et une solidarité massive aux fins de contrer l'enracinement d'une éventuelle monarchie. Un appel est émis à tous les intellectuels algériens soucieux de voir leur patrie libre de toute dépendance, une urgente intervention est attendue afin de transmettre notre noble message à tout le monde, message qui fera bannir le clan de l'imposture. 

Rachid Chekri, écrivain-enseignant, Akbou

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Commentaires (3) | Réagir ?

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salam benzzedine

INFORMATION DE DERNIERE MINUTE:

Hier, à 4 heures du matin le président entouré de ses proches collaborateurs, s'est déplacé aux halles (marché de gros) ; il s'est enquis de la situation de ceux qui travaillent et a accepté de répondre aux nombreux journalistes qui l'accompagnaient: "Je suis là pour montrer que le pays est géré et le travail, c'est toute l'année pour ceux qui ont la lourde tache de diriger le pays et tout faire pour améliorer la vie de leurs concitoyens en ces temps difficiles. "il était habillé de la symbolique blouse blanche des travailleurs des halles et les journalistes qui l'accopagnaient étaient des algériens

NON ce n'était pas à alger mais à Rungis. A Alger" le roi dort", il ne s'adresse au peuple qu'au maximun 3 fois par an et quand il se déplace, c'est pour préparer un prochain mandat: il ne gére les affaires du pays qu'une matinée par mois le reste du temps que fait-il ??? Personne ne le sait.

Mais il est honnete, il nous avait bien prevenu, nous le peuple mediocre :"si il ne veulent pas je retourne chez moi ". Nous sommes le seul pays au monde à avoir un assistant technique comme président.

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koceila ramdani

C'est un peuple non seulement colonisé par son propre gouvernement mais il est même domestiqué, je ne pense pas que cette génération face quoi que se soit, ça aime trop se la péter, et jouer à la play-station, plus qu'autre chose, ils préfèrent s'entre-tuer à coup de sabre dans les rues, et puis ils sont trop occuper à draguer, et embêter les filles, et pourquoi pas les voisins, c'est plus facile à faire que d'aller revendiquer ce qu'ils lui leur est dû, entre autre leur dignité.

(houa yahkem barra, oumartou tahkem feddar), et c'est valable pour les autres plus haut bien-sur.

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