Alger ne reconnaît pas la coalition anti-Assad

La ligue arabe reconnaît la coalition nationale syrienne anti-Assad.
La ligue arabe reconnaît la coalition nationale syrienne anti-Assad.

Alors que la Ligue arabe s'est félicitée de la formation de la coalition de l'opposition syrienne et que plusieurs puissances occidentales dont la France reconnaissent en elle la légitimité d'un un gouvernement provisoire, Abdelaziz Bouteflika continue d'appeler au dialogue dans la région; un dialogue qui vient d'essuyer un revers au Nigeria où la Cedeao a annoncé officiellement l'intervention au Nord-Mali.

Le pouvoir de Bouteflika ne tire jamais les leçons de ses échecs cuisants essuyés sur la scène internationale et, particulièrement, de ses nombreux revers sur les positions versatiles qu’il a eu à prendre tout au long des Révolutions arabes en Tunisie, Libye, Egypte et aujourd’hui la Syrie. Après avoir vainement cherché à soutenir les régimes despotiques en invoquant le principe de "non ingérence" qu'elles corrompent, les autorités algériennes se sont rendues coupables de non assistance aux peuples en danger à l’heure où le monde maghrébo-arabe entrait dans une nouvelle ère qui a vu déchoir les régimes dictatoriaux de Ben Ali, Kadhafi, Moubarek, et, inévitablement, Bachar Al-Assad. Comme il a eu à le faire au tout début de la rébellion armée à Benghazi, en Libye, où s’est formée la première coalition contre le pouvoir de Kadhafi, en refusant de la reconnaître au profit d’un soutien éhonté au régime en place, Abdelaziz Bouteflika, vient d'afficher une autre  trahison annoncée, qui le mettra, derechef, au ban du rebus de l’histoire.

Selon le quotidien arabophone El Khabar dans son édition de mercredi 14 novembre, les pays arabes ont accepté de considérer la Coalition nationale syrienne anti-Assad comme le principal négociateur avec la Ligue arabe. Cependant, l'Algérie et l'Irak, qui entretiennent des relations officielles avec Damas, n’ayant pas rappelé leur ambassadeur respectif, ont refusé de reconnaître cette coalition et de soutenir l'idée d'une intervention militaire étrangère en Syrie. Mardi, à l’occasion de sa conférence de presse tenue à l’Elysée, le président français dont la visite en Algérie est prévue au début du mois prochain, a déclaré, devant son gouvernement et le parterre de journalistes, que la France reconnaissait la coalition de l’opposition syrienne et la considèrait d’ores et déjà comme un gouvernement provisoire, la seule autorité syrienne officielle. Il n’a pas exclu qu’avec la formation de cette coalition, une intervention militaire dans la région ou du moins la livraison d’armes longtemps demandée par l’armée rebelle à l’Onu était envisageable dans le respect des lois et institutions internationales.

L’Algérie campe, quant à elle, à son option du dialogue qui vient d’être désavouée par la décision de la Cedeao d’intervenir militairement au Nord-Mali. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, n’a pas accordé d’intérêt à la naissance de la coalition de l’opposition syrienne à Doha au moment où l’armée rebelle reprend le contrôle de plusieurs régions du pays bombardées sans relâche par l’armée de Bachar Al Assad. Mourad Medelci s’est abstenu de toute déclaration sur ce sujet, se contentant d’appeler "les parties en conflit", gouvernement et opposition syrienne confondus à "cesser les combats" pour "rétablir la stabilité du pays" et pouvoir répondre ainsi  à "l'effort" de l’émissaire de l'ONU, le diplomate Lakhdar Brahimi dont l'appel à la trêve de cessez-le-feu durant les fêtes de l’Aïd n’a pas été respectée par le pouvoir de Bachar Al Assad.

Alger qui se targue d’avoir à l'unanimité tous les soutiens à sa démarche dialoguiste au Nord-Mali et qui se sont avérés factices, s’enfonce davantage dans l’isolement de la scène internationale. Nabil Elaraby, Secrétaire général de la Ligue arabe, hier, mardi, lors de la séance d'ouverture de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au Secrétariat général de la Ligue au Caire, s'est félicité de la formation dela coalition nationale de l’opposition syrienne qu’il a qualifiée d’"entité syrienne" et a adressé un appel aux organisations régionales et internationales pour sa reconnaissance. Pour sa part, la coalition de l’opposition syrienne a déclaré qu'elle n'acceptait aucun dialogue avec les autorités en place à Damas et a réclamé une aide militaire étrangère pour renverser le régime de Bachar Al-Assad.

