Journée contre la corruption : le pouvoir interdit sa célébration par les associations

Journée contre la corruption : le pouvoir interdit sa célébration par les associations

Communiqué de l'association algérienne de lutte contre la corruption.

Demain, le 9 décembre prochain, la communauté internationale célébrera la Journée internationale contre la corruption dont ce sera la 9ème édition. Elle a été instaurée par les Nations unies en 2004 — une année après la signature par de nombreux pays de la Convention des Nations unies contre la corruption, dont l’Algérie. Lors des 7 premières éditions, le gouvernement algérien n’avait pas célébrer cette journée, continuant de la bouder. En 2011, il osa, via le ministère de la justice, marquer le coup en tenant une réunion «entre eux», faisant même croire que des représentants de la société civile étaient …présents dans la salle, ce qui n’était pas le cas.

Cette année, toutes les demandes d’autorisation adressées par l’AACC pour célébrer cette journée, dans 6 wilayas, ont été rejetées par les pouvoirs publics. Cette nouvelle interdiction n’empêchera pas l’AACC d’essayer de mener ses activités, d’autant que plusieurs partenaires associatifs rejoindront cette célébration, et parmi eux de nombreux jeunes qui ont créé un « Réseau des jeunes algériens contre la corruption ». Cette attitude autoritaire, policière et liberticide du pouvoir confirme encore une fois, si besoin était, l’absence de volonté politique des autorités à lutter contre la corruption.

Cette année encore, à l’instar des célébrations précédentes depuis 1994, seuls la société civile et quelques journaux essaieront d'évoquer cet évènement. 

L’AACC lance un appel aux médias, tous supports confondus, comme certains l’ont déjà fait les années précédentes, pour célébrer cette journée.

"Que pouvez-vous faire contre la corruption" ? Reprenons le slogan des Nations unies !

Votre “non“ compte !» 10 exemples illustrent comment dire «non» à la corruption.

1. Ratifier et incorporer la Convention des Nations unies dans la législation nationale, et surtout veiller à rendre effective l’application de cette législation de prévention et de lutte contre la corruption.

2. Les pays qui s'attaquent avec succès à la corruption voient leur légitimité considérablement renforcée aux yeux de leur population, ce qui instaure stabilité et confiance ; savoir ce que la Convention exige de votre État et de ses fonctionnaires.

3. L'éradication de la corruption permet à un pays de se développer socialement et économiquement ; informer le public de l'obligation qui incombe à l'État d'être exempt de corruption.

4. Une justice égale et équitable pour tous est cruciale pour la stabilité et la croissance d'un pays. Elle contribue également à lutter efficacement contre la criminalité.

5. Attirer l'attention du public, des médias et des pouvoirs publics sur le coût de la corruption pour les services essentiels, tels que la santé et l'éducation.

6. Lorsque les services de base fonctionnent, toute la société y gagne ; apprendre aux jeunes de votre pays ce qu'est un comportement éthique, ce qu'est la corruption et comment la combattre, et les encourager à revendiquer le droit à l'éducation.

7. Élever les futures générations de citoyens dans l'idée que les pays doivent être exempts de corruption est un des moyens les plus efficaces de leur garantir un avenir meilleur. 8. Signaler les cas de corruption.

9. Il faut créer un environnement dans lequel prévaut l'État de droit ; refuser de participer à toute activité qui ne soit ni légale ni transparente.

10. Accroître les investissements tant nationaux qu'étrangers. Tout le monde préfère investir dans un pays dont on voit que les fonds ne disparaissent pas dans les poches de fonctionnaires corrompus ; favoriser la stabilité économique en pratiquant la tolérance zéro vis-à-vis de la corruption. Un milieu d'affaires transparent et ouvert est la pierre angulaire d'une démocratie solide.

Tous ensemble, chacun à sa manière, marquons cette célébration !

Association algérienne de lutte contre la corruption

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Commentaires (5) | Réagir ?

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gestion

MERCI

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mohamed bentabet

En Algérie c'est connu, depuis 1962 tous les pouvoirs sont détenus par une minorité qui pille impunément les richesses du pays de sorte qu'aujourd'hui, 50 ans après, ne pas etre corrompus en Algérie ou dénoncer la corruption est un acte délictueux passible de sévères représailles. La corruption s'est imposée comme un vertu et les corrompus installés au somment du pouvoir sont maitres des lieux. L'avenir meilleur du peuple Algérien reposera sur la bravoure d'une minorité de citoyens intègres qui continuent de lutter jusqu'à l'éradication de ce terrible fléau, ce cancer qui ronge le pays. Bon courage.

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