Le sang algérien… pour les causes des autres !

Saïd Arif, un terroriste algérien qui a fuit la France pour la Syrie. (***)
Saïd Arif, un terroriste algérien qui a fuit la France pour la Syrie. (***)

Tout a été dit, ou presque, à propos des massacres de "Charlie Hebdo" et des prises d'otages de la semaine dernière à Paris.

La France semble situer l'importance du danger islamiste et s'organise pour l'affronter dans l'unité, avec les armes de la démocratie et de la mobilisation citoyenne. En tout cas, ils ne se précipitent pas dans la solution de facilité pour restreindre les libertés publiques. L'ensemble de la classe politique française convient, par la force des évènements, que ce n'est pas "un problème de banlieues" ou les conséquences de l'échec scolaire des Français issus de l'immigration. Il s'agit bien d'une guerre contre le terrorisme islamiste, et cela a été dit par les plus hautes autorités de l’État français.

Notre propos ici n'est pas de commenter la mobilisation d'un Etat souverain pour protéger sa population, sans exclusive, mais de nous poser une question qui nous parait fondamentale : pourquoi la plupart des attentats terroristes liés à l'islamisme sont perpétrés par des jeunes d'origine algérienne (Khaled Kelkal, Smaïn Aït Ali Belkacem, Mohamed Merah, Mehdi Nemmouche, les frères Kouachi, etc.) ?

Ce n'est pas un hasard. L'intégrisme islamiste, à l'image de ce qui se passe en Algérie depuis les années 1980, a pénétré plus tard la population immigrée d'origine nord-africaine et algérienne particulièrement, dans sa forme la plus violente depuis 1992. Et la jonction du radicalisme islamiste avec la délinquance et le banditisme dans les banlieues n'explique pas tout. L'un des relais du GIA en France, il y a quelques années, préparait une thèse de doctorat de physique nucléaire lorsqu'il a été appréhendé.

Ce terreau "algéro-islamiste" est, avec certitude, un effet collatéral de la politique arabo-islamiste menée par le FLN au pouvoir depuis 1962 et de son prolongement dans l'émigration.

Depuis 1962, l’État algérien a tout fait pour contrôler la population algérienne en France au moyen de la sinistre "Amicale", relais du FLN et des services secrets, afin de juguler toute tentative d'organisation de l'opposition politique au régime d'Alger. Des milliards ont été dépensés pendant des années pour s'assurer de la fidélité de ses relais, du recyclage des fonctionnaires de police et des services dans des affaires les plus douteuses.

L’État algérien a organisé et financé depuis des années la naissance et le fonctionnement de "la cinquième colonne"(*) par l'envoi de milliers d'enseignants de langues arabe et d'imams des mosquées, dont le rôle réel était de renforcer l'exclusion de la communauté immigrée de la communauté française (**). Le discours officiel était "de développer le sentiment national dans la très glorieuse personnalité arabo-islamique", initiée alors par Houari Boumediène pour fabriquer "l'homme nouveau", "l'Algérien nouveau" ! L'Algérie a ainsi reproduit au sein de l'émigration en France, ce que l'Egypte avait fait en 1962 lorsqu'elle a envoyé en Algérie, à la demande de Ben Bella, des contingents d'enseignants frères musulmans.

Quelques décennies après, les dégâts sont considérables. La descendance des anciens immigrés se trouve souvent doublement marginalisée : rejetée par l'Algérie (et rejetant eux-mêmes l'Algérie à laquelle ils ne s'identifient pas) et stigmatisée par la société française, jusqu'à créer un mot spécifique pour les désigner, "les jeunes des quartiers", "la racaille" (le non-dit est souvent lourd de sens : "quartiers difficles", "quartiers de délinquance", "quartiers où les lois de la république ne s'appliquent pas", etc.). Dans l'impasse, beaucoup de ces exclus, par l'effet amplifié des chaînes TV moyen-orientales, se construisent une patrie mythique dans le royaume des sourates.

Ainsi, le résultat des actions conjuguées des enseignants arabisants, des imams spécialement choisis et des délinquants recyclés dans l'islamisme, dans les prisons notamment, constitue aujourd'hui une situation explosive.

Le sang des jeunes "d'origine algérienne" est ainsi disponible, à peu de frais, pour servir la cause des autres, des islamistes, pour le compte des émirs algériens, irakiens, yéménites ou d'autres califes douteux pour leur funeste projet de califat islamique.

Malheureusement, il y aura dans le futur en France d'autres Merah, d'autres Kouachi sanguinaires pour causer d'autres dégâts et nous faire ressentir de nouveau la gêne et le sentiment "d'avoir honte d'être algérien". La bombe FLN est dégoupillée depuis longtemps.

Aumer U Lamara

(*) "Cinquième colonne" : expression bien connue, utilisée il y a quelques années par certains hommes politiques français, lors d'uneénième révolte des banlieues parisiennes.

(**) L'hymne national français, La Marseillaise, a été sifflée au Stade France par les jeunes Beurs lors du match de football France-Algérie le 6 octobre 2001. Les initiateurs de cette action étaient venus de la région lyonnaise, missionnés par leurs ainés de l'Amicale, pour siffler la Marseillaise.

(***) Lire sur Saïd Arif :

- Un militant islamiste algérien s'évapore dans la nature en France

- France : en fuite, un islamiste algérien extradé de la Suède

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Commentaires (9) | Réagir ?

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klouzazna klouzazna

Si on comprend bien ce raisonnement, c'est la faute au monde entier sauf... aux parents !!!

Rappelons qu'un adulte n'est que le reflet de son enfance et ne manifeste que les valeurs acquises dés l'enfance ... des valeurs inculquées par ses propres parents... quand ces derniers prennent le temps de s'en occuper !!!.. quand t'on laisse à la rue l'éducation de ses enfants, il ne faut pas s'étonner de leur devenir !!!

En plus, ces jeunes n'ont à aucun moment choixi leur sort d'immigrés... ils ont plutot subi le choix de leurs parents qui les ont embarqué dans cette aventure... souvent incertaine ... pour une raison ou pour une autre !!!

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