Un militant islamiste algérien s'évapore dans la nature en France

Croquis de Said Arif, lors de son audience
Croquis de Said Arif, lors de son audience

Un militant islamiste algérien âgé de 46 ans récemment sorti de prison a disparu sans laisser de traces dans l’Aveyron.

Saïd Arif était pourtant assigné à domicile dans un hôtel de Millau (sud de la France), et placé sous la surveillance des services des Renseignements intérieurs (ex-DST). Libre de ses faits et gestes, il avait l’obligation de se présenter trois fois par jour au commissariat de la ville pour "pointer", mais les policiers sont sans nouvelles depuis le 22 janvier dernier. Malgré l’investigation réalisée dans sa chambre, celui-ci reste pour le moment introuvable.

Ancien militaire algérien, il a été accusé d’avoir fomenté des attentats islamistes dans le nord de la France en 2001-2002. Saïd Arif est passé par les camps d’entraînement d’Al-Qaida en Afghanistan, a séjourné en Géorgie, puis à Damas, où il a été arrêté en 2003. En 2007, il avait été condamné à une peine de dix ans de réclusion assortie d’une interdiction définitive du territoire dans le procès dit "des filières tchétchènes". Il était notamment accusé d'avoir fomenté des attentats (déjoués) en 2001 et 2002 en France, en lien avec les groupes dits "de La Courneuve-Romainville" et "de Francfort" (ouest de l'Allemagne). Sa peine avait été assortie d'une interdiction définitive du territoire.

Cependant, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a ordonné au gouvernement français "de ne pas expulser le requérant vers l’Algérie pour le temps de la durée de la procédure en cours", entendant l’argument de l’avocat de Saïd Arif, qui avait plaidé devant la Cour de Strasbourg qu’une expulsion de son client vers l’Algérie l’exposerait, comme toute personne suspectée de terrorisme, "à un risque de torture ou de traitements inhumains et dégradants".

Torturé en Syrie

Pendant l'enquête, il a été présenté par les services spécialisés français comme une connaissance du Jordanien Abou Moussad al-Zarkaoui, l'ancien chef de la branche irakienne d'Al-Qaida. Selon les mêmes sources, il aurait même rencontré Oussama Ben Laden en 2000, se serait rendu en Tchétchénie et dans les camps d'entraînement d'Al-Qaida en Afghanistan, pays dont il avait été expulsé en juin 2004 vers la Syrie, qui l'avait ensuite remis à la France.

Lors de son premier procès en France, il avait dit avoir été victime de tortures de policiers syriens accusés d'avoir "fait le sale boulot pour la France, qui a délocalisé l'interrogatoire en Syrie". Il avait également dit n'avoir "jamais" envisagé de poser des bombes en France.

L.M./Agences

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Notproud

Il doit déjà être en Algérie et il va probablement voter pour les islamistes modérés LoL