France : en fuite, un islamiste algérien extradé de la Suède

Croquis de Said Arif, lors de son audience
Croquis de Said Arif, lors de son audience

Un islamiste algérien, condamné à Paris pour son appartenance à un réseau accusé d'avoir fomenté des attentats en 2001-2002, vient de retourner en prison en France après s'être soustrait à son assignation à résidence et enfui en Suède, a indiqué jeudi le parquet de Rodez.

Saïd Arif avait été condamné en mai 2007 à dix ans de prison dans le procès dit des filières tchétchènes.  Cet ancien militaire algérien de 46 ans était présenté comme l'un des chefs de ce réseau accusé d'avoir projeté des attentats contre la tour Eiffel, un grand magasin du Forum des Halles, des commissariats ou des établissements abritant des intérêts israéliens.

Sa peine avait été assortie d'une interdiction définitive du territoire. Mais après sa libération en décembre, aucun pays n'a été trouvé pour le recevoir. La Cour européenne des droits de l'Homme a demandé à la France de ne pas l'expulser. Son avocat Sébastien Bono affirme qu'une expulsion vers l'Algérie l'exposerait au risque de torture.

Saïd Arif était donc depuis décembre assigné à résidence dans un hôtel de Millau, avec obligation de se présenter plusieurs fois par jour au commissariat. Mais il a cessé de pointer le 22 janvier.

Le tribunal correctionnel de Rodez l'a condamné en son absence le 2 mai 2012 à 18 mois de prison pour violation de l'assignation, a indiqué le procureur de Rodez, Yves Delperié.

Saïd Arif a été interpellé en Suède la semaine dernière, puis remis aux autorités françaises le 21 mai à Roissy. Il a été localisé en Suède car "il a fait une demande d'asile auprès des autorités suédoises", a rapporté le procureur. "Il a fait opposition (au jugement du 2 mai) et a demandé un délai pour préparer sa défense. L'affaire a été renvoyée au 27 juin. Le mandat d'arrêt a été exécuté", a dit le procureur.

M. Delperié a reconnu une "situation compliquée", "ubuesque", car cet homme est sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière, assigné à résidence sans autorisation de travailler, mais n'a pas trouvé de pays d'accueil. Lors de son premier procès en France, Saïd Arif avait nié les accusations de terrorisme et dit n'avoir jamais envisagé de poser des bombes en France.

Avec AFP

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