Oran : le chahid Cherif Lahcène remémoré

Le chahid Cherif Lahcène.
Le chahid Cherif Lahcène.

Un hommage lui a été rendu dernièrement par les enfants de chouhada.

A l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance de notre pays, les notables et fils de chahid de Sidi Amar Bethioua, une localité de chahid, a rendu un vibrant hommage à l’un de ses fils tombés au champ d’honneur dans une ambuscade avec sa troupe et ses munitions dans la wilaya de Saida le 19 août 1957. Il s’agit du caporal Cherif Lahcène né le 24/12/1935 à Bethioua. La famille Cherif en collaboration avec l’organisation locale des moudjahidine et celle des enfants de chouhada, pour faire connaître le combat de ce chahid aux générations actuelle et future, ont organisé une cérémonie grandiose, conviviale et festive qui a eu lieu au bureau de l’ONEC, dans la commune de Bethioua.

Après une exposition de photos et revues retraçant la vie du chahid et celle des 400 martyrs que compte la commune de Bethioua, les invités ont été conviés à une collation, suivie d’une conférence animée par les membres de la famille du Chahid et de ses compagnons d’armes avec qui il a partagé des joies et des peines. Ils étaient unanimes à témoigner que le Chahid Cherif Lahcène était un combattant de la première heure, incrusté de la fibre nationaliste dès son jeune âge et qui ne recule devant aucun sacrifice quand il s’agit de défendre la patrie. Certains ont même évoqué les nombreux accrochages qui ont eu lieu entre son groupe et l’ennemi et auxquels il a participé. Mais le témoignage le plus marquant et le plus émouvant a été fait par son collègue Naimi Mekki, un condamné un mort tombait au champs d’honneur et n’ a pas été retrouvé à ce jour avec quatre autres enfants du Chahid. "Je n’ai pas eu la chance de connaitre mon père qui m’a laissé à l’âge de six mois. La seule photo que ma famille garde de lui est celle de sa carte nationale d’identité que nous avions récupérée d’Oran. L’armée française à qui il a donné du fil à retordre ne pouvant mettre la main sur lui, a pris sa revanche en détruisant notre maison. Durant les sept ans de guerre, notre famille devenue SDF, cherchait refuge chez des tiers. Cet hommage me soulage à plus d’un titre, car il m’a permis de connaitre à postériori mon père à travers son combat juste et noble pour l’indépendance de mon pays et ses compagnons de combat qui ont témoigné loyalement sur lui", a-t-il dit les larmes aux yeux. Monsieur Bentata Hamida, un ancien Moudjahid, a lui aussi fait un témoignage sur la mort du chahid.

"Naimi Mekki avait le grade de caporal et était mon compatriote. Pour son activisme, il fut capturé par l’armée française le 19 Aout1957 . Il fut incarcéré à la prison d’Oran où il a subi moult tortures avant d’être transféré dans une autre prison où il a fut comdamné à mort et ne plus retrouvé jusqu’à c e jour,mais en ce qui concerne le chahid Cherif Lahcène, ce dernier dans un village dans la wilaya de Saida, un accrochage qui a duré trois jours, soit les 17, 18 et le 19 août 1957. 07 moudjahidines ont péri dont le Chahid Cherif Lahcène et 7 autres ont été blessés. Je garde de lui l’image d’un homme courageux, respectable et respectueux. Que Dieu ait son âme, repose en paix mon frère. Gloire à nos martyrs", a-t-il rappelé. Le Chahid Cherif Lahcène était un vrai nationaliste qui a fait incontestablement parti de ces hommes qui ont commencé à activer dans le mouvement national à un âge précoce. Il était aussi parmi les premiers maquisards qui ont pris les armes lors de la grande révolution de 1954/62 qui a conduit le peuple Algérien à se libérer du joug colonial. Il est opportun donc de dire aujourd’hui qu’on ne peut parler des événements de la guerre d’Algérie à Bethioua sans évoquer la mémoire de ce Chahid authentique qui a voué sa vie à la patrie.

H. Medjadji

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