Formée à Doha dans la nuit de dimanche à lundi, la "Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la révolution" est "le représentant légitime et le principal interlocuteur de la Ligue arabe", a déclaré l'organisation panarabe dans un communiqué diffusé au terme de cette réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue organisée au Caire. Les chefs des diplomaties arabes ont également invité "le reste des courants de l'opposition à rejoindre cette coalition pour qu'elle réunisse toutes les composantes du peuple syrien".

Alger reste dans l’expectative; un attentisme qui, d’évidence, est un soutien à Bachar Al-Assad et un appui au massacre des populations. Ainsi, après avoir tenté de récupérer Ansar Eddine affilié à Al Qaïda au Maghreb islamique occupant le Nord-Mali et d’en faire un allié dans la crise malienne pour éviter l’intervention contre ses propres groupes terroristes d’ "émirs" algériens, le pouvoir de Bouteflika cultive une politique de la fuite en avant et ne perd pas ses velléités dictatoriales en soutenant au Nord-Mali un groupe terroriste qui se détermine comme tel et qui ne renie rien de son idéologie islamiste dans l’application de la chari’a et ses effets dévastateurs et, en Syrie, en prêtant le flanc à un régime dictatorial qui massacre son peuple et dont il est l'allié.

R.N/ Agences

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Commentaires (9) | Réagir ?

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ZIAD42

Article lucide et bien synthétisé

Tunisie, Libye: L'Etat algérien a été du côte des didatatures mêms après leurs départs.

L'Etat algérien ne reconnait toujours pas le KOSOVO à l'instar de la Chine, Russie, CUBA et la Corée du NORD.

L'Etat algérien a été du côté de la Serbie lors des massacres des Bosniaques

L'Etat algérien est du côte de Ansar eddine les barbus d'Aqmi light et contre le MNLA Touareg amazigh

L'Etat algérien est contre l'autonomie de l'Azawad mais elle est pour la création d'un Etat polisarien

etc etc etc

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

Parlez politique au lieu de jacasser comme une grenouille dans une marre. C'est sous Boumédiène, que Dieu ait son âme, que l'Algérie avait retrouvé toute sa fierté et son honneur et ce sont des traitres à la cause nationale qui l'ont assassiné avec le soutien des puissances occidentales qui ont dû garer leurs voitures et rouler à bicyclette et en calèche lorsqu’il a décidé, avec quelques pays amis du moment, de bloquer les exportations pétrolières pour exiger un meilleur prix du baril de pétrole.

Sous sa gouvernance, et avec le peu de moyens de l’époque, il a su construire des installations pétrochimiques qui enrichissent aujourd’hui le pays ; alors que le pouvoir actuel, et avec de gros moyens (200 milliards de dollars), il ne sait rien faire si ce n’est vendre les bijoux du développent (aciérie, cimenterie, télécommunication etc..) : c’est une traitrise parfaite qui ne dit pas son nom !

Pour la décennie noire, si les gens (une bande d’incompétents politiques aidés par une bande d’incompétents démocrates) avaient laisser feu président Chadli Bendjedid faire son travail comme il l’avait planifié, l’Algérie n’aurait pas vécu cette abjecte tragédie. Il avait imposé le multipartisme au parti FLN réfractaire et archaïque, ce qui n’a pas plu aux caciques du régime en place et la suite est connue. Même le président actuel nous ramène au parti unique !

Je vous fait le pari que la Syrie ne tombera pas et le peuple Syrien sortira vainqueur des charognards et des mercenaires de tous bords. Avec tous leurs gros moyens, Israël, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la France etc…) se mordront les dents.

La France a-t-elle reçu un chèque à blanc de l’Arabie ? La question reste posée car la France a pour habitude de prendre en sous-traitance certaines prestations de services du maître d’œuvre Saoudien.

Le Qatar, que j’avais considéré comme un Qitar (locomotive) pour le monde moderne grâce à la chaîne de communication médiatique El Djazeera, n’est devenu en fait qu’un wagon rattaché à l’occident : il a retourné sa veste ! Le Qatar s’est même permis d’instrumentaliser la religion dans sa perfidie contre la Syrie par l’intermédiaire d’El khardaoui qui signifie en arabe « singe agité ».

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